Pardon

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C'était fini.

Ils m'avaient oubliée... Je n'avais plus personne.

Je ressassais encore et encore ce qu'il m'avait fait. Voilà 9 jours que Nevra m'avait embrassée. 9 jours qu'il m'avait fait boire cette fameuse potion par le biais de son foutu baiser. Ou cela faisait-il 10 jours ? Je ne savais plus. Je ne sortais presque plus de ma chambre de crainte de croiser qui que ce soit. De le croiser. Je leur en voulait à tous, mais à lui en particulier.

Cela faisait un bon moment que j'avais commencé à développer des sentiments pour Nevra, même si au début je refusais d'admettre que j'avais un faible pour le lover de ces dames. Et pourtant, quand ces lèvres se sont posées sur les miennes, durant ce quart de seconde ou j'ai cru qu'il ne s'agissait que d'un simple baiser et non une manipulation répugnante pour parvenir à ses fins, j'étais heureuse. J'ai eu cet espoir stupide que mes sentiments étaient réciproques... 

Quelle conne !

J'étais couchée dans mon lit, dos à la porte, trop occupée à ruminer encore toute cette histoire pour ne serait-ce qu'essayer de tarir les larmes qui menaçaient de se frayer un chemin sur mes joues.

Soudain, un coup sur la porte me fit sursauter. Je me décidai à me lever et à ouvrir la porte. Il allait bien falloir que j'arrête de fuir, après tout, de tout le QG, il n'y avait qu'une seule personne que je ne me sentais pas la force d'affronter.

J'ouvris donc et il était là, sur le seuil de ma chambre, à me sonder avec une expression indéchiffrable. Était-ce du remord ? Je m'en moquais. Je commençai à refermer la porte quand il la retint.

"Je sais que tu ne veux pas m'adresser la parole, mais je t'en prie, écoute-moi."


Fatiguée de me battre, j'esquissai un mouvement de recul, le laissant entrer. Incapable de le regarder, je me tournai dos à lui. J'entendis la porte se fermer doucement.


- Alice, je suis désolé. Je sais que j'ai du te le dire un millier de fois mais je le pense sincèrement. Je m'en veux tellement, si tu savais.

Ma peine et ma colère prirent encore de l'ampleur et c'est cette dernière qui me dicta mes faits et gestes en cet instant. Je me retournai vivement, me contrôlant à grand peine pour ne pas lui hurler ma rage au visage, je devais rester un minimum calme pour ne pas réveiller les autres membres de la garde, probablement tous endormis à cette heure tardive.

- Oh tu t'en veux ?! Pauvre chou. Si tu n'es venu que pour soulager ta conscience, tu peux sortir.

- Non. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça ! dit-il en commençant à faire les cents pas. J'avais imaginé tant de possibilité pour notre premier baiser... Je ne sortirai pas avant de...

- De quoi ?! D'avoir pu à nouveau faire voler mes espoirs en éclat ?!

Il s'approcha doucement de moi, comme on s'approcherait d'un lion enragé. C'était  devenu fréquent de le voir dans cet état depuis toute cette histoire. Il n'avait plus rien du Nevra taquin habituel, celui dont j'étais tombée amoureuse, il y a ce qu'il me semblait être des lustres.

- Ne t'approches pas ! Je ne te veux plus près de moi, tu m'entends !

Il ne m'écouta pas, se rapprochant encore et mes larmes brisèrent la barrière des mes paupières. Il posa ses mains sur mes épaules après m'avoir relevé le visage afin de me regarder dans les yeux.

- J'ai été incroyablement con, j'étais paumé entre mes ordres et mes sentiments pour toi. Mais je m'en suis voulu à la seconde ou j'ai compris ce que j'étais en train de faire. Tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir mais je ne suis plus capable de voir toute cette colère et cette douleur dans tes yeux les rares fois où nos regards se croisent. A chaque fois, ça m'achève un peu plus. Je regrette tout, mes actes, mais aussi d'avoir jeté à la poubelle tous nos rapprochements en une fraction de seconde. Si tu savais comme je me hais de t'avoir fait ça et combien je t'aime.

A ces mots, j'éclatai définitivement en sanglots, le front posé contre son torse, les poings serrés, martelant sa poitrine je répétais "je te déteste" encore et encore. Mes forces me quittaient petit à petit, mes jambes ne parvenaient plus à me porter et en un mouvement nous finîmes à genoux toujours face à face. Je l'entendis murmurer " je sais...".

Ma colère était morte et enterrée, la peine avait pris toute la place, elle me tordait le ventre, réduisait mon cœur en poussière, me faisait étouffer. Je parvins tout de même à reprendre un tant soit peu mon souffle.

Je finis par lever les yeux vers son visage et vis sa propre tristesse et sa culpabilité ternir son regard. Ce regard que j'avais l'habitude d'admirer. Je fis soudain incapable de lui en vouloir, de rester loin de lui.

Sans réfléchir, je me jetai sur ses lèvres. Je le sentis émettre un soupir de surprise avant de me rendre mon baiser. Ce baiser qui goûtait toute l'amertume contenue dans notre mal-être, dans notre peine. Nos gestes devinrent plus affamés, plus pressés. J'essayai maladroitement de le dégager des ses vêtements, enfin ceux auxquels j'avais accès vu notre position peu adéquate. Il m'aida à le dévêtir, tout du moins du haut, mais n'osait pas me rendre la pareille. Comme s'il attendait d'avoir ma permission. Je rompis notre baiser et un simple regard suffit pour qu'il comprenne. Il me retira mon haut et mon soutient-gorge et plaça une de ses mains en bas de mon dos tandis que l'autre était dans ma nuque, me maintenant le plus proche de lui, comme s'il voulait approfondir notre baiser. Dans la même optique, j'entrouvris légèrement les lèvres et sa langue se fraya un chemin jusqu'à la mienne, jusqu'à ce qu'elles puissent se caresser avidement. Puis l'empressement retomba et il ne resta vite que la douceur, prenant le pas sur la douleur.

Je sentis sa main descendre de ma nuque, passer le plus doucement du monde entre mes seins et sur mon ventre pour se poser sur ma hanche. Il me fit basculer sur le dos. Il fit descendre ses lèvres le long de ma mâchoire, de ma gorge, de ma poitrine et de mon ventre et se fut comme s'il suivait de sa bouche les motifs dessinés par ma peine. Il s'arrêta le temps de m'enlever mon pantalon et ma culotte. Il déposa quelques doux baisers sur mes cuisses, s'aventurant vers l'intérieur de celles-ci.

Lorsque sa langue entra en contact avec mon intimité, je ne pu retenir un soupir de plaisir, qui se transforma vite en gémissements sous les caresses habiles qu'il me prodiguait. Il fini par glisser un doigt en moi et vite un second le rejoignit, il les bougeait doucement, me faisant languir mais nous n'avions pas besoin de nous précipiter. Ses phalanges remuaient doucement étant aussi douces que sa langue sur ma féminité. Mon souffle était court et je finis par placer un index sous son menton afin de retrouver enfin son visage à la même hauteur que le mien, il m'embrassa un moment, toujours aussi doux et ses doigts toujours en moi.

Je commençai à sentir une certaine chaleur se diffuser dans mon bas-ventre je repoussai donc sa main, je ne voulais pas finir comme ça. Il comprit rapidement, se releva le temps de finir de se déshabiller puis reprit place au-dessus de moi. Il me regarda tendrement, m'embrassa et me pénétra doucement. Il commença ses va et vient, tout aussi délicats que tout ce qui avait précédé. Je fis passer une jambe dans son dos pour lui intimer de rester tout contre moi lors de notre étreinte, comme si je ne supportai pas le moindre centimètre entre nous alors que nous étions déjà imbriqués. Je me laissai aller à la délectation, à la formidable sensation de l'avoir enfin pour moi. En moi. Même après tout ce qu'il s'était passé, je l'avais toujours voulu. 

Il continua ses mouvements d'une douceur irréelle, mes gémissements l'accompagnant et après quelques minutes, je sentis les vagues de l'orgasme arriver. Je les accueilli avec émerveillement en gémissant un ultime soupir de plaisir. Et quelques instants plus tard il succomba aussi à la félicité avec un râle grave. Il déposa brièvement ses lèvres sur les miennes avant d'esquisser un mouvement de recul, mais je levai les hanches pour lui signifier des rester justes quelques secondes de plus. Je l'avais enfin et j'étais incapable de l'abandonner si vite.

Nous finîmes par nous endormir dans les bras l'un de l'autre, et je compris à quel point j'avais besoin de lui pour être comblée.

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⏰ Last updated: Feb 28, 2018 ⏰

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[Nevra] LemonWhere stories live. Discover now