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Car il était périlleux de toujours tenter de porter la douleur des autres sur ses seules épaules. 

Car une fleur, à force de libérer son parfum, finissait par flétrir. Inévitablement.

Elle n'était pas vraiment triste pour elle même. Elle l'était pour les autres. Côtoyer la souffrance et le malheur des autres, à la longue changeait la vision qu'on pouvait avoir du monde.

Des pierres précieuses, pour briller avaient besoin de lumière, et tandis que même le soleil après avoir éclairé le ciel toute la journée s'en allait se coucher, les yeux de Rubis s'obscurcissaient à mesure qu'ils contemplaient toute la noirceur du monde. 

A force de vouloir sauver les coeurs qui se consumaient,  c'est le sien qui commença à se fissurer.

Et qui un jour, éclata en mille morceaux.

Tout comme les joyaux dans ses yeux.

Rubis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant