Lost Boys. ↳ v.hope

A few meanings.

Cela va faire une quinzaine de minutes qu'on a commencé à peindre chacun de notre côté, communiquant seulement lorsqu'on a besoin d'une couleur. J'ai terminé ma base noire, il me reste plus qu'à commencer les reflets jaunes.

J'aime ces moments.

Le vent qui glisse et se fait sentir jusqu'à mon cœur, mon masque sur la bouche, mes mains qui s'affairent, vives comme le feu. Je me sens fort, riche d'art, de liberté perdue, celle qu'on m'arrache quotidiennement. Je signe mon tag du soir d'un V et vais m'installer un peu plus loin pour contempler mon travail, et le tien par la même occasion. Une mini bouteille de liqueur dans ma main gauche, je souris face à ces deux lignes jaunes, c'est simple, mais j'apprécie ce qu'elles sont devenues. Toi et moi, ou deux phares qui brillent dans l'ombre étouffante de la vie, hors de leur corps pourtant se sentant entièrement eux-mêmes.

J'observe ton bras se mouvoir activement telle une danse personnelle, charismatique et fluide, jumelle à la peinture qui accroche le mur gris peu à peu pour le transformer en un fouillis de couleurs. Un splash coloré, parsemé de fleurs. Parfois je te trouve si niais que la totalité de mes cellules rejettent ce que tu es, je ne sais pas si tu vas mieux. Tu éblouis toujours, depuis le premier jour, mais je crois que je n'ai jamais su réellement comment tu allais. Tu te caches constamment derrière des couches de plus en plus lourdes, je fatigue juste.

Tu te diriges vers moi et souris :

_ Alors ?

_ Hum les fleurs, c'était obligé ? Je demande avec malice. Parce que je n'ai rien contre les tulipes, attends, ce sont bien des tulipes, ou des boutons d'or peut-être ?

Je te vois faire la grimace alors que je m'avance vers le mur et lève ma main, mais je n'ai le temps de rien faire que tu me prends dans tes bras : « Je t'interdis de toucher, V. Et ce sont des fleurs de sakura, petit con. » Je perds mon sourire et colle encore plus mon dos à ton torse avant de murmurer que j'aime beaucoup. Tu me remercies et jettes un coup d'œil à mon œuvre. Après quelques secondes, on se retrouve face à face et tes lèvres se posent naturellement sur les miennes. « Ton tag est louche » dis-tu. Un autre baiser. « Mais c'est beau » un dernier baiser, un simple contact de nos bouches, bref et frileux comme cette nuit.

Cette nuit-là, j'ai fini par m'endormir seul dans ma chambre. Hoseok ne voulait pas venir. Pas ce soir, a-t-il dit.