partie unique

12 0 0
                                    

3 décembre 2034

"J'appelle à l'aide pour m'aider à réaliser mes rêves,
Mais je causerai ta grande perte car tu veux le meilleur pour moi.
Tu arrives vers moi intéressé,
Me lançant ton vrai sourire,
Me croyant la plus belle princesse comme lorsque nous étions enfants."

Chante la jeune fille sous la douche, joyeuse malgré la négativité de la chanson. Sa mère étant absente, la douce et talentueuse voix que l'adolescente adore en même temps que déteste peut enfin se soulager. Avant que la marâtre de ce son mélodieux ne rentre, l'enfant a de la marge, s'attendant à ce que l'adulte n'arrive que bien plus tard de son travail.
Sa mère, Ayden l'adore. Ses journées en sa compagnies ne sont que source de bonheur. Pourtant, la jeune fille est au courrant que celui-ci ne réside pas en sa mère. C'est pour cela que l'adolescente mesure ses paroles. Et, deux sujets sont sensibles chez l'adulte : les pères et la musique.
Pour ce qui est de la paternité, Ayden comprend. Malgré que sa mère n'ait jamais voulu aborder le sujet, le manque d'esprit masculin dans la famille parle pour elle. Et, Ayden sait que son père n'a jamais été là. Dans sa tête, tout est clair. Il est un connard qui les a lâchement abandonnées.
Sa mère avait dix-sept ans à sa naissance. Peut-être se trouvait-il trop jeune, peut-être ne l'avait-il jamais aimée. Dans tous les cas, elle ne l'aimera jamais. À quoi cela servirait-il de ne serait-ce qu'apprécier quelqu'un qui n'en a rien à faire de vous, qui vous a lâchement abandonné et qui ne cherche pas à vous retrouver. Non, définitivement, elle ne prendra pas la peine d'éprouver ne serait-ce qu'un sentiment autre que la haine à son égard.

Il l'aura cherché.

Pour ce qui est de la musique, Ayden n'a jamais vraiment compris le trouble de sa mère. Celle-ci, depuis aussi longtemps que les souvenirs d'Ayden lui permettent, n'a jamais pu supporter un instrument, un son, une mélodie.
Pourquoi?
Un lien avec son paternel?
Un mauvais souvenir?
Un tramatisme?
Seule elle le sait.
Et Ayden est prête à tout pour soulager sa mère.
Même si sa mère se met en travers de son chemin.
Même si elle ne peut pas accéder à son bonheur.
Même si elle doit en payer les conséquences.

Ayden n'a beau n'être qu'une enfant, elle n'est pourtant pas immature.
Celle-ci connaît la vie adulte, et est prête à tout pour rendre à sa mère son sourire d'enfant.
Comme dit le dicton "mon bonheur s'arrête au commencement de celui d'autrui", Ayden ne commencera pas à toucher à son bonheur tant que celui-ci empiétera sur celui de sa mère.

"Mais mon histoire reste à l'intérieur de moi,
N'essaie pas d'entrer en moi,
Même si je ne peux plus respirer.
Mon cœur veut sortir..."

La jeune fille continue de chanter, joyeuse.
Tout à coup, sa voix s'arrête, ses yeux se ferment et son corps part en avant.

"Ayden Underwood de Vinci...
Ayden Underwood de Vinci...
Ayden Underwood de Vinci..."

Son réflex en ordre, les paumes de ses mains se posent sur la vitre de la douche, la rattrapant, et sa voix se remet en route.

"Laissez-moi être ce que je suis,
Ce que je veux voir et entendre,
Et tenter ma chance pour le savoir.
C'est une torture pour moi,
Je veux juste respirer,
Eloigne-toi, aide-moi,
Je veux juste les laisser sortir,
Mes cris silencieux"

Mais, derrière la porte, Elynn de Vinci écoute la merveilleuse voix de sa fille, les larmes aux yeux.

"Dis-moi comment tu me vois,
Et deviens mon bouclier.
C'est la raison pour laquelle je me hais, me tais :
On me hante, on me tue !
Je veux juste un moment de répit.
Je n'en peux plus, de ces regards incessants,
Et je ne veux pas que tu voies ce qui ne va pas.
Mais je veux exploser devant toi,
Entends mes cris silencieux... "

Toi seule le saitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant