Le temps est comme un fleuve : rien ne peut l'empêcher de couler.

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Justine et moi, on a commencé à sortir ensemble de plus en plus souvent, puis elle a fini par emménager chez moi. Nos horaires de boulot ne correspondent pas toujours, on bosse les mêmes jours, elle de journée et moi de nuit. Quand je rentre après ma 'journée', je me blottis contre elle, je commence à peine à m'endormir que son réveil sonne.

Je la sens se lever tout doucement pour ne pas me réveiller et se diriger vers la salle de bain, alors j'en profite pour me lever aussi et je lui prépare son petit déjeuner. J'adore voir son air ravi en me voyant. Elle me gratifie toujours d'un baiser. Je lui souhaite une bonne journée, et elle, une bonne nuit.

J'attends d'entendre la porte claquer pour sombrer, et le chat en profite pour me coller. Quand je me réveille, il est près de 11h, alors je bricole, puis je prépare le repas de midi. Ju' arrive ravie, on mange puis on discute un peu de nos 'journées', ensuite elle repart à son travail et moi à mes occupations.

Je me sers des après-midis pour sortir faire les emplettes pour remplir le frigo de temps en temps, sinon je me renseigne des infos qui circulent. Par la suite, je rentre, je vérifie que les armes de mon arsenal sont bien réglées ou bien affutées suivant les cas.

Le chat me suit comme mon ombre, il me regarde du coin de l'œil quand on passe devant la cage du lapin de Ju' : un lapin nain qui ne l'était plus depuis un moment. À chaque fois que l'on passe, il se met à mordre ses barreaux comme un animal enragé, j'ai toujours cette drôle d'impression qu'il veut nous dévorer, moi et le chat.

De temps en temps, elle le laisse en liberté dans le jardin et je mets un point d'honneur à ce que ni moi, ni le chat n'y mettions les pieds.

Je ne prends aucun risque inutile.

Suivant la saison, soit je viens la chercher à son travail, soit elle rentre seule à la maison. Mes horaires sont simples je commence au crépuscule et je finis un peu avant l'aurore.

En résumer, mes jours préférés sont le mercredi et le week-end. Le mercredi, elle ne travaille que le matin et moi pas du tout. Du coup, on en profite pour sortir se divertir, être ensemble, tranquillement, sans personne pour nous déranger. J'en oublierais presque le reste mais malheureusement ces moments ne sont pas éternels.

Une année entière passe ainsi, où un soir elle me demande en mariage et que j'accepte sans hésitation. Sur un commun accord, on décide de tout se raconter de notre vie. Elle commence puis j'enchaine.

Elle acquiesce sans un mot, je ne lui pas vraiment caché ce que je faisais lors des après-midi distrayant, même si jusqu'à présent elle s'en doutait ! Maintenant elle en était certaine, pas assez bête pour ne l'avoir deviné avant. De toute façon, je ne peux pas mentir...

Les deux orphelines, se marièrent le jour de l'équinoxe du printemps. J'avais certes mes parents adoptifs qui sont gentils comme tout, mais j'étais comme elle, on rêvait d'avoir enfin une famille rien qu'à nous, alors j'ai organisé notre lune de miel plus que torride, pour que cela coïncide avec la demande d'adoption qu'on avait faite ensemble.

Je ne lui avais pas dis que cela avait marché et c'était ma surprise, une sorte de cadeau de mariage. Une fois arrivée devant l'orphelinat, je lui ai tout avoué pour notre petit. Au départ nous voulions une fille pour l'appeler Marie-Antoinette, comme la reine française hachée mais bon il n'y avait que des garçons et Marie-Antoine ça marche forcément moins, donc ce sera Antoine...

Elle ne tenait même plus en place, pire qu'une puce ! Elle sautait partout complètement hystérique et je priais intérieurement pour que le directeur de l'orphelinat ne la voie dans cet état : Il aurait peut être changé d'avis. Surtout que normalement la procédure peut durer jusqu'à 2 ans, j'ai eu le droit à un passe droit grâce à mes relations. Je ne voudrais devoir recommencer.


    On a attendu qu'elle se calme pour entrer etrencontrer notre futur fifis, il avait déjà un an, blond aux yeux bleus et unpeu (beaucoup trop) timide sur les bords. Quand on a fini la paperasse, ilavait même essayé de se cacher dans les bras de ma virile épouse, c'était tropmignon.   

Le rêve d'AntoineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant