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Alors, sans réfléchir, je m'élançai vers le jeune inconnu.
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Un groupe d'enfants se pressait devant moi, portant tous leur uniforme, comme le voulait le règlement. Tout le monde portait un pantalon de lin noir, et une chemise blanche. Chaque enfant portait sa pile de livres avec ses bras, serrés contre son torse.
Une femme sourit en voyant les nouveaux arrivant de l'établissement, ayant tous l'âge d'être enfin séparés de leurs parents. Elle leur indiqua une pièce, où les petits, âgés pour les plus jeunes de seulement six ans, les plus vieux dix, entrèrent, allant s'assoir sur les chaises.
Certains avaient pleuré, au moment de quitter leurs parents. C'étaient ceux qui reniflaient encore, dont les yeux étaient rouges, et dont la chemise était un peu froissée, mouillée au niveau des manches, utilisées pour sécher leurs larmes. Les autres souriaient encore, heureux de commencer leur nouvelle vie dans le monde des « grands ». Ils savaient que quand ils repartiraient, ils seraient comme leurs parents, et c'était ce qu'ils voulaient.
La femme entra dans la salle après le dernier enfant, refermant la porte derrière elle. Elle appela un à un les prénoms des enfants présents. Lorsqu'elle arriva à mon nom, je relevai la tête de mes bras, dans lesquels je m'étais cachée pour pleurer. Moi, je ne voulais pas être séparée de ma famille.
Elle sourit à la fin de l'appel, puis porta son regard sur nous tous. C'était le point de non-retour.
- Bonjour les enfants, dit-elle d'une voix aimable.
Elle nous regarda, attendit un peu.
- Bonjour madame, nous répondîmes dans un choeur faible et désynchronisé.
- Nous allons attendre un petit peu ici, que tout soit enfin prêt. Cela me laissera le temps de tout vous expliquer. Car vous êtes en âge de savoir, désormais, vous êtes grands.
Beaucoup d'enfants sourirent, heureux d'être considérés ainsi. Je reniflai discrètement, ne voulant pas que le plus vieux se moquent une nouvelle fois de moi.
- Vous allez être sages, et bien m'écouter, sans faire de bruit, d'accord ?
- Oui, madame, soufflèrent les autres élèves.
J'avais bougé mes lèvres, mais je n'avais pas parlé. Je n'aimais pas que l'on me demande de taire mes réactions et mes pensées. Je voulais déjà être un être libre.
- Les enfants, vous connaissez l'amour ?
Elle fit une petite pause, vérifiant si l'on était prêt à bien l'écouter sans réagir. Le silence l'accueillit, et elle sourit de satisfaction.
- L'amour, c'est comme vos parents. Vos parents s'aiment, et sont heureux, n'est-ce pas ?
Encore une pause. Même si nous voulions parler pour réfuter ce qu'elle disait, nous ne pourrions pas le faire. C'était vrai, ce qu'elle disait.
- C'est parce que vos parents sont faits l'un pour l'autre.
Beaucoup d'enfants sourirent. Mes pleurs discrets s'étaient arrêtés.
- Le jour de leur entrée à l'école, on leur a donné un petit boitier électronique. Ce boitier est un compte à rebours. Il n'y a qu'une autre personne dans le monde qui a exactement le même que vous. Et lorsque ce compte se termine, vous la rencontrez.
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𝐬𝐞𝐯𝐞𝐧𝐭𝐞𝐞𝐧
Short Story00-00-00-00-00-14 Alors, sans réfléchir, je m'élançai vers le jeune inconnu. 𝐨𝐬 𝐬𝐞𝐫𝐢𝐞𝐬