Chapitre 1

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Je regardais par la fenêtre et consultais ma montre à nouveau, il était 19h mais il faisait encore jour. Je fermais mon laptop et rangeais mon bureau. J'étais tellement absorbé par mon travail que je n'ai même pas vu l'heure passer. Les autres bureaux étaient quasiment vides, il ne restait que quelques collègues qui ne tarderaient sûrement pas à rentrer. A ma sortie du bureau, je ne peinais pas à trouver un taxi, à cette heure ci il y a peu d'embouteillage sur la VDN et le trajet jusqu'à liberté 6 ne pris même pas 10mn. Je passais chez Sarah d'abord, elle habitait dans le même immeuble, on est voisine de palier. Je sonnais et la porte s'ouvrir aussitôt.
Maman!!!! Maman est là!
Moi: oui mon trésor je suis là
Lamine me sauta dessus, et insistait pout que je le porte.
Moi: alors, il a été sage aujourd'hui?!
Sarah: oui, très je suis allé le chercher à sa descente, il a bien mangé, il a fait sa sieste puis on a regardé des dessins animés
Lamine: tata Sarah lé gentille!
On riait au éclats suite à la remarque de lamine
Moi: bon, on ne te dérange pas plus, merci pour tout, et à demain
Sarah: ne t'en fait pas Tima, j'adore m'occuper de lui. Elle lui fit un bisous et ils se dirent au revoir
Devant la porte de mon appartement je fis descendre lamine pour chercher mes clés, une fois rentré, j'appelle Aïda pour savoir sa position, en tant que grande sœur, je suis sa tutrice et entièrement responsable d'elle, elle fait des cours en hôtellerie restauration le soir et travail dans un café le matin.
Moi: Allô,
Aida: cc sista! j'arrive, je suis à 5mn de la maison.
Moi: ok parfait on t'attend pour dîner alors
Elle arriva aussitôt que prévu et pris le relai  à la cuisine, j'en profitais pour aller prendre une douche, lamine lui avait déjà pris son dîner et commençait déjà à somnoler il s'endormira sûrement avant que je ne termine. 20mn plus tard, Aida servit le dîner et on mangea en discutant pendant que Lamine lui dormait tranquillement sur le sofa. Après le dîner, on regarda un peu la télé avant d'aller dormir.
Une fois couché sur mon lit, près de mon petit trésor qui dormait paisiblement, je repensais à ma vie, à nos vies. Elle peut parfois être très dure, je repensais à mes parents décédés lors du naufrage du bateau le diola, et qui nous avait laissé seul Aida et moi. Nous vivions chez ma tante toujours à Ziguinchor, mais dans des conditions vraiment atroces.  Elle nous faisait travailler comme des esclaves et nous nourrissait à peine. Je ne comprenait toujours pas pourquoi tant de méchanceté. Lorsque j'ai eu une opportunité travail à Dakar, je n'ai même pas hésité, je suis immédiatement parti et Aida m'a rejoint deux mois plus tard. A cette époque je continuais mon master et travaillais dans un restaurant et c'est là où je l'ai rencontré LUI, il venait fréquemment déjeuner à midi, et mes collègues me disaient tout le temps que je lui plaisais, mais je n'ai vraiment jamais vraiment considéré leurs dires. Je le servais et temps à autre et dans ces cas, il me donnait tout le temps un immense pourboire. Ce fameux soir ou nous sommes sorti en boîte entre collègues, comme par hazard nous l'avons rencontré. Il était là décontracté, plus beau que jamais, quand il nous reconnu, il se joignait à nous et l'ambiance aidant, je me suis laissé tenté. Et je ne saurais expliquer comment je me suis retrouvée chez lui dans sa chambre sur son lit.... il m'embrassait, me touchait partout, quand il entreprit de soulever ma robe, j'attrapais sa main et le stoppa net. Il n'insista pas et continuait à m'embrasser, j'étais gauche, c'était mon premier flirt, j'avais 22ans. Il savait exactement où me toucher, et quand il le faisait j'étais comme électrocuté. De fil en aiguille, nous nous sommes retrouvés tout nu, et très excité! Tout ce passa tellement vite... mais la douleur que je ressenti quand il me pénétra me fit revenir à la réalité. J'avais mal, mes larmes coulaient silencieusement. Il me regardait l'air surpris mais ne s'arrêta pas. Il se retira quelques minute après avoir jouit. Je me retournais et me recroquevillais sur moi même pleurant toujours.
Lui: Fatima! Pourquoi ne m'as tu pas dit que tu étais vierge? Merde bon sang!
Quelques instants après je me suis levé et j'ai pris une douche non sans difficulté. Il dormait à point fermé. J'en profitais pour m'éclipser. Je pris un taxi, et me lava encore longtemps pour enlever toute trace impure de ma peau. J'avais mal, je me dégoûtais, voilà ce à quoi la faiblesse m'a mené! J'étais persuadé de me conserver pour mon futur mari, et me voilà, offrant ma dignité au premier venu, que je ne connais pas de surcroît, je savais juste qu'il s'appelait Mouhamadou Lamine Fall. Je me couchais sur mon lit pour tenter de m'endormir pour tout oublier. A mon réveil le même sentiment de désespoir était toujours aussi fort. Mais plus tard au bout d'une semaine, je savais que ce qui était fait l'était déjà, je n'avais pas à me morfondre, je devais avancer, pour moi pour Aida. Pendant cette semaine au restaurant, plus de Mouhamadou, il avait comme disparu et c'était temps mieux pour moi, car je n'aurais pas supporté de le voir.
J'avais déposé mon CV un peu partout pour trouver un boulot qui était en phase avec mon master en communication. Le travail au restaurant me permettait juste de régler les urgences comme le loyer, ma scolarité et la nourriture. Deux semaines après cet événement, je reçu un appel d'une grande société de la place qui me proposait un poste d'intérimaire. Ce job était mieux payé que celui du restaurant. Donc après quelques entretiens je commençais à exercer dans cette société, après un mois de travail, je commençais à faire mes preuves. Cependant j'étais souvent malade, des vertiges, quelques fois la nausée mais les symptômes ne m'avaient pas alertés.  Au bout d'une semaine j'en pouvais plus, j'allais consulté et on m'appris que j'étais enceinte de 2mois environ. Je n'en revenait pas, tout ça ne pouvait pas me tomber dessus en ce moment, je n'avais pas besoin de ça! Je pleurais toutes les nuits, mais le matin, je me maquillais pour ne rien laisser paraître. Je ne pouvais en parler en personne pour le moment car je n'arrivais pas à le réaliser moi même. J'avais pensé à toutes les solutions possibles sauf à l'avortement, ce n'était même pas envisageable. Je continuait à mener ma petite vie tranquillement, j'en avais parlé à Aida qui malgré son jeune âge été très compréhensive, elle me réconfortait beaucoup et ne me laissait plus faire aucune tache ménagère. Ma grossesse commençait à paraître, on me regardait bizarrement au boulot, mais je ne m'en souciais pas car je n'avais de compte à rendre à personne. Le temps passait et je suivais mes consultations prénatales, ma grossesse était plutôt paisible lors des derniers mois, je n'arrêtais le travail que lorsque mon responsable m'y obligea vers le 8ieme mois même si je me portais bien. Vous vous demandez sûrement où était le "papa"? Il n'était au courant de rien, je n'avais eu aucun contact avec lui depuis cette fameuse nuit. Après avoir quitté le restaurant, je n'avais gardé contact avec personne quasiment car j'avais changé de numéro, je ne voulais prendre aucun risque. Les douleurs de l'accouchement se firent sentir un soir vers 22h et Aida et notre voisine tata Soukey m'accompagnaient à l'hôpital, j'étais très fatiguée, le travail avait durée presque toute la nuit, la délivrance c'est finalement faite vers l'aube, mon bébé était la dans mes bras tout rose, tout beau, le portrait craché de son papa. Je le regardais et mon cœur débordait d'amour pour ce petit bout d'homme. C'est à ce moment là que je su que je ne vivrai désormais que pour lui. Après ça, les mois passèrent, et je dû me serrer la ceinture pour pouvoir entretenir mon petit Lamine. Et nous voilà, aujourd'hui 3ans après plus heureux que jamais dans notre petite routine.
A mon réveil je préparais Lamine pour l'école, on pris notre petit déjeuné et puis je le déposais à son école. Je lui fis un gros bisous et on se dit au revoir. Sarah venait le chercher tous les jours à 13h et me le gardait jusqu'à ma descente. Mon CCD arrivait bientôt à terme, et j'avais envie d'évoluer, de gagner plus, avec trois années d'expérience j'avais assez d'expérience pour prétendre à un poste plus important. J'étais tombé sur une annonce très intéressante sur internet et j'ai immédiatement postulé. J'ai eu une réponse il y a 2 jours et je devais faire un entretien aujourd'hui. J'avais demandé une permission au bureau pour pouvoir me rendre à l'entretien. L'adresse indiquée était sur la corniche, vers Mamelles. Une fois arrivée, je me présente et la secrétaire me demanda de patienter le temps qu'elle m'annonce. Cinq minutes après elle me demanda de la suivre, on traversa un long couloir et elle ouvrit une lourde porte en bois et me demanda d'entrer. Le directeur en question était au téléphone tourné vers la fenêtre. Il termina, se retourna vers moi et me fit signe de m'asseoir. Je faillis perdre connaissance quand je le vis de face, non ce n'était pas possible, je trébucha et la secrétaire me retenait de justesse.
Elle: ça va Mlle Niang, vous allez bien?
Moi: oui ça va, c'est juste un petit faux pas
Je pris place et elle sorti du bureau nous laissant seuls. Mon cœur battait tellement fort que je craignais qu'il ne l'entende. Il était là devant moi Mouhamadou Lamine Fall
Lui: bonjour Mlle Niang,
Moi: bonjour
Il me fit un entretien dans mes normes, heureusement, il ne m'avait pas reconnu. Ça me soulageais et me faisait de la peine en même temps. J'arrivais à garder mon calme et à paraître le plus professionnel possible. L'entretien dura à peu près 30mn. Tout c'était bien passé et le salaire qu'il me proposait est le double de ce que je gagne actuellement. Il me fit comprendre que le dernier mot me revenait. Il me raccompagna et arrivé à la porte, il me chuchota doucement à l'oreille et avec in sourire aguicheur
Lui: ça a été un plaisir de te revoir Fatima...
il se rappelait donc de moi... ?

Pour toi mon éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant