Chapitre 13.

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Point de vue : Juliette.

20 mars 2011.
00h40.

  Je suis dans le salon, sur le canapé, Orel est sur le bar, et Gringe est adossé au mur, les bras croisés.

-Bon, Juliette, laisses-moi te raconter une histoire, commence Orel.

-Je t'écoute, dis-je.

  J'entends Guillaume soupirer mais je n'y prête aucune attention.

-Lorsque tu es arrivée ici, à Caen, j'ai tout de suite flashé sur toi. Ouais je l'avoue, sur le coup, ça a été un coup de foudre. Tu m'as accueilli chez toi gentiment, tu m'as vanné, t'étais naturelle, je suis tombé sous le charme, continue Aurélien.

  Je rougis, et jette un coup d'œil à Guillaume qui regarde le sol, il a la mâchoire serrée.

-Quand je suis rentré à l'appart', je l'ai direct dit à Guillaume, il lui jette un regard noir, et il a directement voulu savoir qui tu étais. J'avoue que je ne savais pas comment t'aborder alors quand tu es sortie de chez toi, on t'a suivie. Dès que tu es sortie des magasins, je t'ai interpelée, en faisant exprès d'écorcher ton prénom pour pas que tu me trouves collant.

  Il prend une inspiration puis se sert un verre d'eau. Je le laisse faire.

-J'ai remarqué que le feeling passait bien entre Guillaume et toi. Et j'ai commencé à être jaloux, surtout quand il a pris ton numéro. En arrivant à l'appart', il m'a promis de ne pas te toucher. Mais de plus en plus, vous vous rapprochiez tous les deux. Alors, quand j'ai rencontré Alyson, vu qu'elle était à fond sur moi, j'ai pensé que ça devait être facile de l'avoir dans mes bras. Et ça l'a été. Je suis désolé pour ta pote, je l'aimais pas, tout ce que je t'ai dis sur elle, c'était vrai, et ça me mettait hors de moi. Je voulais simplement te rendre jalouse, Juliette. Ça n'a même pas marché, ça a empiré d'après ce que je peux voir, finit-il.

  Bordel. Je tourne mon regard vers Guillaume qui regarde toujours le sol. Je ne le vois pas bien dans l'ombre, mais il a les yeux qui brillent. Moi, je suis à deux doigts de m'effondrer.

-Guillaume... tu... tu savais..., murmuré-je, reniflant.

  Il ne dit rien et des larmes commencent à couler sur mes joues.

-Tu as profité de ma faiblesse, de l'orage et du nouveau couple d'Orel pour que je tombe dans tes bras ?! m'exclamé-je.

-Mais putain tu crois que j'ai fait ça juste pour te baiser ?! s'écrie-t-il à son tour. Non, Juliette, putain je t'aime réellement ! Tu crois vraiment qu'un gars comme moi peut dire "je t'aime" aussi naturellement ? Si je n'étais pas amoureux de toi, Juliette, quand tu m'as dit "je t'aime" nous deux ça aurait été fini !

  Je suis perdue. Je ne sais plus quoi penser. Orel... Guillaume... qu'est-ce que je fais ?

-Mais tu m'avais promis de pas la toucher ! s'énerve Orel.

-Sortez de chez moi ! hurlé-je. Cassez-vous, je veux plus vous voir !

  Ils me regardent avec des yeux de merlans frits.

-Bébé..., murmure Guillaume en s'approchant de moi.

-Vas-t-en Guillaume, c'est toi qui m'a fait le plus de mal dans tout ça. Tu as été un excellent copain, mais... pour l'instant, je ne veux plus te voir, lui murmuré-je.

  Orel lance un regard noir à son meilleur ami puis sort de mon appartement. Gringe met un peu plus de temps, il a les larmes aux yeux, bordel il me fait trop mal au cœur. Mais si je l'embrasse ou l'enlace, ça serait trop facile. Il sort alors de l'appartement, et lorsque la porte  se ferme, je m'effondre par terre. Ça ne faisait même pas un mois qu'on était ensemble, pourquoi ça me fait aussi mal alors ? Je repars dans ma chambre et m'allonge dans mon lit. Le pire, c'est qu'il y a encore son odeur sur l'oreiller. Alors, comme une adolescente, je le serre contre moi et le sent. Les larmes coulent tellement qu'elles mouillent l'oreiller. Et je m'endors comme ça.

Perdu d'Avance // OrelSan // GringeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant