J'avais passé trois nuit en soins intensifs. Seule, dans une chambre, branchée à trois machines différentes. Mes collègues étaient passés, souvent. Tous. Sauf TC. Je n'avais pas eu de nouvelles, pas de visites. Personne ne me parlais de lui en plus de cela. J'étais assez angoissée par rapport à cela à vrai dire.
J'avais finis, un jour plus tard, par sortir pour aller dans une chambre en service normal. De nouveau, des visites, du monde, toujours pas de TC. Alors, lorsque Dan était venu, je l'avais coincé dans la pièce. On allait mettre les choses au clair.
Leyn : « Où est le lieutenant Callhan. Ne me mens pas. »
Il ne semblait pas forcément surpris de mon comportement agressif.
Sous lieutenant Dan : « Il est aux soins intensifs. »
Je restais un instant silencieuse avant de prendre le pied à perfusion, me dirigeant vers la porte.
Sous lieutenant Dan : « N'y vas pas. »
Je me tournais vers lui tout en serrant la mâchoire.
Leyn : « Si j'étais toi, Dan, je la fermerais. Je suis pas d'humeur. »
Et je prenais le chemin des soins intensifs. Je prenais le risque de faire craquer mes points mais tant pis. Après tout. Il fallait que je le vois, que je sache pourquoi il était là.
J'arrivais devant un petit attroupement d'infirmière, serrant légèrement les dents.
Leyn : « Excusez moi..»
L'un se retournait, ouvrant de gros yeux, prête à me ramener à ma chambre.
Leyn : « Ne commencez pas. Je veux voir TC Callhan. »
Elle baissait le regard, bougeant nerveusement sur ses pieds.
Leyn : « J'ai pas la patience là, alors dépêchez vous. »
Elle pointait du doigt une chambre, au bout du couloir. Je m'avançais alors, sans un mot. Je mettais un temps à arriver, un temps à me tourner et oser regarder au travers de la vitre. Lorsque mon regard se posait sur lui, j'étais prise de nausées, de vertiges. Je manquais de tomber, me rattrapant au pied de perfusion. Il était à moitié défiguré, branché à pleins de machines. Des bips bips incessants résonnaient dans la chambre. Je ne savais même pas si il était conscient ou dans le coma. Dan m'avait suivit. Il posait une main sur mon épaule, doucement.
Sous lieutenant Dan : « Tu veux entrer le voir ? »
Je tournais la tête, très légèrement vers lui.
Leyn : « Qu'est ce qu'il a eu.. ? »
Demandais je tout en retenant au mieux un sanglot.
Sous lieutenant Dan : « Il voulait te rejoindre quand il a su que tu étais blessée grièvement mais un chauffard lui a foncé dedans.»
J'avais un nouveau haut le cœur. Je l'avais maudis pendant trois jours. J'avais pensé qu'il n'en avait rien à faire de moi. J'enfilais une blouse bleue avant de rentrer dans la chambre. Seule. Je m'approchais, m'asseyant sur une chaise, à côté. Je touchais sa main, du bout des doigts de peur de lui faire mal même si je me doutais qu'il était sédaté. Je ne jetais pas un seul regard à Dan. Je ne voulais pas qu'il puisse lire la tristesse dans mon regard. Je ne voulais pas qu'il voit mes larmes rouler le long de mes joues.
Le silence s'était installé, durant un moment. Je passais mon temps à caresser le dos de sa main, la tête posée contre la barrière du lit. Une infirmière rentrait ensuite, respectant le silence qui s'était installé. Elle venait simplement poser une main sur mon épaule.
Infirmière : « Excusez moi.. Nous aurions besoin d'avoir des informations sur lui.. Vous êtes sa copine.. ? »
J'avais relevé la tête avant de la secouer négativement.
Leyn : « Elle n'est pas venue.. ? »
Demandais je alors, mon poing libre venant se serrer subitement. Comment pouvait elle oser.
Leyn : « Posez moi toutes les questions que vous voulez.. »
Je savais tout de lui de toute façon. Je répondais donc à toutes ses questions jusqu'à ce qu'elle se dirige vers la porte.
Infirmière : « Si.. Si son cœur vient à s'arrêter.. Qu'est ce qu'on doit faire ? »
La question me semblait bête. Et me réponse, violente, faisait sursauter l'infirmière qui fuyait la chambre. J'étais à nouveau seule, dans le silence. Je ne savais pas quoi faire. J'étais perdu à vrai dire.
Leyn : « Qu'est ce que tu voudrais que je fasse, hein TC.. »
Pas de réponse, j'aurais dû m'en douter. L'infirmière m'avait d'ailleurs fait comprendre qu'il ne se réveillerait sûrement jamais. Qu'il fallait lui dire adieu.
Leyn : « J'aurais dû faire attention.. J'aurais dû.. Faire pleins de choses.. »
Je commençais à craquer. J'allais éclater en sanglots sous peu, c'était certain.
Leyn : « Tu es idiot.. Un idiot qui a changé ma vie.. Et maintenant, tu risques à tout instant de la quitter.. »
Et j'explosais en sanglots. C'était trop. Je restais bien une bonne heure à pleurer, jusqu'à ce que je tombe de fatigue. Je m'étais endormi là, dans cette chambre. Je me sentais vide. Vide de tout.
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Ma nouvelle vie
General FictionIl y a des fois, des gens qui vivent une vie douce, calme, un parcours parfait, une réussite professionnelle, des enfants, une belle maison, une famille. Puis il y a les autres. Dont Leyn. Amnésique suite à une agression, elle doit apprendre à vivre...