Brains

Chapitre 9 - Haylie

Bryan est paniqué je le vois. Mais il s'abstient de toute question ou tout commentaire. Parce qu'il veut me protéger je le sais. Parce que je me laisser au lycée une minute de plus provoquerai questions et effroi. Il veut éviter cela à tout prix. Il me met son manteau sur les épaules pour cacher les traces rouges que j'avais déjà tant bien que mal tenté de camoufler, sans grand succès. Il me prends par les épaules et m'entraîne vers je-ne-sais-oú. J'avoue que je m'en contrefiche. Qu'il m'emmène loin. Loin de tout mais près de lui. Je ne veux pas rester ici une seconde de plus. Ça bouillonne dans mon cerveau, ce que j'ai fait , c'est ... pire que tout. Je surprends Bryan à me jeter des regards inquiets. Je dois avoir l'air d'une folle ahurie. Je suis parfaitement lucide pourtant. C'est ça qui m'inquiète. Le fait que tout aille bien me terrifie. J'ai un problème je crois, vraiment. Quelque chose cloche.
Bryan me tiens toujours fermement Le Bras lorsque nous arrivons au Columbus Café. Il achète 2 thé glacés, à nos parfums préférés, et deux cookies chocolat noir. Il paye tout sans que je bronche, je crois que je ne me rends même pas trop compte de ce qui se passe. En temps normal, nous nous serions battus pour savoir qui paye.
Il prends le petit plateau d'une main et m entraîne vers les fauteuils de l'autre. Il s'assoit dans un fauteuil, en face de moi, dans le recoin le plus discret du café.
- Haylie. Qu'est ce qui se passe sérieux ?!Lorsque j'entends sa voix, ce sont m'électrise et me sors de ma torpeur. Je le regarde, béate, comme sortie d'un mauvais rêve.
-Haylie explique moi. Ce sang, c'est le tient ? Est-ce-qu'il faut que je t'emmène à l'hôpital ?

Pourquoi est-ce qu'il y a un cookie et un thé glacé devant moi ?
-Il n'est pas un peu tôt pour manger un cookie ?
Bryan me regarde éberlué.
-Haylie merde, qu'est ce qui s'est passé à la fin !
L'entendre jurer me donne un véritable coup de fouet et je réalise que je déraille complètement. Putain il m'arrive quoi là ?!
-Je ... excuse moi

J'explose en sanglots. Je n'en peux plus. Rien ne va plus. Ma vie n'est que désastre, drames et tragédies. Je n'en peux plus vraiment . Je suis à bout.
Bryan se lève et viens me prendre dans ses bras. Son contact me calme et me rassure. Avec lui à mes côtés je suis en sécurité. Je respire doucement. Pendant plusieurs minutes, je profite de ce contact apaisant. Quelques larmes continuent de couler mais le plus gros est passé. Je me ressaisie. Je suis une battante. Hors de question que j'abandonne ou que je m'apitoie sur mon sort.
Il desserre légèrement son étreinte pour me regarder.
-Bon ... vas-tu enfin m'expliquer ce qui se passe ?
Son ton est plus doux, plus compréhensif et plus rassurant.

Je lui explique tout le début de l'histoire en omettant volontairement le viol. À la place je lui raconte que je chantais devant le miroir et qu'Olivia m'a filmer en cachette et m'a menacer de divulguer la vidéo à tout le lycée.
-D'accord elle t'as menacée. Mais Olivia est une connasse de premier ordre et c'est dans ses habitudes d'embêter tout le monde. Ça n'explique pas que tu sois couverte de sang ni qu'on ai dû sécher le français.
Il me réponds patiemment d'un air compréhensif.
-Je sais Bryan laisse moi le temps de finir.
Il acquiesce.
-Je disais donc que lorsque je la voyait rigoler de moi comme cela, j'ai vu rouge. Bryan, je voulais la tuer. Littéralement. Je voulais lui trancher la jugulaire, je voulais qu'elle souffre. J'étais sur le point de prendre mon stylo pour lui enfoncer dans la gorge. Je voulais qu'elle se taise, juste qu'elle se taise. J'ai pris mon stylo dans mes mains parce que je ne contrôlais plus rien. J'étais simplement animé d'une pure haine. Je me suis jeté sur elle. Elle ne s'y attendais pas et à mis du temps à réagir. J'essayais de lui planter mon stylo par la mine dans la gorge mais elle évitait mes coups. Je n'ai pas vu partir Julia. Je sais juste qu'elle n'étais plus là à la fin.

Je fais une pause. Bryan m'observe, attentif. Il ne me fait aucune réflexion, rien. Il se contente d'écouter.

-J'ai finalement réussis à l'avoir à ma merci. Elle était plaqué contre le miroir. Je l'ai frappée. Des coups de poings. Encore et encore. Elle pleurait, je ne m'en rendais même pas compte. Elle saignait du nez et sa lèvre inférieure était explosée. Elle ne cherchait même plus à se défendre. Je me suis écartée un peu pour la regarder juste avant de lui enfoncer mon stylo dans la carotide. Elle était misérable. Son air fier et supérieur avait complètement disparu. Ce n'était qu'une gosse qui ne cherchait qu'à se protéger en cet instant. Elle tentait de faire barrière à son visage avec ses bras. J'étais sur le point de la tuer. Vraiment. J'ai lever mon stylo pour pouvoir frapper le plus fort possible. Mais ses bras ce sont abaissés, révélant son visage. Ses yeux surtout. J'ai croisé son regard. Elle implorait ma pitié. De toutes ses forces, de toute son âme elle me suppliait de lui pardonner et de la laisser en vie. Ce n'était qu'une enfant après tout. Lorsque son regard a croisé le mien, j'ai perdu toute volonté. Ma haine était toujours présente mais plus aussi forte. J'ai abaisser mon bras de toute mes force en criant de rage. Ses bras à elle se sont instinctivement placés devant sont visage pour se protéger. Mais mon poing a finis sa folle course dans le miroir. A quelques centimètre seulement de son cou. La pointe du stylo dépassais et l'a entaillé. Je ne l'ai pas lâchée du regard.
Ses bras se sont peureusement abaissés et ses yeux me fixaient. Du sang coulait le long de mes doigts mais je ne m'en préoccupait pas. J'ai retiré mon poing du miroir et me suis reculée d'un pas, sans la quitter des yeux. Je me suis détourné et suis allé prendre son téléphone, tombé durant la bagarre. Je l'ai pris dans mes mains, le tâchant de sang au passage et me suis approchée d'un lavabo. Olivia me suivait du regard sans broncher. Je l'ai balancé dans l'évier et ouvert le robinet. Pendant que l'eau coulait sur son smartphone dernière génération, j'ai regardé ma main, puis le miroir, amoché.
L'eau s'est arrêtée de couler et j'ai récupérer le téléphone. Je l'ai saisi fermement dans mes deux mains et l'ai tordu de toutes mes forces. Il s'est plié en deux. J'ai regardé Olivia, qui visiblement n'attachait pas plus d'importance à son téléphone qu'à sa vie parce qu'elle semblait soulagée. Je lui ai dit "tu t'es cognée, compris ?" Elle a acquiescé et est sortie en vitesse des toilettes. J'ai balancer le téléphone par la fenêtre et me suis redirigé vers les lavabos. J'ai pris du papier que j'ai humidifié et j'ai arrêté le sang sur mon poing. Je ne saigne plus d'ailleurs. J'ai enfilé ma veste, que j'avais enlevée en arrivant et je suis allée te rejoindre.

En racontant tout ça à Bryan, je me rends compte que j'ai vraiment un problème. Mais un grave problème.
Je le regarde, attendant une réaction. Il ne dit rien, le regard vide il me fixe. Je ne sais pas ce qu'il va dire mais j'ai peur de le faire fuir. Qu'il est peur de moi.

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Merci beaucoup à thenwefoundlove pour la couverture de Brains qui me plaît bien mieux maintenant... allez voir ce qu'elle fait c'est vraiment cool 😉