Prologue

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Le dimanche 7 mai 2017, à la surprise du monde entier, une fois devant les urnes, les Français ont rejeté les partis traditionnels lors des élections. Guillaume Dubois, un jeune homme de trente-quatre ans, a été choisi en tant que président de la République française. La décision a été grandement guidée par l'exaspération des gens envers la passivité gouvernementale à l'encontre des émissions de carbone et du dérèglement climatique qui les accompagne.

Intriguées par ce vote, les populations européennes ont observé de près la politique suivie par ce néophyte. Même si elle a été jugée imparfaite par les Français, elle a partiellement redressé l'économie du pays, tout en conservant un système social assez performant. Et enfin, des mesures fortes ont été appliquées pour combattre les formes de pollution qui mettent la planète à genoux.

Le discours a plu et son électorat y a découvert un moyen de donner un coup de pied dans la fourmilière, sans passer par les extrêmes.

Les dirigeants des autres nations ont surveillé le processus d'un œil autant critique qu'inquiet. Au contraire de leurs administrés qui se sont laissés séduire par l'idée d'envoyer bouler tous ces politicards professionnels. Ils se battent pour conserver leur job, pas pour ceux qui les ont nommés à leurs postes de pouvoir. Les dissensions entre gouvernants et gouvernés se sont accrues de manière importante, au point de devenir conflictuelles.

De toute évidence, la façon de conduire l'économie de ce président a paru plus belle que la réalité des faits. La population française ne lui a d'ailleurs pas accordé sa confiance pour un second mandat. Mais le pli a été donné. Gérer un pays autrement s'est révélé possible aux yeux de tous ; la preuve par l'exemple. Qu'existe-t-il de plus parlant ?

En dehors de la France, l'angle de vision des Européens a ressemblé à ceci : ils sont tous mauvais ou corrompus, ils ne cherchent qu'à s'élever dans la hiérarchie. Forts de ce constat, ils les ont virés, nous pouvons agir de la même manière. Il n'a échappé à personne que ce tableau reste simpliste au possible, voire populiste, mais il a rapidement fait progresser les mentalités des populations. Avec un exemple proche, les conséquences deviennent plus faciles à appréhender et beaucoup moins anxiogènes qu'un départ vers l'inconnu.

Quatre années après la France, l'Allemagne a emboîté le pas de son voisin. Avoir laissé une partie de ses administrés « au bord de la route », après la réunification du pays, leur a causé un tort immense.

Puis, ça a été la traînée de poudre dans toute l'Union européenne. Les deux nations leaders ont montré la voie, les autres ont suivi.

En 2026, l'UE s'est transformée en État fédéral, harmonisant les politiques économiques et sociales de tous ses membres. C'est la condition sine qua non pour garder les populations unies et mettre fin au dumping social des années 2000, qui n'a pas profité aux plus démunis.

Seule la Grande-Bretagne n'a pas désiré s'engager dans cette voie. Cela ne surprendra personne et cette décision leur a causé de graves dommages. Leur administration, sans les débouchés européens, a périclité en quelques mois. De très grandes manifestations ont secoué le pays, dont certaines se sont converties en émeutes. Les troubles ont duré plusieurs années, laissant la population et les finances du gouvernement exsangues.

L'Eire, qui est membre de l'UE, a profité des désordres chez son puissant voisin pour exiger le rattachement de l'Ulster à la République d'Irlande. Elle a obtenu gain de cause, après des mois d'âpres négociations.

La Grande-Bretagne a finalement pu se sortir partiellement de ses difficultés économiques en devenant un état associé aux USA, comme Porto Rico en son temps.

Le chemin vers la Lune - McNamara 2 - Sous contrat d'éditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant