Claquée, je rentrai chez moi et m'affalai sur le canapé. Encore une journée harassante passée dans ce fichu libre service. Pourquoi faut-il que l'univers ce dresse contre moi ?
« Si l'univers se souciait tant soit peu de toi ! », me dit cette petite voix sarcastique qui avait pour habitude d'assombrir mes pensées.
Je parti cherchez mon copieux dîner dans le placard : des cornichons au Nutella. Mon chat que j'avais récupéré dans la rue, Swiffer, vint se frotter à mes jambes en miaulant. Je le repoussai d'un coup de pied.
Pour le énième fois, je soupirai de contrariété. J'avais encore dû remplacer une collègue qui s'était soit disant blessée alors que c'était mon jour de congé. Moi aussi je pouvais prétexter m'être cassé la jambe tout en sachant que le lendemain je reviendrai sans aucun plâtre !
Je finissais de manger et me dirigeai vers la salle de bain quand la sonnette de mon minuscule appartement retenti.
Mais quelle personne dotée d'un minimum de raison pouvait me déranger à cette heure ?
J'avais alors à peine ouvert la porte que deux gigantesques bras m'entourèrent dans une étreinte affectueuse.
«Alors ma chérie, ça faisait longtemps ! Et comment vas-tu ? », dit une voix agaçante que je ne connaissait que trop bien.
Tatiana. Ma sœur jumelle. Celle que les gens adorent autant qu'ils me détestent. Celle qui a gâché mon enfance.
«Tu me veux quoi ? », grogné-je au risque de paraître grossière.
«Tu aurais pu afficher au moins un chouia d'enthousiasme, ça fait huit mois que je n'ai pas eu de tes nouvelles ! »,renchérit-elle.
Depuis son arrivée, elle ne cessait de sourire. Seigneur, que je la plaignait ! Elle devait sûrement avoir mal aux zygomatiques à force d'afficher son éternel sourire d'idiote.
«Ouais, et je me serai bien passée de ta visite "surprise" »,dis-je en mimant les guillemets.
Sans s'offusquer, Tatiana pénétra dans l'appartement et s'assit sur le canapé. Par réflexe, son nez se plissa de dégoût face aux tonnes de poussières qui s'y échappèrent.
Son regard s'attarda soudain sur la boîte où j'avais mis mes anciens jouets. Mais ce fut la peluche qui y dépassait qui attira particulièrement son attention. Elles'approcha de la boîte sous mon regard circonspect et s'empara de ce flacon à acariens. Elle le brandit, triomphante devant moi et dit :
« Mais que vois-je, tu as gardé Teddy Bear !
- Calme ta joie, j'ai l'intention de l'amener à a déchetterie.
- Mais voyons Diana, tu ne peux pas faire ça !
- Et pourquoi donc ?
- Mais, tu ne te souviens pas de tout ce que nous avons vécu avec ce jouet ? »
Je ricanai.
« Tu veux dire tout ce que ce jouet a vécu !
- Oui, et c'est bien pour cela que j'ai dû le récupérer et qu'il est dans cette état là Diana!, me répondit Tatiana avec véhémence.
- Mais bien sûr, Mère Térésa a encore frappé à nos portes ! », dis-je avec sarcasme. Tu sais, situ te mêlais ne serait ce qu'un peu de tes affaires, ma vie aurait été plus simple ! »
Libérant toute mon animosité envers elle, je la giflai, lui arrachai Teddy des mains et le balançai par la fenêtre. Il atterrit directement dans la benne à ordure.
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Horrific Teddy Bear
Short StoryEntre deux sœurs jumelles et une peluche, qui sera le vainqueur ?