Prologue [corrigé]

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Dans un énième soupir, un grand homme blond éteignit son téléphone.
Inutile d'essayer, il savait maintenant que sa petite amie, ou plutôt ex petite amie, ne voudrais jamais entendre raison. Lui qui pensait si naïvement que cela fonctionnerait, il s'était trompé. Encore une fois.

Se sentant étouffer dans son petit appartement, il attrapa une veste et enfila une paire de chaussures avant de se mettre à la recherche de ses clés, - ce qui lui prit un bon quart d'heure. Il se demandait bien comment celles-ci avaient pu finir dans son évier mais il préféra ne pas s'en soucier maintenant qu'il les avait - sans doute que cela avait un lien avec sa cuite de la veille. Le blond sortit alors de chez lui et prit l'ascenseur, n'ayant pas le courage de descendre les cinq étages d'escaliers. Une fois en bas, il respira un grand coup, profitant de l'air frais du début du mois de Novembre.

Il avait préféré laisser son portable à son domicile, sachant pertinemment qu'il n'aurait pas résisté à l'envie de l'allumer et de répondre aux messages de Marie qui l'avait fraîchement quitté pour un autre homme, qui plus est un ancien ami à lui. Après 5 mois de relation, cela lui avait fait un choc. Mais il devait se rendre à l'évidence : Ce n'était pas la bonne.
Alors, perdu dans ses pensées, il reprit conscience de la réalité lorsqu'il sentit des gouttes couler sur son visage

Pluie de merde...

Il regarda autour de lui avant d'apercevoir un café à quelques mètres. Il se dirigea immédiatement vers celui-ci et soupira, cette fois de soulagement, en sentant la chaleur qui régnait dans cet endroit.
Il regarda autour de lui, intrigué, tel un enfant qui découvre un parc de jeux. Un homme de taille assez ridicule et au cheveux noirs s'approcha de lui. D'un signe de tête, il invita le grand blond à le suivre.
Ce dernier observait avec attention le jeune homme. Chacun de ses traits le fascinait pour une raison qui lui échappait. Un raclement de gorge du plus petit lui fit comprendre qu'il était visiblement pénible et il suivit le noiraud qui le conduit à une table qui pouvait accueillir deux personnes. Il s'y installa sans rien dire, désormais seul. Il se rendit compte qu'il n'avait strictement rien à faire. Pas de portable, personne avec qui parler, rien. Il pria intérieurement pour ne voir personne qui aurait pu le reconnaître.
Après quelques minutes à cogiter, un nouveau raclement de gorge. Le même homme que tout à l'heure le regardait intensément.

« Que souhaitez vous boire... Monsieur ?»

Sa phrase sonnait comme une affirmation. Une certaine hargne s'entendait lorsqu'il prononça le mot monsieur, pareil à un compliment que l'on ferait à la pire personne du monde. Erwin songea alors qu'il devait sûrement plus repousser qu'attirer les clients avec son air énervé et l'absence de sourire sur ses lèvres.

« Vous comptez me répondre un jour ? »

Erwin, Smith de son nom de famille en tremblait. Dans sa tête, tout s'emmêlait entre admiration, haine, désir et fascination pour cet homme dont il ne connaissait même pas le nom.

« Une tasse de thé s'il vous plaît. »

Il avait tenté de paraître le plus naturel possible, mais devant lui, c'était impossible. Ses yeux d'acier le transperçaient, consumant chacun de ses os jusqu'à la cendres, brûlant lentement chacun de ses organes.
Ces quelques mots lui avaient demandé un effort surhumain.
Pourtant, il n'aimait pas le thé.
Il ne se comprenait plus, ne se contrôlait plus. Jamais, Ô grand jamais il n'avait aimé cette boisson pas assez enivrante selon ses dires.
Une fois l'objet de son combat mental éloigné, il prit une forte respiration, comme si, quelques instants plus tôt, il avait été totalement immergé.
Il passa sa main sur son front trempé de sueur. Pourquoi lui faisait-il cet effet là ?
Quelques instants plus tard, une serveuse à la courte chevelure rousse déposa la tasse souhaitée.

Il en regarda le contenu avec une légère grimace avant de la porter à sa bouche.

Trop amer...

Il attrapa le sucrier qui accompagnait son thé et en déversa tout son contenu à l'intérieur - l'équivalent de cinq sucres, environ. Il mélangea le tout et commença à boire.

Pas si mauvais que ça finalement...

Il finit alors sa tasse, déposa l'argent à côté et reparti chez lui, la pluie s'étant enfin arrêtée. Juste avant de sortir, il tourna la tête et vit le noiraud qui l'observait. Les deux hommes se firent face quelques instants avant que le plus petit des deux ne fronce un peu plus les sourcils - le blond ne pensait même pas cela possible - et ne lui tourne le dos, allant vers le comptoir.

« Tch... »

Ce faible son parvint aux oreilles de l'homme au cœur brisé qui haussa simplement les épaules, se demandant ce qu'il avait bien pu faire pour le mettre dans un pareil et si tous les cafés employaient de si mauvais serveurs que celui-ci.

A cup of tea [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant