Discours de Douce

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Mes amis, s'il vous plaît, écoutez-moi. Croyez-vous réellement à tout cela ?

Nous ne sommes pas si malheureux - les box sont agréables et la nourriture suffisante. De plus, nous avons loisirs et bonheurs : Lubie, n'es-tu pas heureuse de tirer, le dimanche matin, le cabriolet de M. Jones ? Et vous, les chiens, n'êtes-vous pas heureux de chasser le gibier avec votre maître ? Ne serons-nous pas encore plus malheureux sans un Homme à nos côtés ? Pourrons-nous survivre sans lui ? La ferme ne se suffit pas à elle-même : elle a besoin de rapports extérieurs. Et sans ce contact, puisqu'il sera interdit avec la disparition des humains, comment survivre ?

Votre monde est utopique. J'ai beaucoup de respect envers vous, Sage l'Ancien, mais jamais cette ferme ne pourrait accueillir tous les animaux que vous nommez : une douzaine de chevaux, une vingtaine de vaches, des centaines de moutons. A long terme, nous aurions déjà du mal à pourvoir à nos propres besoins.

Vous me dites que les petits nous sont ravis. Mais, mes amis, d'où venons-nous ? D'ici, pour la plupart, mais d'autres fermes, pour les plus âgés ! Nous avons été séparés de nos parents, certes, mais avons retrouvé une famille et des amis ! Ne croyez-vous pas que nos petits sont désormais heureux, avec d'autres animaux de différentes à leurs côtés ? Toi, Malabar, imagines-tu ta vie dans une autre ferme, loin de ton ami Benjamin ? Et toi, la chatte, au milieu de tant de chatons que tu ne serais même pas regardée comme tu le mérites ? Il en est de même pour chacun d'entre nous. Les changements d'habitats sont bénéfiques pour tout le monde. Et les petits sont désormais aimés par des amis et des Hommes, qui en aucun cas ne détruisent notre vie.

Nous avons en réalité une vie de partage, de joie et de bonheur. Une vie où le travail est presque attendu : Que ferions-nous de nos journées ? Rester dans le box, dans le poulailler, dans la porcherie, dans l'étable ? A s'ennuyer et paresser tout le jour ? Non, mes amis, le travail nous permet de nous évader du monotone quotidien.

Je pense, au contraire, que cette révolution ne ferait que nous séparer. L'amitié tissée depuis de nombreuses années avec les Hommes serait renversée, et les animaux, au bout d'un temps, se diviseraient eux-mêmes. Jamais, mes amis, nous ne devons nous révolter, mais continuer de clamer notre amitié ! Accueillons les Hommes en frères comme ils le font pour nous ! Ne nous laissons pas désunir, et faisons-nous confiance ! Vive les animaux et vive la race des Hommes !

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⏰ Dernière mise à jour : May 13, 2018 ⏰

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Le discours de Douce - Expression écriteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant