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PROLOGUE

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PROLOGUE

𝐿 𝐸 𝐶 𝑂 𝑀 𝑀 𝐸 𝑁 𝐶 𝐸 𝑀 𝐸 𝑁 𝑇 :
« La fin du rêve, le début de la réalité. »

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Point de vue  𝐒𝐄𝐋𝐈𝐍𝐀 𝐂𝐎𝐒𝐓𝐄𝐋𝐋𝐎

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- ..Et nous confions la dernière chose qu'il nous reste d'elle. Son corps est remis à la terre, là où elle retournera à la poussière, de la même façon où Il l'a constitué. Car nous naissons poussière et nous retournerons à la poussière. Puisse Notre Seigneur avoir pitié de son misérable sort. Amen.

Sa voix sévère arrive jusqu'à mes oreilles, et pourtant je ne réponds pas. Elle semble lointaine et lésée de compassion. Mon regard vide d'expression reste posé sur la pierre tombale. De toutes mes forces, je retiens désespérément les larmes de sortir alors que le sentiment atroce provoqué par le manque ne cesse de s'agrandir, créant ce trou béant dans mon coeur. Cette douleur dans ma poitrine qui affaisse mes épaules me rappelle une énième fois que je ne la verrais plus jamais. Elle est partie il y a peu de temps mais sa présence me manque déjà.

Aucun bouquet, aucune fleure n'a été déposé en son souvenir. Aucun mot, et même son nom n'est pas gravé dessus. Elle repose six pieds sous terre dans son sommeil éternel en sachant qu'elle n'a jamais compté pour personne si ce n'est pour moi.

Au loin, j'entends le clocher de l'église sonner. Le son percutant des cloches entraine des échos impressionnant dans tout le village, m'arrachant quelques frissons. Leur vibration mécanique et rythmé, semble s'étendre dans l'atmosphère j'en compte huit. Il est donc huit heures du matin. Pourtant nous sommes là, immobile dans nos fourrures épaisses, dans ce froid mordant, entouré de croix vermoulues, envahi de mousse et de ronce, noyer dans la brume opaque du matin.

Le paysage est si fade, la mort si glaciale.

Je lève timidement les yeux vers mon père. Il fait déjà si froid, et lui, par sa présence, rend l'air encore plus glacial qu'elle ne l'est. C'est vrai, j'ai tellement froid. Comme si mon sang ne circulait plus dans mes veines, comme si, à ses côtés, j'avais déjà un pied dans la tombe, une mort promise, un avenir aussi sombre que son âme. Immobile, la tête redressée, son chapeau noir de gangster lui cache la moitié du visage. Néanmoins, j'arrive aisément à le voir jauger du regard la terre fraichement retournés avec un dégout profond. Ce dégout n'est ni le résultat d'une tristesse, ou d'un choc émotionnel. Non..il attendait sa mort avec impatience et c'est avec une amertume sidérante qu'il la dévisage. Je retiens douloureusement mes larmes, et lui crache sur sa tombe.

Sentant mon regard sur lui, il baisse d'un seul coup les yeux sur mon visage affaiblit par la peine. Il m'a interdit de pleurer alors je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraitre et être aussi froide que lui. Mais je ne suis qu'une enfant..les enfants ont le droit de pleurer normalement non ? Son coeur noircit par le péché est dépourvu d'émotion, même pour sa propre fille.

𝐷𝐸𝑆𝑃𝐸𝑅𝐴𝐷𝑂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant