La voix de plus

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Par une froide soirée de novembre, je marche péniblement le long d'une allée. J'avance, d'une démarche fugitive et empruntée, tel un vieux bâtard fatigué qui sent instinctivement que seule une extrême prudence peut le mettre à l'abri d'une agression. Je ne pense pas vivre dans l'illégalité, je n'ai pas lieu de craindre d'être molesté par les forces de l'ordre. Et pourtant tout dans mon comportement trahi la culpabilité et la peur d'être reconnu. Sans oublier les voix que j'entends sans arrêt et qui demande que justice soit faite. Je me nomme Jérôme. J'ai trente ans et j'ai les cheveux bruns, les yeux noirs et une légère barbe. Je m'approche de mon appartement sur l'allée des œillets. Avant d'entrer, j'entends quelqu'un murmurer de regarder derrière moi. Alors je me retourne rapidement avec le stress qui monte en moi et vois simplement ma voisine d'en haut qui prend ses lettres. Elle me dit un petit bonjour et monte à son appartement. Encore sous l'effet du stress, je ne réponds pas à ma voisine et me dépêche à l'ouvrir et d'entrer me réfugier dans mon petit chez-moi.En rentrant, je verrouillé ma porte avec les trois serrures et les deux crochets avant de lâcher un long soupire. Les voix qui continuent sans arrêt de me dire que je n'aurais jamais dû et que ça va me suivre pour toujours. Je crique c'est eux qui m'ont forcé à le faire, mais, évidemment, pas de réponse. Je regarde mes mains et voit encore les marques de mon acte. Les encoches creuses et rouges avec cette douleur semblable à des petits picotements. Je dois me changer les idées mais comment faire avec ces voix agaçantes et incontrôlables?Je décide d'aller au bar au coin de la rue car c'est bien le seul que je connais et qui est proche de chez moi. En buvant, je repensai à mon oncle et à mon enfance. Il me montrait toutes sortes d'atrocités. Avez-vous déjà vu un chaton se faire sacrifié ? Moi je l'ai vu à 8 ans. Tout d'abord, il faut attacher les quatre pattes du chat avec de la petite ficelle de sorte à ce qu'il ne puisse pas s'échapper. Ensuite, on prend un couteau pas trop gros mais juste assez pour découper la peau. On continue en découpant du haut de la gorge et descendant tranquillement jusqu'en bas. Les petits miaulements de douleur qui retentisse. On pouvait même tasser sa petite peau mince et voir son cœur qui bat et les poumons respirer. Mon oncle m'a dit que la meilleur chose à faire après était de prendre un tisonnier tout chaud et de le coller sur l'animal. On pouvait voir le cœur qui accélérais, la respiration aussi, les cris très aigu du chaton et l'odeur de brûler avec celle du sang qui sortait des organes.Soudain je me fis taper l'épaule par la serveuse, une nouvelle de ce que je peux voir, qui me fais revenir de ce passé que je voulais oublier.Malheureusement, cela se produit à chaque fois. Soudain, après mon deuxième verre de bière, la police rentre dans le bar et pause des questions a tous les gens dans le bâtiment. Il arrive vers moi et il me demande :- Vous venez souvent ici ?


- Tous les jeudis, pourquoi monsieur l'agent ?

- Bien. Vous devez avoir vu au moins une fois cet homme ?

Il me montre une photo d'un homme que je reconnais parfaitement. Je me mets à stresser comme un fou et me demande pourquoi il le cherche déjà. Je leur réponds :

- Désolé, il me dit rien.

- Etes-vous sûr ?

- Certain même.

À ce moment-là, les policiers sont partis avec leur affiche vers un autre bar. Moi je me dépêchai de payer la serveuse et partie chez moi avec mes voix dans ma tête qui me disent que je suis menteur et que je devrais le refaire pour me venger et tout le long du chemin je leur répète que non plus jamais je ne ferai ça. En arrivant chez moi, je m'assis sur mon sofa et repensent à pourquoi ils sont déjà sur le cas de l'homme. Ce dont je me souviens, il était encore chez lui sans aucune famille proche ou relation avec personne. Ça aurait dû prendre au moins une semaine avant de le trouver et non pas quatre heures. Dans ma tête, une seule voix ressort du lot et me demande pourquoi j'ai fait ça ? Je réponds que je n'ai pas pris la décision mais les autres voix qu'ils l'ont prisent. Je repense encore au jour que je l'ai rencontré dans le bar. Il s'appelait Bill. Pas Billy, non juste Bill. Il se vantait de tout avoir et que le monde était merveilleux. Un jour, il m'a revu au bar et m'a dit que sa vie ne valait plus rien. La déprime complète. Et ce soir, voilà que la police le recherche. Quoi faire ? Je décide de boire la dernière canette de bière que j'ai dans mon frigo, celle que je garde toujours pour un évènement spécial, et réfléchis toute la nuit à ce qui va se passer dans le futur.

Il est rendu 8h du matin. Après avoir passé une belle nuit blanche à penser et à crier encore contre les voix dans ma tête qui cette fois me ventait que la vengeance tombera un jour pour eux. J'ai finalement pris ma décision. Je dois partir vers un autre endroit car si je reste les gens vont recommencer à se poser des questions sur moi et mes voix. C'est toujours comme ça quand ça se produit. Depuis que j'ai 15 ans que ça se produit. La première fois, c'était avec mon oncle et les autres voix ont suivi année par année. Changer d'endroit juste pour créer du trouble ailleurs. Je me prépare donc une valise avec seulement l'essentiels et le reste, je le laisse pour que n'importe qui le prenne cela mets égal. En sortant de mon appartement, je vois ma voisine qui prend son courrier et qui me regarde de façon étrange comme si je n'étais pas humain ou normal, comme l'histoire du vilain petit canard. Je lui demande :

- Vous avez un problème ?

- Non, mais la nuit dernière vous n'avez pas arrêté de crier et je me demandais pourquoi ?

- Premièrement cela ne vous regarde pas et ensuite ça change quoi dans votre vie que je cri ou pas?

- Mon dieu, désolé de vous avoir offensé mon bon voisin, mais moi, j'aimerais dormir durant la nuit.

- Achetez-vous des bouchons la prochaine fois !

Et je parti avec ma valise au bar habituel boire avant de fuir vers le monde inconnue qui m'attends. Toujours les voix qui me répètent que je dois recommencer, c'est mon destin. Je me mets à crier que jamais, au grand jamais, je vais refaire cet acte. Par chance, il n'y a personne d'autre dans le bar que la serveuse que j'ai croisé la nuit dernière. Nancy, je crois. Elle, elle a tout vu et est vraiment stresser et a peur. En une fraction de seconde, elle part vers le téléphone à l'autre bout du bar. Ne sachant pas quoi faire je fonce sur elle et l'assomme avec ma bouteille de bière. Les voix dans ma tête me disent :

- On t'avait prévenu que la vengeance arriverait. C'est ton destin. Tu dois vivre avec.

Une rage s'empare de moi. Je commence par boire le plus d'alcool que je peux. Vodka, Téquila, Smirnoff et Bière. Bref, tout. Ensuite, je commence mon travail, j'ouvre mon sac et sort une corde, un scalpel, une scie et de quoi faire un feu sans oublier une bonne grosse barre de métal. J'attache Nancy derrière son bar comme Jésus sur sa croix. Elle se réveille et me regarde. Elle me demande avec sa voix nasillarde: «

- Tu fais quoi, là ! Maudit malade !

- Je suis désolé, je n'ai pas le choix. Les voix ont dit que le destin en a décidé ainsi.

Je commence donc part aiguiser le scalpel.

- Je t'en prie, ne fais pas ça. Je te jure de ne rien dire.

Je ne veux pas continuer à le faire mais, tous mes mouvements se font de façon naturelle comme marcher ou se brosser les dents. À ce moment, je plante le scalpel délicatement, près de sa pomme d'Adam et glisse le scalpel tranquillement vers le bas de son corps. Pendant ce temps je l'entends hurler de douleur et me supplie d'arrêter. Je la regarde droit dans les yeux et lui dit

- Il est déjà trop tard. Je suis désolé.

Je tasse sa fine peau et voit la cage thoracique. Je prends la scie et découpe le sternum et deux côtes de chaque bord. Les cote restante deviennent plus basse et à chaque respiration de Nancy les côtes effleurent ses paumons. Je peux maintenant voir son cœur battre et ses paumons respirer. Je lui dis

- Tu vois à quel point tu as un grand cœur. Malheureusement, moi, je n'ai pas cette chance. Par contre, j'ai une grande tête.

Je regarde à côté d'elle et vois un briquet. J'allume l'alcool qui a été renversé, quand ma bouteille a éclatée, à terre et mets la barre de métal dans le feu. Elle me regarde et me dit

- Pourquoi tu fais chauffer le métal et tu en finis pas tout de suite avec moi?

- Car sinon c'est moins drôle. »

Je regarde la barre. Elle est toute chaude et pétille comme une bouteille de champagne. À ce moment, tout devint noire dans ma tête et la seule chose que j'entends sont les cris horribles de Nancy qui sonne comme une musique de Beethoven et cette odeur de brûler comme si le steak du mois de Juillet cuit sur le barbecue sans oublier les côtes qui ont transpercé ses poumons. Pour finir en beauté, je la laisse s'étouffer avec son sang. Je me lève et sort du bar comme si rien ne c'était passé. Rendue dehors, j'entends une voix dans ma tête. Une voix de femme et un peu nasillarde. Elle me dit :

- Pourquoi tu as fait cela ?


La voix de plusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant