Le fils du Vent

Chapitre 3

Il l'attendait.

-Donne moi ton sac jeune homme.

Il le fit sans se poser de question. La voix de cet homme était autoritaire. Ils se mirent en route. Fuko découvrit alors les rues de Takamatsu, "La magnifique".

L'orphelinat se situait en centre ville, il était entouré de grands bâtiments hauts de centaines de mètres qui empêchaient les rayons du soleil de pénétrer sur le large boulevard de Husong. Les rues étaient pleines à craquer: C'était une ville très touristique où l'on croisait toutes sortes de gens, et où l'on trouvait toutes sortes de boutiques. Il était impossible de ne pas trouver ce que l'on cherchait. Pendant que Asch pressait le pas, Fuko découvrait cette ville-monde qui regorgeait de vie et d'activités. Il regardait dans toutes les directions, et à chaque regard découvrait quelque chose de nouveau: Des danseurs de rue, des musiciens, des petits vendeurs, des acrobates... C'était vivant, immense, sans fin, extraordinaire. Les voitures défilaient toute la journée dans les vastes rues. C'était un spectacle impressionnant, rythmé par les feux de signalisation et les agents de circulation. Dès que la course folle des machines stoppait, les passages piétons se remplissaient de ces gens qui semblaient tous s'ignorer. Ils couraient jusqu'à l'autre trottoir avant que l'asphalte ne soit noyé de nouveau par la marée automobiles. Ils prirent une rue parallèle avec un style bien différent. C'était une rue marchande où les plus grand restaurants côtoyaient les petites épiceries traditionnelles et les bars. Les odeurs se mélangeaient, et elles ravirent Fuko. S'il avait eu le temps, il se serait sûrement arrêté quelques minutes afin de déguster un des plats qui étaient proposés, mais Asch semblait indifférent à tout ça. Il continua sa route comme si de rien n'était.

-Dépêche toi, on ne doit pas nous voir. Rattrape moi !

Fuko trouvait cet homme de plus en plus étrange. Ne pas être vu ? Il cachait quelque chose. Il s'arrêta net afin d'interpeller l'étrange personnage.

-Explique-moi. J'ai le droit de savoir. Pourquoi tu m'as adopté?

-Je n'ai pas le temps pour répondre à tes questions Fuko, alors suis moi. On en parlera plus tard.

Il l'intrigait au plus au point. Il fallait qu'il sache que quelqu'un réponde enfin à ses questions. Pour le moment, il n'avait pas le choix. Il devait le suivre. De toute façon il ne pouvait pas rester là. Il ne pouvait pas non plus retourner à l'orphelinat, ce serait absurde, et puis il avait attendu si longtemps... Après tout, Asch était peut être celui dont il avait toujours rêvé, il avait peut être un lien avec ses parents. Pour le moment, il devait le suivre.

Ils continuèrent leur route jusqu'à la sortie de la ville. Ce long périple s'éternisa encore pendant quelques heures. Ils prirent de la hauteur, et plus il s'éloignait, plus les hautes tours disparaissaient dans le brouillard de pollution qui trônait au dessus de la cité. Les rues rapetissaient, et devenaient de longs traits noirs parsemés de petites lumières. Il s'arrêtèrent enfin dans une petite gare près de la route. Le soleil venait de se coucher quand le vieux train fit son entrée en gare.

-Monte, on va à Kitsuki.

C'était la dernière ville avant la chaîne de montagne. Qu'est ce qu'ils allaient faire là-bas?

il s'assit dans un vieux siège en cuir délavé. Cette ligne devait exister depuis de nombreuses années. Asch vint s'installer en face de lui, Il lâcha un soupir, et se mit à le fixer, comme à l'orphelinat. C'était extrêmement incommodant. Il n'y avait quasiment personne dans le wagon. Le siège était confortable. Il ramena ses genoux contre son torse, puis il ferma les yeux. Depuis que la nuit était tombée, la fatigue pesait de plus en plus sur lui. Tous ces changements et cette longue marche l'avait épuisé. Il s'endormit à côté de cet homme qu'il connaissait à peine, et pourtant, instinctivement il lui faisait déjà entièrement confiance.