-moi : pourquoi tu me parles pas ?
-Réda : ben j'te parle
-moi : te moque pas de moi, j'vois bien qu'il y a quelque chose qui va pas Réda
-Réda : tu sais très bien ce qu'il y a Samira. J'veux pas que tu souffres à cause de moi
-moi : mais Réda ! Tu te rends pas compte que c'est quand tu fais des trucs comme ça que je souffre à cause de toi ?
-Réda : toi et moi tu vois bien que c'est pas possible et que ça le sera jamais. Tous les deux on peut pas vivre comme ça indéfiniment. On peut continuer de se voir en cachette comme ça mais vas y a un moment faudra que tu te maries, avec quelqu'un de bien, quelqu'un que t'es frères acceptent
-moi : mais t'es sah de dire des trucs comme ça ? Ça veut dire quoi alors ?
-Réda : t'as bien compris...
Mes yeux commencent à se remplir de larmes. J'en croyais pas mes oreilles
-moi : alors c'est finit ? pour de bon ?
-Réda : ...
Il avait les deux mains appuyées sur le plan de travail et je voyais bien qu'il fuyait mon regard.
-moi : c'est vraiment n'importe quoi et tu le sais ! J'pensais vraiment que tu tenais un peu plus que ça a moi
-Réda : t'es sah ? tu comprends pas que c'est pour toi que j'fais ça ?
-moi : mais quel «pour moi» ? Si tu tenais à moi tu réagirais pas comme ça, tu prendrais ton courage à deux mains et tu irais voir Moha pour parler avec lui
-Réda : t'es en train de dire que j'suis un pd ? Tu dis que moi j'suis un zemel ? Mais ce que tu comprends pas c'est que si j'vais voir ton reuf et que ce hataye il a pas ses 4 fils de pute avec lui, j'suis capable de le tuer à mains nues
Je l'ai regardé quelques secondes puis je suis partit en pleurant. J'ai pris mes affaires et je suis sortit de l'appartement. J'ai couru dans les escaliers, puis jusqu'à l'arrêt de bus. J'me suis assise sur le banc, la tête dans les mains en train de sangloter comme une conne. J'suis resté sur ce banc une bonne vingtaine de minutes. J'réfléchissais, alors c'est comme ça ? Ça se finit comme ça ? Il me parle comme ça ?J'y croyais pas, c'était irréel. Comment on a pu passer du moment où on était au parc, heureux, à ce moment là, où je pleure à l'arrêt de bus car c'est finit ? Je comprenais pas. J'étais toujours en train de sangloter quand j'écoute
-... : euh excuse moi, tiens t'as fait tomber tes écouteurs
Je lève la tête, et je vois une fille qui me tend mes écouteurs. C'était une frappe ! Métisse, cheveux frisés super longs, des yeux verts... J'essuie mes larmes et je prend mes écouteurs
-moi : (en esquissant un sourire) merci !
-... : t'es sure que ça va ?
-moi : t'inquiète ça va merci
J'me lève et j'pars en direction de chez moi. J'avais pas envie de prendre le bus. J'avais envie de marcher, de prendre l'air, de respirer. J'avais l'impression d'étouffer à l'intérieur de moi, comme si j'voulais sortir de mon propre corps. Cette sensation était vraiment horrible...
Quelques jours plus tard, 17h45
J'étais rentrée de l'école, inutile de préciser que j'avais passer une journée de merde, quand ma mère m'avait envoyer faire des courses. J'avais vraiment pas envie d'y aller, j'avais mal à la tête, j'étais fatiguée car j'avais pas dormi de la nuit. Ces derniers jours, Réda et moi on s'était pas adressés la parole et ça me faisait vraiment mal. Je pensais pas être autant attachée à lui... Mais bref j'étais obligée d'aller au magasin parce qu'Ines voulait pas y aller à ma place. Donc j'prend le bus tout, et j'vais au magasin. Dans le magasin j'essayais de faire le plus vite possible mais j'écoute mon prénom, je me retourne alors et je vois Ilyes
-Ilyes : eh ca va ?
-moi : ouais et toi ?
-Ilyes : hmdlh, on s'parle plus trop en ce moment hein....
-moi : ben ouais c'est toi tu calcules plus trop hein
On avait recommencé à marcher pendant qu'on parlait
-Ilyes : mais quoi ??! t'es une ouf wAllah toujours moi je venais te parler et toi tu faisais la gueule la ! J'suis pas un pd pour forcer mille ans wesh
-moi : bon ok j'avoue mais vas y ces derniers temps j'avais un peu des soucis et tout puis t'es tout le temps avec les filles alors qu'on s'parle plus
-Ilyes : ouais j'sais... mais pourquoi vous vous parlez plus d'ailleurs ?
-moi : j'sais pas... pour des histoires de gamin un peu mais elles ont fait 2-3 trucs qui m'ont saoulé et moi j'ai pas le temps de m'prendre la tête pour des bails comme ça
-Ilyes : donc tu veux plus leur parler ?
-moi : bah si elles viennent tant mieux sinon j'irais pas vers elles je pense
-Ilyes : tu préfères Zineb maintenant
-moi : bah sah cette fille c'est une super rencontre, j'pensais pas m'entendre si bien avec elle !
-Ilyes : mh, bon tu vas me reparler alors ?
-moi : j'sais pas hein...
Il me donne un coup de poing dans l'épaule pour rigoler
-moi : aïe c'est bon je rigole wesh !
Bref après ça on a continué de faire les courses ensemble, à parler. En vrai c'était la première fois depuis la «dispute» avec Réda que j'oubliais un peu et que je pensais à autre chose. J'laime bien ce petit Ilyes et mine de rien, il m'a manqué ! Hassoul quand on a eu finit de faire les courses on est allé à la caisse, on a payé et on est sortit du magasin
-Ilyes : vas y c'est mon frère qui vient me chercher tu veux on te ramène ?
J'ai réfléchi deux secondes avant de me rappeler que son frère c'est ... Zakaria !
-moi : non t'inquiète je dois passer chez ma soeur, mais merci quand même
Bien sûr c'était faux mais j'allais pas du tout rentrer avec ce fou la ! Donc avec Ilyes on s'est tchekés et je suis partit en direction de l'arrêt de bus. Je marchais, écouteurs dans les oreilles quand je remarque que depuis plusieurs mètres une voiture roule tout doucement à mes côtés. Au début je calculais pas trop, j'étais dans mes pensées. Mais quand j'ai entendu le klaxon de la voiture j'ai tourné la tête
-... : monte
