Welcome back Diana

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Un pied devant l'autre. Marche. Respire. Avance, continue. Ne t'arrête pas.Ignore-les. Ne les regarde pas dans les yeux. Concentre-toi sur tes pas. Respire. Tout droit.



Le tumulte était incessant autour d'elle et dans son esprit. La brise agitait ses cheveux, l'aveugle, lui fit recouvrir la vue. Tout s'agitait, s'entremêlait. Des maux de tête semblaient consumer chaque minuscule neurone de son cerveau. Son cœur battait la chamade, c'en était presque douloureux. Sa destination lui semblait encore lointaine ; elle n'avait aucune idée de ce qu'il y attendait. Certains piétons l'observaient d'un air curieux, probablement inquiets de voir sa démarche chancelante et son visage qui était d'une pâleur extrême.


A l'angle de la maison aux volets verts. A droite sur cent mètres puis encore à droite. Puis à gauche. La troisième maison après l'étang.


Un chien se précipita sur elle. Elle s'arrêta, resta de marbre, le fixa avec intensité. Le chien captant son regard prit la fuite dans la direction par laquelle il était arrivé, comme dissuadé par ces deux grands yeux verts glacés. Dans le jardin d'à côté un enfant,la regardait l'air apeuré. Elle l'ignora et reprit sa marche. Les instructions continuaient de tourner en boucle dans sa tête ; il lui semblait que son crâne est sur le point d'imploser.


Trois pas, deux pas, un dernier. La porte. Frappe. Sonne. Rentre comme ça, ce n'est jamais verrouillé.


« Shhh..., murmura-t-elle doucement. »


Elle passa sa main compulsivement dans ses cheveux, défaisant ainsi les nœuds qui les mêlaient. Elle déglutit, chercha ses mots, resta figée, incapable de faire quoi que ce soit. Ses jambes, épuisées, commençaient à trembler. Elle plaça sa main devant elle, l'observa en train de trembloter, elle inspira un grand coup et fit en sorte que le tremblement cesse.


Soudainement, elle frappa à la porte, comme poussée par une force extérieure. Ses poumons refusaient de prendre plus d'air, elle avait le souffle coupé. Sa vision se troubla, quelque chose de chaud et d'inhabituel coula le long de sa joue droite. L'attente semblait interminable ; les secondes s'égrainaient mais les aiguilles ne parvenaient pas à suivre la cadence, le temps était comme paralysé, anesthésié, dépourvu de sens, de réalité. La scène paraissait surréelle, mais elle n'était rien comparée à celle qui était sur le point de se produire.


Du bruit se fit entendre derrière la porte, l'instant approchait, il était maintenant inévitable. Revenir en arrière était désormais impossible, la fuite n'était plus une option. Elle savait qu'elle se rendait complice d'un affreux crime qui aurait des conséquences graves sur le long terme, mais elle n'y pouvait rien, après tout, il était déjà trop tard. Le piège s'était refermée sur elle il y avait bien longtemps ; la plus grande des douceurs ne pouvait plus rien pour sauver ce cœur brisé tellement accoutumé à la violence de ce monde.


La porte fut ouverte par un adolescent qui la dévisagea d'un air curieux. Elle voulut parler, sa bouche s'ouvrit, mais les mots ne parvinrent pas à sortir. Ils étaient là, dans sa tête, trop nombreux et agités pour être articulés de manière cohérente et constituer un message clair. Il semblait être dans le même étrange état ; il avait l'air hébété. Des mots et des phrases se formaient sur ses lèvres mais aucun son ne parvenait à s'en échapper. Il finit cependant par retrouver ses esprits. Un petit sourire se peignit sur son visage.


« Diana, c'est toi ? »


Les larmes coulaient maintenant le long de ses deux joues, elle hocha la tête et tenta de sourire à son tour, mais elle ne pouvait empêcher ses lèvres de tressauter pendant qu'elle commençait peu à peu à sangloter. Il souriait toujours, même si des larmes menaçaient à tout moment de s'écouler de ses yeux. Il s'approcha et la pris dans ses bras.


« Quese passe-t-il ?, demanda une femme qui sortit de la maison. »


Le garçon s'écarta de l'adolescente et la femme commença à pleurer, à son tour incapable de produire le moindre son. Elle étreignit la jeune fille tout en caressant ses cheveux. Au bout de quelques minutes, elle finit par relâcher son étreinte en conservant néanmoins sa main dans celle de l'adolescente.


« Tu vas bien ?


- Oui, maman, je vais bien, peina-t-elle à articuler.


- Viens, rentre. Ne reste pas dehors. On aura tout le temps de discuter à l'intérieur ... enfin, si tu le souhaites. Je suis tellement heureuse que tu sois rentrée à la maison, Diana, sa voix tremblait, mais le soulagement et la joie dominaient son ton. »




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⏰ Last updated: Mar 08, 2018 ⏰

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