Foncer tête baissée

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Harry écoutait l'exposé de Draco et Blaise sur les Elfes des montagnes. Il était passé juste avant. Il avait fait équipe avec Neville et avait choisit de travailler sur les Vampires. Cette année, il avait décidé de la passer sous le signe du travail. Il était attentif à tous les cours et avait étudié chaque soir, prenant même un peu d'avance dans ses devoirs. Depuis la mort de l'autre idiot de serpent, sa vie avait été plus calme mais aussi très vide. Il n'avait plus de vrai but. Il s'était laissé guider par la prophétie et en avait oublié de vivre pour lui. Complètement perdu, il avait décidé de travailler au maximum pour se garantir un bon travail et comme il ne savait pas dans quelle branche il voulait évoluer, il n'avait omis aucune matière. Depuis ses notes avaient considérablement augmenté, faisant taire les mauvaises langues quant au non-sérieux de leur Sauveur. Et oui, malheureusement pour lui, les journalistes ne l'avaient pas oublié et sa cote de popularité n'avait fait qu'accroitre. Il avait appris à passer outre les fausses accusations et les scoops tordus mais il était, malgré lui, friand de connaitre, jour après jour, les folles histoires que Rita Skeeter inventait à ses dépens. Il n'était plus le gamin qui était touché à la moindre remarque et laisser parler les gens étaient la seule façon qu'il avait trouvé pour ne pas s'enfoncer, plus qu'il ne l'était, dans cette société d'hypocrite. Et qui sait, ils s'en lasseraient peut-être bientôt.

Certes, les cours et le travail étaient très important, mais Harry s'était promis une deuxième chose, qui à ses yeux était encore plus importante. Il voulait un mec ! Oui, il voulait un mec. Il voulait avoir son premier baisé. Il voulait des rendez-vous. Il voulait des roses. Il voulait des chocolats au gout de framboise. Il voulait le grand amour. Il voulait avoir des papillons dans le ventre. Et il voulait, par-dessus tout, BAISER ! Il avait dix-sept ans et sa sexualité était comparable au néant. Il était tellement frustré. Son statut de héros l'avait directement projeté comme un futur homme droit et fidèle. S'il suivait l'article qui était apparu la semaine dernière dans la gazette, dans quelques années il serait marié à une femme respectable pour qui, il n'aurait d'yeux que pour elle, et aurait deux enfants, Edouard-Louis et Marie-Suzanne. Et pour finir il serait le plus grand Auror que le monde ait connu. Harry en avait pleuré de rire le jour où l'article était paru. Cela ne reflétait en rien au futur qu'il s'imaginait. Premièrement, parce qu'il était gay et que les femmes, malgré leur beauté, ne l'intéressaient pas du tout. Deuxièmement, il ne voulait pas devenir Auror. Un an auparavant il aurait surement sauté de joie d'être accepté dans l'équipe d'Auror du Ministère mais il avait bien assez fait avec Voldemort pour ne plus vouloir continuer dans cette voie. Il donnait sa place volontiers. Et dernièrement, jamais il n'appellerait ses gamins comma cela ! C'était inhumain où fallait vraiment les détester pour leur gâcher la vie à ce point !

Bref, le Survivant, le Sauveur, le grand Harry Potter voulait du sexe ! Et pour l'instant, rien. Il n'avait jamais tenté d'approcher quelqu'un. Il n'était pas timide mais il n'était vraiment pas à l'aise avec ça et ne savait pas comment aborder le sujet avec un homme qui lui plaisait. Pourtant, les beaux spécimens ne manquaient pas à Poudlard. Draco était tout à fait canon avec ses cheveux blond platine et ses yeux orages. Blaise était, lui aussi, beau gosse. Et ses deux hommes étaient une des deux causes qui l'empêchait de se concentrer, malgré que le sujet soit intéressant. L'autre cause se trouvait derrière lui : grand, ténébreux, plutôt bien bâti si l'on étudiait bien la longue robe noire que son professeur de défense contre les forces du mal portait. Certes, il fallait un peu d'imagination car elle cachait, au grand damne d'Harry, plutôt bien la carrure de l'homme. Mais de l'imagination il en débordait, ce qui lui valait plusieurs moments de solitude qu'il partageait avec ses érections. Et s'était d'ailleurs ce qu'il vivait présentement. Le jeune homme tentait avec tant de bien que de mal de cacher la partie de lui qui n'en faisait qu'à sa tête. Les joues un peu rougies de honte, il essayait de suivre l'exposé de ses camarades. Il priait pour que le cours se termine assez rapidement. Il fût content de constater que Merlin était avec lui. Sur une dernière phrase qu'Harry écouta que d'une oreille, le cours s'acheva et les élèves se levèrent, pressés de rejoindre leurs dortoirs pour décompresser avant le repas du soir.

Foncer tête baisséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant