10) Nouveau combat

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  Comme prévu, cela faitune semaine que je ne suis plus retourné voir Mélinda. Il est àpeine dix-huit heures trente quand je passe le seuil de la chambre.En ce lundi d'août le soleil éclate de miles feux. La créatureque je découvre en face de moi me coupe le souffle. Je m'approchelentement et pour la première fois j'ose la toucher... Je melaisse à lui prendre délicatement la main pour finalement remonterle long de son bras, sa peau et si douche, si lisse... Soudain elleouvre les yeux. Je suis incapable de bouger ni d'émettre lemoindre son. Ses yeux me fixent, je n'arrive plus à penser je suishypnotisé par la beauté du moment. Dans son regard je peux lire unecertaine détresse. Je connais maintenant la couleur de sesprunelles, je les avaient imaginées si longtemps de toutes lescouleurs passant du bleu le plus clair à un noir si sombre qu'unseule regard suffirait pour croiser les ténèbres. Mais parmi toutesles couleurs possibles et imaginables celle-ci me rappelle quelquechose mais je n'arrive pas à définir de quoi il s'agit...

« Bonjour.

-Comment va Elsa ?!. »

Sa voix et douce etpaniquée à la fois, je me laisse bercer par ce son si pure.

« Je n'en sais pasplus que vous, désolé.

-Qui êtes vous ?

-Je suis médecin ici. »

Elle semble troublée etme dévisage de haut en bas avec une tel intensité que j'en deviensmal à l'aise, ce n'est qu'à ce moment là que je me souviensqu'elle déteste les médecins.

« J'aimerais resterseule. »

Quoi ?! Nonj'attends ce moment depuis plus de trois semaines ! Il est horsde question que je m'en aille maintenant !

« Ma présence nevous convient-elle pas ?

-Je vous ai dis que jevoulais être seule. »

En effet, je neconnaissais pas cette femme.

Sur le chemin les motsde son frère me reviennent en tête. D'après elle ce sont lesmédecins qui se fichent de tout mais à l'heure qu'il est c'estelle qui ne nous est pas reconnaissante d'être en vie. D'unautre côté je m'en veux de réagir si égoïstement, cette femmea croisé la mort c'est normal qu'elle soit traumatisée et parconséquent qu'elle veuille être seule.

« Tu ne sais pasqui était réveillée ce matin ?, me demande Yann,

-Si tu me parles deMélinda je suis au courant, je suis passé la voir tout à l'heure.

-Oh moi qui voulais tefaire la surprise...

-Eh non mon vieux, tu luias parlé ?

-J'ai tenté uneapproche mais ça n'a rien donné, elle voulait rester seule.

-Ah ça me rassure !

-Pourquoi ?

-Parce qu'elle à réagide la même façon avec moi. »

Je suis rassuré, leproblème ne vient pas de moi. Cette femme est peut-être justesolitaire ce qui ne l'empêche pas d'avoir un petit ami.

Mardi soir :Dix-neuf heures cinq, je rentre dans sa chambre.

« Bonsoir. »

Elle sursaute, elle nes'attendait sûrement pas à recevoir de la visite à une telleheure.

« Il est tard.

-A peine dix-neuf heurescinq, toujours aussi agréable à ce que uje vois.

-Toujours aussienvahissant à ce que je vois.

-Envahissant ?! Maisc'est seulement la deuxième fois que je viens vous voir ! »

Mais bien sûr, queladorable menteur je fais là. Je dirais plutôt que je vous surveilledès que j'en ai l'occasion...

« Ce n'est pas ceque mon frère m'a dit. »

Son frère à dû luifaire part de notre rencontre l'autre soir. Si c'est le cas je nepense pas avoir de souci à me faire. Il a dit que je n'étais pasde ces docteurs, j'en déduis que j'ai un cœur, et vlan !

« Il vous a ditquoi ?

-Que vous étiez un bondocteur, enfin je pense qu'il parlait de vous ou alors c'étaitde votre collègue.

-Non, il s'agissaitbien de moi.

-Donc vous êtes venuplus de deux fois, sans compter les fois où personne n'était làpour surveiller si un jeune médecin ne serait pas en train dem'espionner. »

Cette fois-ci elle gagneun point, j'opte pour la vérité.

« En effet, commeje vous l'ai dis j'aime bien savoir comment vont mes patients.

-Je vous le répète, jevais bien !

-Sans vouloir vousbrusquer, après ce que vous venez de vivre je ne suis pas si sûrque vous alliez si « bien ».

-Cela ne vous concerne enrien ! »

Elle n'a pas tort, ellemarque un second point.

« Je repasseraivous voir quand vous aurez retrouvé la définition du mot« aimable », en attendant je m'en vais !»

Je quitte la pièce enclaquant bruyamment la porte.

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⏰ Last updated: Apr 17, 2018 ⏰

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Bleu turquoiseWhere stories live. Discover now