STRANGERS Tome 2

Chapitre 1 - Les souvenirs

    Ma tête me faisait mal. Un tas de marteaux tapaient les parois de mon crâne. J'avais chaud. Très chaud. Je ne savais où j'étais. Il faisait noir. Je ne savais si j'avais les yeux ouverts ou fermés, ou si ce que je vivais était réel ou non. Mais je n'avais pas peur. Cette fois, j'étais sereine. Une pression se faisait dans ma poitrine. Des images floues s'agitaient devant moi. Plus j'attendais, plus les images devenaient nettes. Alors j'attendais.

    Des sons commencèrent à se faire entendre, et raisonnèrent dans tout mon être. Je reconnaissais les murs d'une pureté éclatante. Ces murs de laboratoires. Les murs de l'enceinte du WICKED. J'avais le sentiment d'y avoir passé toute ma vie. Mais je ne m'en souvenais plus.

    Je reconnus, soudain, une dame entièrement vêtu de blanc. Ses cheveux roux assemblés en arrière, rayonnaient dans la pièce. Où étais-je?
Ava Paige était dos à moi, debout devant un alignement d'enfants. Ils étaient tous si jeune. Ils étaient aussi tous silencieux.

    Je me mordis les lèvres. Le WICKED retenait même prisonnier des pauvres enfants.
Mais en m'approchant, certains enfants attirèrent mon attention. Une petite fille aux longs cheveux châtains avec des reflets roses, était assise aux côtés d'un petit garçon blond, et d'une autre petite fille, brune cette fois-ci. Ils semblaient avoir tous le même âge.
J'eus un pincement au cœur. Ces enfants étaient Newt, Teresa et moi.

- Rappelez-vous. Vous devez être prêt pour l'évaluation finale. Alors écoutez et apprenez. C'est votre seule solution.

    Je fronçais les sourcils. Pourquoi nous disait-elle cela? Qu'est-ce que l'évaluation finale?

    Je persistais à penser que cette femme et le WICKED nous manipulait. Je ne me sentais soudainement pas en sécurité.

    Les images s'estompèrent et devinrent noires. Plus rien. Plus un son. Plus une image. Seulement le noir complet.
Après ce qui me semblait être une éternité, un brouhaha retentissait jusqu'à mes oreilles. Un sifflet se faisait entendre. Qu'est-ce que c'était?

    Je me trouvais cette fois-ci devant ce qui me semblait être une locomotive. La porte était ouverte, et la même femme rousse se tenait à l'embrasure de celle-ci, ses deux mains posées sur les épaules d'une petite fille, et d'un petit garçon brun. Moi. Mais qui était ce petit garçon? Elle parlait à un homme qui était en pleurs.

- Promettez moi que vous allez prendre soin d'eux.

    La femme avait un sourire narquois sur le visage, puis répondis à l'homme, qui semblait être mon père.

- Bien-sûr. Le WICKED est là pour protéger les enfants de cette maladie. Ne vous inquiétez pas. Ils seront heureux avec les autres de leur âge.

    L'homme s'approcha des deux enfants, et les prirent une dernière fois dans ses bras.

- Mes enfants. Érika. Thomas. Vos parents vous aiment. Ne l'oubliez pas. Disons que c'est juste un au revoir.

    L'homme se détacha de l'étreinte qu'il donnait à ses enfants, et s'efforça de leur sourire. 
J'avais les larmes aux yeux. Comment tout cela est-il arrivé?
Je repensais au petit garçon brun que je voyais aux côtés de mon «moi» enfant.

Thomas.

    Mes larmes finirent par couler. Thomas était-il vraiment mon frère? Est-ce vraiment des souvenirs qui me reviennent? Pourquoi? Suis-je vraiment entrain de rêver?

    Trop de questions tournaient dans ma tête. Mes souvenirs se mélangeaient entre réalité et fiction. Je ne savais quoi penser. J'avais l'impression de revenir au point zéro de mes connaissances.

    Je me réveillais brusquement. J'étais en sueur de la tête aux pieds, et ma respiration était saccadée. Thomas et Newt me regardaient, tandis que les autres garçons regardaient par la fenêtre de l'hélicoptère.
Il faisait nuit noire, et la seule lumière présente, était la lumière artificielle du bâtiment sur lequel l'engin venait de se poser.
Je remarquais que Newt me tenait toujours dans ses bras, et faisait des cercles avec son pouce sur mon avant bras. Je plongeais mon regard dans celui du blond, et me sentis soudainement rassurée. Heureusement qu'il était là.

    Le garde qui était dans l'hélicoptère avec nous, nous dit qu'il était temps de sortir, et qu'on allait devoir courir jusqu'à la porte d'accès au toit, afin d'entrer dans le bâtiment.

   Newt se releva, et je fis de même. Le garde sauta, puis les garçons et moi le suivirent dans sa course.

    Des cris horripilant raisonnaient à chaque recoins du paysage, sans que je sache pour autant la nature de ceux-ci, et d'où ils venaient exactement.

    J'avais l'impression de ne pas avoir couru depuis des semaines. Toutes mes forces s'étaient échappées de mon corps. J'avais juste envie de sombrer dans le sommeil. Dans un sommeil profond sans désordre.
Nous nous rapprochions petit à petit de l'entrée, pourtant pour moi c'était si loin.
Nous étions tous entrain d'entrer dans la gueule du loup.

    La porte se referma dans un bruit sourd.

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