Des cigarettes dans sa poche droite, un briquet vert dans la gauche. Des égratignures sur le bas de sa joue, à la limite de son cou, comme ce suçon qui se trouve un peu plus bas.Comme prévu, sans surprise, ça m'apaise. Hoseok m'apaise comme le bruit des arbres lorsque le vent se fait fort. Son sac à dos est plein de bombes multicolores prêtent à habiller les murs de Séoul, j'entends le bruit du liquide qui rebondit au fil de ses pas. Ils disent que nous somme la génération ratée, cheveux décoiffés, Balenciaga aux pieds. Moi je dis la génération rêvée, rétamant les gérants du pays. Nous sommes la nouvelle Corée, planant sur l'odeur de la peinture fraîche, des phrases aux mots tranchant sortant de nos veines.
Lost boys aux cœurs glacés comme ce temps de décembre.
Je marche derrière lui, les ombres des voitures dansent sur les murs de la ville, et ça me donne l'idée de l'œuvre que je vais laisser ce soir. Deux grands faisceaux jaune sur un fond noir. Rien de plus, rien de moins, je suis fatigué.
Hoseok marche vite, ça a le don de m'exaspérer mais je n'ai rien à dire, pas aujourd'hui. On ne parle plus beaucoup, on préfère sortir la nuit, marcher, et bomber le monde de nos esprits. Je crois que c'est fort aussi, puis je crois que ça me va pour l'instant.
Il se retourne pour vérifier que je le suis toujours, ses yeux sont vifs, rouges de colère, profonds de tristesse mais je suis derrière alors il continue. On arrive vite près de cette ancienne gare que je pourrais appeler notre toile, on l'a découvert une nuit par hasard.
Le hasard, cette force qui guide nos pas aveuglément, celle qui nous fait rencontrer des gens, des soleils et ciels différents. Je la chéris autant que je la méprise, comme beaucoup de chose dans ce monde. On passe nos courtes vies à subir les lois et règles de personnes qu'on ne connait pas vraiment, parfois opposées à ce que nous sommes. Ils nous insultent, on leur voue un culte. Ils nous oublient, nous représentent. Moi je dis qu'ils se foutent de nous, de ma gueule qui se les gèle à ce moment précis. Mon nom, ce que je mange, ce que je porte, ils s'en fichent, malgré cela ils en parlent, piaillent comme de vieux condors.
Pia pia pia.
Je les déteste tous, ce qu'ils font, ce qu'ils sont, je les hais. Ça boue en moi, pourtant il fait si froid dehors, alors je m'arrête sans m'en rendre compte.
_ V, tu dis mais je n'entends pas. Pia pia pia. Je me demande juste si les trains passent la nuit. V, tu répètes. Allez, viens, qu'est-ce que tu fais ? Je ne réponds toujours pas. Taehyung, s'il te plaît.
Mon prénom, tu ne m'appelles jamais par mon prénom, c'est pour cela que je reprends mon chemin, doucement.
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Lost Boys. ↳ v.hope
FanfictionLost Boys but not alone. Une histoire d'amour mais avant tout une histoire de vie, d'espoir. J'espère que ça vous plaira.