chapter 8

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Samedi - 03h12

Nous arrivons à la maison, je suis Emma et Jackson qui montent les marches à pas de loups, ne voulant pas réveiller leur mère qui dors. Mes cheveux avaient eu le temps de sécher un peu pendant le trajet mais je sentais bien qu'ils avaient perdu leur volume et leur éclat. Je les attachais donc rapidement en queue de cheval. J'enfilais un pyjama confortable, me brossais les dents pour enlever cette haleine d'alcool puis alla me coucher dans le lit d'Emma. Sous la couette, il faisait doux. Je sentis qu'elle vint de blottir contre moi quelques minutes après que je me sois allongée, au contact de ses pieds gelés, tout mon corps se raidit. C'est ce que faisait Madison quand nous dormions dans le même lit, elle prenait un malin plaisir à me toucher avec ses pieds glacés car elle savait que je détestais ça.

"- Tu sais, ma meilleure amie, c'est pas qu'elle ne voulait plus de moi, c'est qu'elle est.. elle est.. morte." avouais-je à Emma.

"- Sérieux?!" en se redressant du lit. "Je suis sincèrement désolée Ali..."

"- Elle aussi elle m'appelait comme ça.." bredouillais-je.

"- Écoute, tu es fatiguée, et je le suis aussi, on devraient dormir d'accord? T'as pas eu une soirée de tout repos, donc rester tranquille pendant quelques heures va te faire du bien. Bonne nuit ma bichette." me chuchota Emma.

Je sens que le sommeil prends le dessus sur moi. Je la revois, Madison. Elle était toute souriant, comme à son habitude. Nous sommes toutes les deux dans sa voiture, la radio à fond et la musique faisait frémir nos tympans. Nous rigolions comme des filles et chantions en cœur, nous adorions cette chanson "Marilyn Monroe" de Pharrell Williams. Elle était au volant, j'étais sur le siège passager et je faisais le clown. Elle me regardais, pliée en deux. Un moment d'inattention, seulement quelques secondes. Lorsqu'elle retourna la tête vers la route, son rire si merveilleux s'arrêta brusquement et se changea en un cri horrifié; nous avions changé de voie, et nous foncions droit sur une voiture. Elle essaya de redresser, mais il était trop tard. Le choc intervint, je fus éjectée de la voiture. A terre, je peine à garder les yeux ouverts, je vois mes mains, rouges de sang plantées d'éclats de verres, un terrible froid traverse tout mon corps, puis tout devient flou. Des sirènes, des cris, des pleurs, des 'bip' incessants.. Tant de bruits résonnent dans ma tête, j'ai mal. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis dans une salle où tout est blanc, je met quelques secondes à m'adapter à la lumière du jour qui me perçait les yeux, et je vit une infirmière assise à les côtés, elle attendais patiemment mon réveil. Je lui demande où se trouve Madison, sans obtenir de réponse, elle me regardais juste tristement, je connaissais ce regard, je l'avais déjà vu. C'était celui qu'avait eu la tante pour m'annoncer la mort de mes parents. L'infirmière cherchait ses mots, refusant d'attendre une seconde de plus allongée dans ce lit, je me levais, même si j'étais censée rester immobile, et m'enfuyais par la porte. Voyant que je ne ressentais aucune douleur et que je n'avais rien de cassé, je me mis à courir dans les couloirs de l'hôpital en hurlant son nom, sans jamais obtenir de réponse. Du personnel soignant me cours après, mais ça m'est égal, je veux retrouver Madison. Brusquement, je percute un docteur, il me tient fermement par les épaules, le regarde dans le blanc des yeux, et après un long soupir, me lâche ces trois mots à présent gravés à jamais "Madison est morte." Je me relève, haletante et horrifiée. Ce n'était pas un cauchemar, plutôt un souvenir, j'étais dans la voiture moi aussi.

Samedi - 14h24

J'ai réussi à me rendormir après, mais je déteste repenser à ce moment. Ça fait une heure que je suis réveillée mais je ne fais que de gigoter dans le lit d'Emma, qui d'ailleurs, commence à émerger. Elle viens de se retourner en baillant.

"- T'es sûre de t'être lavée les dents hier soir?"

Aïe. Elle venait de me lancer un coussin en plein dans la face. Je reconnais que c'était mérité. Je me lève et je vais prendre ma douche, celle de l'après soirée est sacrée. J'enfile un short taille haute, un crop top et mes Nike noires, puis je descends en bas. La maison a l'air plutôt vide, je décide d'aller m'installer dans le canapé pour regarder la télé.. D'accord, j'ai un homo sapiens nu juste devant moi qui vient de se retourner car il m'a entendu.. le premier reflex que j'ai est de me couvrir les yeux avec mes mains.

you left me forever.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant