Je suis désolée.
Je voulais pas.
Te voir là, impuissante face à mon silence.
Je voulais parler. Hurler, t'aider à te sentir moins seule.
Je m'en veux, tu n'as rien fait de mal.
J'ai pas d'excuses,
Seulement mon cerveau qui bataille.
Je me sens inutile. Mal de t'avoir laissée galérer seule, alors que j'aurais facilement pu t'aider.
En soi, je peux essayer de t'expliquer ; ce n'est pas de ta faute. Pas du tout. Je ne veux pas que tu le penses, je sais à quel point c'est destructeur. J'aimerais pouvoir le penser assez fort pour que tu l'entendes, sans que je n'aie besoin d'ouvrir la bouche.
Je suis désolée. Désolée, désolée. Mais ça ne suffit pas.
Et je n'essaie même pas de t'expliquer ; je suis trop lâche, y a trop de fierté. C'est ridicule. Tu es quelqu'un de beau, de bien. Tu comprendrais, et je le sais. Pardonne-moi. L'ignorance est pire que la vérité, mais je n'arrive pas à te l'annoncer. Pourtant, il n'y a pas de honte à avoir.
C'est juste trop compliqué. Et puis les mots, je ne sais pas comment les aligner. Moi-même je me perds dans l'analyse de mes sentiments.
Tu es quelqu'un de bien. De génial. Ne doute pas de toi, je t'en prie.
Je suis désolée, parce que je sais que mes paroles rendraient ta vie plus simple, clarifieraient des choses. Mais c'est trop dur, trop long.
C'est vrai qu'au fond, j'essaye même pas vraiment. Rationnellement, je ne risque rien à t'envoyer ces excuses.... mais j'ai peur de me mettre à nu. Alors que c'est pour t'aider ; je ne me comprends plus.
J'ai envie de me taper la tête contre les murs. Ça implose là-dedans. Mon cerveau bouillonne, et un sentiment désagréable s'est propagé dans mon ventre. Depuis cet après-midi, il ne me quitte pas.
Le plus important c'est de rendre heureux ? J'angoisse.
Y a pas de raison.
