Hassy

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Acte 1

Chapitre 1: Hassy.

*******Hassyatou Dalanda Sael Bah*****

Je m'appelle Hassyatou Dalanda Bah, j'ai vingt-trois ans, je suis d'origine guinéenne , mon père Ousmane Sael Bah est un guinéen de soixante ans, il est venu au Sénégal à sa majorité, et s'est installé dans un village de Kaolack, il a d'abord épousé une femme du nom de Ouley Fall avec qui il a eu cinq enfants (tous plus âgés que moi), deux garçons et trois filles tous mariés, puis il a convolé en secondes noces avec ma mère, une mauritanienne qui avait accompagné son père commerçant dans un marché hebdomadaire à Kaolack où ils se sont rencontrés. Elle s'appelle Hayicha Zackara.

Je suis son aînée, j'ai un frère de quinze ans Amadou Sael Ba, et une sœur de douze ans.

Du plus loin que je me souvienne j'ai toujours été la star de mon village, je suis belle, très belle, élancée, d'immenses yeux amandes, taille coca cola, un gros derrière, et un gros devant, teint très clair (mes origines), très longue chevelure, sourire colgate.

Enfant, on m'offrait beaucoup de bonbons juste parce que j'étais mignonne.
J'étais la fille la mieux habillée de l'école, mes parents ne sont pas riches, il sont pauvres, modestes, mais dès mes douze ans, j'ai été courtisée, des plus vieux aux plus jeunes, des plus riches aux plus pauvres, je crois que s'il n'y avait pas mon père, il y aurait un défilé à la maison, à défaut de pouvoir venir, ils envoyaient des cadeaux pour ne pas se faire oublier, donc tous les jours je recevais beaucoup de choses, des tissus (les commerçants), des bijoux (les bijoutiers), des chaussures (les cordonniers), des produits de beauté (le gérant de la cosmétique), de l'argent (les baol-baol), des condiments de cuisine (vendeurs aux marché), des sucreries (boutiquier), de la viande, du lait caillé......
Un jour même on m'a offert du bois mort.

Si ce n'était que mon père, tous les présents auraient été renvoyés à leur émetteurs, c'est sans compter avec ma mère, sa cupidité risque de lui porter préjudice un jour, mon père n'avait pas son mot à dire, quand il essayait de protester pour quoique ce soit, ma mère n'avait qu'à poser la main sur sa taille et le menacer du doigt, pour avoir gain de cause, à l'époque je n'avais pas compris étant plus gamine qu'autre chose, maintenant si(faut suivre mon regard 😉😉).

J'avais un tailleur aussi, qui me cousait les tissus que je recevais gratuitement, moi j'étais heureuse, je portais tous les jours une nouvelle tenue (le top pour une gamine), à l'école et sur le chemin aussi, il y avait toujours une délégation autour de moi, on me tenait mon sac, je n'avais pas besoin d'amener de l'argent ou le goûter puisque les garçons de ma classe m'offraient les leur. J'ai fini par aimer cette situation dans laquelle je me trouvais, je ne restais plus spectatrice, je donnais des ordres qu'ils s'empressaient d'exécuter, je faisais des caprices, boudaient leurs cadeaux, nioumay nehal (ils cherchaient à me faire plaisir). Je devenais bientôt très arrogante, insolente, suffisante, car je prenais conscience de ma beauté, de mon potentiel, j'aimais bien les voir tourner en bourrique, où se battre rien que pour ma personne.

Plus je grandissais, plus j'avais de prétendants, plus j'avais d'ennemies aussi, ah oui, ça va de pair, je n'avais pas une seule amie fille, les mères interdisaient à leur fille de s'approcher de moi, la plupart de mes prétendants étant marié et pères d'enfants de mon âge, femmes et enfants me détestaient.

Je n'étais aimée que du côté des hommes, les rares filles dont les pères se souciaient peu de moi et dénonçaient même l'attitude pédophile (si c'était à l'extérieur ils seraient arrêter et mis en prison, je me demande comment on peu regarder une gamine de douze ans avec un œil autre que parental, une fille qui à l'âge de la tienne tchim) de leurs compères me jalousaient aussi car je raflais tous les prétendants potentiels du village.

TURBULENCESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant