La miss m’offre un baiser d’au revoir avant de s’éclipser gentiment de ma chambre. C’est dingue comme les femmes changent d’humeur comme moi je change de partenaires.
Je baisse les yeux vers l’encre qui tache ma poitrine, la miss s’appelle donc Candice et m’a laissé son numéro de téléphone qui disparaîtra sous la douche.
J’attrape mon portable et décide de rester encore cinq minutes dans mon lit, histoire de faire
redescendre le barreau que j’ai entre les jambes, avec ma lecture journalière des résultats du Basket.Malheureusement, découvrir les dernières nouvelles du monde sportif et voir la défaite des Suns[2]
de Phoenix me foutent tellement les boules que je décide de calmer mes nerfs avec l’un de mes nombreux rendez-vous journalier avec ma main.
Être à la fac, me stresse tellement que je n’ai que ça, le sexe et la jouissance pour me calmer. Lorsque
j’atteins le point culminant donné par l’endorphine, c’est le pied total.Une fois mon affaire finie, je sors du lit. Mon corps est courbaturé de la veille, je pue l’alcool et le
sexe, des odeurs qui me sont plus que familières. Bordel, les premières fêtes de l’année sont toujours
mouvementées. Ce sont des trucs de dingue, les meilleures même, sauf au réveil.
J’attrape un caleçon que j’enfile rapidement avant de me diriger vers la cage. J’en connais une qui va être ravie de voir un peu de lumière. C’est rare que je mette un drap dessus, ce qui veut sans doute dire qu’hier soir, elle était chiante et qu’entre l’envie de baiser et l’entendre jacasser, mon choix a été
vite fait.— Salut, Caroline, je lance en enlevant le lourd drap noir.
— Salut, Seth.Voici Caroline, ma compagne de tous les jours, qui peut s’avérer être un réel objet de torture quand
cette dernière décide d’être pénible. C’est une magnifique ara de treize ans bleue et jaune, tachetée de vert et de blanc. Et le plus marrant ? C’est qu’elle parle.
J’ouvre la porte de sa cage et tapote mon épaule pour qu’elle vienne s’y percher. Généralement, elle
ne bouge pas de cette place quand on se balade dans la maison.
Élever mon perroquet a été l’un des meilleurs passe-temps de mon enfance avec le basket. C’est
comme ma meilleure amie, même si elle a des plumes, mais au moins, je suis sûr de ne pas la baiser.
Ce serait glauque si j’en arrivais là.
Caroline obéit, elle vient se poser sur mon épaule, fière d’elle.
— On va déjeuner Caroline ? je demande en marchant vers la porte.— Déjeuner, toi, moi.
Je souris comme un idiot en entendant ces mots. C’est presque miraculeux d’entendre une bestiole
parler. Caroline parle bien, elle sait tenir une conversation avec des mots simples, et pour en arriver à ce stade-là, j’ai travaillé, sué corps et âme et usé de ma patience. Mais ça valait le coup.
On sort de ma chambre, que je ferme à clé. Je n’ai pas envie qu’un des mecs vienne me faire une crasse, surtout depuis l’emménagement, tout le monde est d’humeur à faire chier tout le monde. Les
joies de la coloc ! Je crois que les vacances ont été une source sans fin d’inspiration pour les
conneries chez certains.
J’ai à peine le temps de faire trois pas dans le grand couloir du dernier étage, qu’une voix nous interpelle.— Salut Seth ! T’as survécu à ta nuit ?
Je me retourne et découvre Dax, un deuxième année, il fait partie de l’équipe de football de
l’université, avec Austin, Tyler et Konnor. C’est un grand blond baraqué d’un mètre quatre-vingt, tout en muscles et tatoué de partout. Un brave type avec beaucoup d’humour et talentueux. Je le salue d’un geste de la main.— Toujours en vie, je lance. Caroline, tu dis salut à Dax.
— Salut Dax.
— Salut Caroline.Le footballeur sourit avant d’entrer dans sa chambre. Nous continuons notre chemin et descendons les
trois étages de la maison. C’est une grande bâtisse, comme un ancien hôtel des années 50 – mais restauré. On ne vit pas dans un squat, plutôt dans une garçonnière – qui appartient au campus et qu’on
loue depuis des années à l’Université. C’est un « QG » où vingt mecs vivent ensemble, et organisent des soirées de dingue comme hier. La déco est plutôt sommaire et très sportive, des posters de grandes stars, des trophées, de nombreuses portes et salles de bains. Pas mal de bordel à certains endroits, mais c’est cool.
Je descends l’escalier en croisant les deux frères qui viennent d’Allemagne, Claus et Lenz, qui me demandent aussi si j’ai survécu à ma nuit. Cette question commence à m’agacer, et je vais finir par me
demander ce que j’ai bien pu faire comme connerie avec l’alcool ingurgité. Si la situation m’a échappé, on dirait que les autres l’ont très bien enregistrée.J’arrive dans la grande cuisine où, bizarrement, je ne trouve personne. L’inconvénient quand on vit dans une fraternité étudiante, c’est qu’on est certain de ne jamais être seul. Mais vu les quelques souvenirs de la veille qui me reviennent, je crois que la plupart des mecs sont allés dormir dans le lit
d’une fille, et qu’ils ne reviendront que plus tard.
Après tout c’est dimanche, personne n’a cours, pas de match, ni d’entraînement. Chacun fait ce qu’il
veut.
Je me fais un café tout en préparant le repas de Caroline. Je termine les céréales de Benson et l’inscris sur la liste des courses pour qu’on en rachète demain.
Nous nous installons tous les deux sur le grand îlot central. Lorsque Caroline entend le bruit du verre,
elle descend de mon épaule et vient remplir son estomac.
Je finis de me réveiller en mangeant avec les bruits de fond de la maison. Je constate qu’il est presque midi quand la porte de la cuisine donnant sur la rue s’ouvre.
Je me tourne pour voir qui est l’intrus, mais le son de sa voix me donne son identité.
— Salut vieux, t’as encore tes couilles ?
— Couilles ! répète « ma camarade à plumes », Caroline.
Elle est presque pire que moi. Si je suis très porté sur le sexe, ma compagne tente désespérément de me rejoindre dans ce vice.La pauvre.
Je foudroie du regard Zane qui, à en croire sa tenue, rentre de son footing. Il est visiblement très en
forme. Je lui dédie un doigt d'honneur en lançant :— Oh ta gueule !
— C’est toi qui as baisé toute la nuit, pas moi.C’est pour ça les remarques de bon matin ? À croire qu’ils ont tous oublié avec qui ils vivaient.
Mon pote termine sa bouteille d’eau avant de s’asseoir en face de nous. Zane Linwood est un grand blond d'environ 1m90 avec un immense tatouage dans le dos représentant une croix du Christ. Il a des yeux vert émeraude, un regard étrange, presque perdu. Il joue dans l’équipe de basket de l’université à mes côtés. Il est Arrière, je suis Meneur. Je le connais depuis toujours, on a grandi ensemble avec Kaleb. Le trio infernal, à peine âgés de 20 ans, les trois meilleurs potes.Comparé à lui, je mesure 1m88, j’ai les yeux bleus, des cheveux bruns avec la dernière coupe à la mode, pas de tatouages, et je suis aussi bien foutu que lui. Comme tous les mecs vivant dans cette baraque en gros.
Je finis mes céréales alors que Zane essaie de caresser mon perroquet, mais Caroline en décide autrement, elle essaie de le mordre avec son bec, ce qui amuse mon pote.
— Un jour, elle va me bouffer un doigt.
— Comme ça, ça t’évitera de les fourrer n’importe où, je lance en plaisantant.
Je me tourne vers Caroline qui a terminé ses graines.
— Caroline veut manger autre chose ? je demande.
— Caroline manger pomme.
Zane se dévoue et va me laver une pomme. Mon meilleur ami ne prête même plus attention à mon
perroquet, il n’est plus surpris de l’entendre parler. Après tout, il l’a vue grandir.Chaque jour, c’est le même rituel, les mêmes questions la plupart du temps, mais c’est comme ça
qu’on peut faire parler son perroquet.
Il revient, me tend la pomme et un couteau. J’entreprends de la couper et donne les morceaux à
Caroline, alors que la curiosité de Zane le pousse à me demander :
— Alors, tu m’as pas répondu, t’as encore tes couilles ?
— Tu veux vérifier ? je propose à mon meilleur ami.
— Non, merci, la vision des miennes me suffit.
C’est bien ce que je pensais.
— Où est Kaleb ? je le questionne.— Il s’est arrêté pour régler un truc en face, chez les filles.
Je souris. On sait tous ce que veut dire « régler un truc avec les filles ». Kaleb est le seul de nous trois à s’être casé avec une des nanas de notre sororité. Le seul « sage ». Il est trop sage à mon avis.
On commence à parler de la reprise de l’entraînement mardi quand un cri digne d’un égorgement
résonne depuis l’étage supérieur.— Les mecs, réunion dans dix minutes ! Le grand patron veut nous parler du Tournoi et des nouvelles
du début de mois ! Alors on se bouge le cul et on vient rapidement dans le salon.
Nous nous dévisageons avec Zane, un sourire d’idiot sur le visage. Bordel, comme je l’attendais ce tournoi ! Il ne va pas avoir la même saveur que le précédent, rien n’a la même saveur quand on est les
leaders. Tout est beaucoup plus intéressant.Bienvenue dans mon monde, et plus précisément, au sein de ma fraternité, chez les Sigma Alpha Psi.
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addicted to you[ Version Française]
Romancelui..le populaire et le plus sexy de la fac, elle... une fille simple. lui le sportif et elle la gothique. tout une différence mais pourtant une chose semble les réunir peut être contre leur gré : une addiction. bienvenue dans addicted to you je pré...