J'ai fugué
Voilà, c'est fait...
Je sais même pas pourquoi,
J'ai pété un câble sur un mec qui voulait pas bouger son gros cul de fainéant de la place de bus alors que j'avais trois sacs qui pesaient des tonnes et 10 heures de cours derrière moi,
Il m'a traité de "petasse hystérique "
Et alors que je savais très bien qu'il allait répliquer un truc du genre,
Je me suis effondrée au sol en pleurant et en hurlant.Les gens se sont rassemblés autour de moi pour m'aider à me relever, sauf le type que j'avais insulté, et quelqu'un a appelé les urgences.
Ils m'ont oscultée, m'ont pose quelques questions auxquelles je n'ai pas répondues, puis ont testé mes réflexes.
Ils m'ont raccompagnée chez moi (je leur ai juste donné l'adresse).J'ai foncé dans ma chambre, tout en écoutant à la porte.
J'ai pu entendre quelques mots comme:"incident dans un bus, a pleurer, grosse dépression,trop de pression".
A ce moment là j'ai cru que j'étais une folle suicidaire, alors j'ai pris le nécessaire dans ma vieille valise orange, l'ai balancée par la fenêtre (il y a un buisson qui a retenu la chute)Est sauté en retombant sur le ventre (foutu buisson), et j'ai couru le plus loin possible.Partir...
N'importe où. ...
Nulle part ...
Ailleurs en fait, pitié,
Tout changer, tout oublier, recommencer quelque chose de mieux.J'arrive à l'arrêt de bus, je sais pas lequel et je m'en fous, le soleil a disparu, l'air s'est rafraîchi et seul un réverbère éclairé ce petit banc.
Je m'y assié.
Inconsciente de ce que je viens de faire et bien contente quelque part.
Y a des gens qui pourraient penser que c'est inutile, débile et fou mais ça va tout changer, je le sens dans mon coeur.
Un bus arrive enfin, il se stoppe devant moi, le chauffeur me toise, il a l'air louche.
Je lui refile 35$,
Il les accepte, sourit sadiquement et me fait signe de monter.
Il était effectivement louche mais je compte pas passer toute ma vie dans ce bus.
Je m'assied, sors mon tel et branche mes écouteurs et me plonge dans ma bulle.
La route défile sous mes yeux, comme si je revoyais ma vie pour la dernière fois.
Ma mère n'arrête pas d'appeler, je l'emmerde.Ce n'était pas une bonne mère croyez moi, je ne lui dois rien.
Le bus s'arrête dans une station essence.
Je déguerpis en vitesse dans les bois l'avoisinnant.Mon dieu que cette foutue valise est lourde,
Je suis folle mais c'est tellement bon de ne soucier de rien.
La lune est la seule lumière qui éclaire cette forêt sombre et dense.Je cours jusqu'à une maison en bois éclairée .
Ça y est, il va falloir tout oublier maintenant et jouer les amnésiques.
Je suis terrifiée par l'avenir, mais je ne peux plus faire demi tour.C'est parti pour ma nouvelle vie...
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