Prologue : Observation

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L'observation, c'est ma grande passion.

Cette phrase fait très « slogan » mais elle me résume assez bien. J'adore observer les choses, les gens, l'environnement et ça depuis que j'employais ma curiosité naturelle astucieusement.

Quand j'ai besoin de savoir quelque chose sur quelqu'un, je fais partie de ces gens qui fouillent partout sur le net pour dénicher THE information sur leurs cibles. Nous sommes légion à agir comme ça, je ne suis pas exceptionnelle.

Mais j'adore observer les choses et les gens. Surtout quand je m'ennuie.

J'étais étudiante en faculté. Une fac à 20 minutes de chez moi en voiture et... presque une heure en bus.

La société de bus marquait sur ses dépliants « environ 1h en heures de pointes » mais dès ma première année de licence j'ai su que la réalité était facilement déformable. Mon bus passait par une route nationale pendant la majorité de son trajet et qui dit « heures de pointe » dit « embouteillage » !

J'ai passé beaucoup de temps au ralenti dans ce bus et les 45 minutes de trajet prévu se transformaient en 1h30-2h. Prendre le bus à 8h et n'être pas certaine d'arriver à l'heure pour le cours de 10h... C'était limite comique. Dieux que j'en ai envoyé des sms à mes amis pour qu'ils prennent le cours pour moi ou qu'ils me gardent une place en amphi.

Comment parler d'un trajet quotidien en bus pouvait être intéressant ? En rien. Le quotidien n'a rien d'intéressant, il est barbant, c'est pour cela que les gens dans les transports se plongent dans leurs musiques, leurs livres ou leurs portables.

J'aimerais bien être comme eux mais... j'ai la cinétose.

Alors du calme ! Dit comme ça, ça peut faire peur mais la cinétose est juste un « trouble qui se manifeste dans une situation de discordance entre la perception visuelle et le système vestibulaire. » En gros, c'est le mal des transports. Voilà. J'étais un vomito dans les transports routiers alors que je prenais minimum quatre fois le bus presque 8h par semaine (aller-retour fluide compris).

C'est bien un quotidien de merde quand chaque matin tu as envie de vomir et qu'il te faut un temps de récupération de 15 minutes pour faire comprendre à ton cerveau que tout va bien et qu'il doit maintenant se concentrer sur le cours de ton professeur.

Vous devez vous dire « On s'en fiche ! Tu nous parles d'observation puis de ton trajet en bus et de ton vomi ! Ça valait le coup d'en parler ?! ».

Est-ce que ça vaut le coup de parler d'une simple curiosité qui vous pousse vers un autre homme dont vous ne connaissez presque rien ? Qu'un simple effleurement de cuisse, un regard, un sourire en coin fasse chavirer votre cœur censé déjà appartenir à quelqu'un d'autre ? Dans le moment du quotidien le plus désagréable quand on a la cinétose ?

Peut-être.

Comment « le type du bus » a changé mon quotidien, comment l'observation m'a fait fantasmer tout et n'importe quoi sur lui et comment un rire a fait chavirer mon cœur.

Le Type du BusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant