Révélation.

584 33 11
                                    

On arrive dans dix minutes.

Voilà le message qu'il avait reçu il y a 5 minutes de Claude. Il  se tourna vers le plus jeune, assoupit contre son épaule et soupira. Il devait leur dire pourquoi il s'était autant emporté. Lui qui était d'habitude si laconique lorsqu'il y avait une bagarre dont il n'était pas l'instigateur, préférant la laisser à Claude et à Ablaye. Il dévisagea son acolyte, ses longs cils refermés sur ses yeux et son pansement sur l'arcade sourcilière. Il avait l'air si vulnérable ainsi et maintenant, il avait peur de le perdre. Il se pencha et déposa un baiser sur son crâne. Il se leva doucement pour ne pas le réveiller et le fit glisser en positon allongé. Il le recouvrit ensuite d'un plaid qu'il était allé chercher dans sa chambre et ferma doucement la porte de la salle à manger. Il  entendit bientôt les bruits de pas de ses potes dans l'escalier et vint  leur ouvrir avant même qu'ils ne toquent, un doigt sur la bouche leur intimant le silence.

« Orel dort les gars.

— T'es chelou Gringe en ce moment, dit Ablaye en haussant un sourcil.

— Comment ça ? dit-il en se dirigeant vers la cuisine, ses amis à sa suite.

— Ben, j'sais pas. Avant tu t'en foutais qu'on le réveille non ? lui emboîta le pas Skread.

— On a pas eu une journée facile, non ? soupira-t-il.

— C'est vrai, pardon, s'excusa Bouteille.

— Tu nous expliques d'ailleurs ? relança Skread en s'affalant sur une chaise de la cuisine.

— C'est évident pourtant, non ? » rigola Claude.

Les quatre compères se retournèrent vers ce dernier d'un air étonné.

« Ah non ! C'est pas à moi de vous le dire, les gars !

— Attends Deuklo, t'es au courant ? lui demanda-t-il en fronçant des sourcils.

— Mais mon gars, ça se voit comme le nez au milieu du visage. C'est juste qu'eux ils sont trop cons pour s'en apercevoir.

— On est trop cons pour voir quoi ? s'exclama Ablaye.

— Ouais, quoi ? Allez, Gringe, t'es obligé de nous dire maintenant. » rajouta Skread.

Guillaume dévisagea chacun de ses amis et se demanda si ce n'était que avec Aurélien qu'il ressentait cette attirance subite pour les garçons. Non, il ne ressentait rien pour aucun d'eux. En tout cas pas dans ce sens-là.  Ça avait toujours été qu'avec Orel cette affection. Il avait toujours  été plus proche de lui, l'appréciait plus, voulait le protéger. Il avait  toujours pris son parti contre ses potes, même si des fois il se foutait de sa gueule avec ces derniers. C'était son Aurélien et il y en avait pas deux comme lui sur terre. Maintenant qu'il réfléchissait aux mots de Claude,  ça lui paraissait évident en effet. Et il voyait vraiment pas comment il avait pu se cacher ça à lui-même toutes ces années. Il s'affala à son tour sur une chaise et soupira.

« J'suis dep. »

Il y eut un grand silence dans la cuisine, puis Ablaye s'esclaffa de rire.

« Attends, toi ? Gringe qui va aux putes trois fois par semaine minimum ? Gringe qui peut pas rester avec la même meuf sans aller voir ailleurs en moins  de 48h ? On parle de la même personne là ?

— Gars, t'as pété un boulon ? » reprit Skread.

Guillaume vit Claude lever les yeux au ciel et ricaner. Il se redressa sur sa chaise et regarda Ablaye dans les yeux, ce qui eut pour effet de le calmer direct.

Mini Fiction OrelxGringe - Le procès.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant