Chapitre 1: Décadence

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Un bruit de verre brisé résonna dans le salon de la prestigieuse tour Stark, un éclat causé par un verre de bourbon jeté violemment au sol, déjà jonché de détritus et d'objets brisés, un verre appartenant vraisemblablement au génie, milliardaire, philanthrope et playboy, Tony Stark, alias Iron-Man.

Tout le monde pensait le connaître, narcissique, imbu de lui-même, sarcastique, moqueur, je m'enfoutiste et nouvellement responsable de meurtres en masse, mais personne, même pas ses amis les plus proche (ou plutôt ancien amis), les Avengers ne connaissaient le vrai Tony, celui se cachant sous cette carapace dument construite, pas un seul ne connaissait ce Tony là, brisé, torturé, et mal dans sa peau, celui qui se haïssait en semblant extérieurement s'adorer, pouvaient témoigner de cet homme là ces affreux cernes noirâtres sous ses yeux, seul spectateurs de ces insomnies et cauchemars omniprésents, sa mine blafarde, ses joues creuses résultat de sa malnutrition, son sourire tordu et cet immense vide dans ses yeux chocolat.

Il avait depuis peu repris la boisson, enchaînant cuite sur cuite dans sa tour qu'il ne semblait pas avoir quitté depuis près d'un mois sans que personne ne s'en soucie, abandonné avec ses démons et tourments intérieurs, résultant de ses récentes erreurs comme de celles d'il y a bien des années déjà, seul avec sa culpabilité et ses remords, d'avoir voulu rendre le monde meilleur en créant Ultron pour au final ne faire que condamner des milliers de personnes par ses illusions de grandeur, par sa faute, parce qu'il l'avait crée, de ses propres mains, cette IA censée révolutionner le monde mais n'ayant réussi qu'à le détruire un peu plus.

Et aujourd'hui c'était son anniversaire, son putain d'anniversaire ! Et personne n'avait semblé lui accorder un tant soit peu d'importance, même les médias avaient occultés cet «événement», JARVIS avait bien essayé de lui remonter un peu le moral, cette brave IA, mais rien n'avait semblé pouvoir sortir l'homme d'acier de sa noire dépression.

« -Qu'est-ce que j'ai pu faire dans une vie antérieure pour me retrouver avec un tel karma de merde ! Hurlait celui-ci au monde entier en regardant à travers les grandes baies-vitrées de la tour, tentant de décharger par ce fait un peu de ce poids sur ses épaules déjà bien trop lourdes. »

Un sanglot sembla le déchirer tandis qu'il se repliait sur lui même, au milieu du verre brisée et de l'alcool au sol, les larmes dévalant ses joues, tous étaient partis, le laissant seul, seul en cet instant, tous inconscients de ce qui se déroulait en ce moment même.

« -Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour me retrouver aussi seul... murmura-t-il pour lui même, la tête posée sur ses genoux. »

Soudain un bruit de sonnerie troubla le quasi-silence ambiant, une sonnerie de téléphone semblait-il, Tony chercha à tâtons celui-ci, la pièce étant plongée dans un noir d'encre troublant, ou triomphait seulement la lueur bleue du réacteur Ark incrusté dans la poitrine du milliardaire, une fois le gêneur trouvé il regarda le petit appareil, qui pouvait donc l'appeler à une heure si tardive ? Son "Capitaine" apparemment, défenseur de la veuve et de l'orphelin ! Tony partit alors dans un fou-rire hystérique, qui pouvaient donc l'appeler hormis celui qu'il désirait avoir le plus auprès de lui en ce moment même et qui, il le savait, n'aurait jamais plus que du mépris envers lui ?

Son rire se tarit enfin et il essuya ses larmes, tentant de reprendre la voix de Tony Stark, celle sarcastique, celle de l'homme entouré de cette bonne vieille carapace, il décrocha:

-Oui Cap' ? Dans sa voix subsistait une petite intonation rauque mais c'était la seule trace de cette auto-destruction orchestrée par lui même, il s'en félicita.

Une voix glacée, polaire même, lui répondit:

-On a besoin de tout les Avengers au QG du SHIELD, même toi.

De tout ceux qui semblaient lui en vouloir le plus, c'était assurément le fameux Captaine America qui arrivait en tête de liste, et c'était celui dont ça faisait le plus mal.

Alors son cœur, déjà déchiré, se brisa encore un peu plus si c'était possible.

Finalement il se dit qu'il vaudrait mieux qu'il n'aille pas à cette réunion, plus jamais à aucune réunion, il songea à ceux qui avaient sembler l'aimer, l'apprécier, Pepper, sa douce Pepper qui n'avait ni su, ni pu résister à la charge qu'était celle de vivre avec lui, Bruce, son seul vrai ami depuis si longtemps avec Rhodes, Bruce qui était parti à l'étranger pour un quelconque projet scientifique, puis il pensa à Steve, celui qui savait le faire ressentir ce tourment intérieur, il se demanda si il allait lui manquer, rien qu'un petit peu.

Il prit appuis sur le sol froid puis se releva, une détermination morbide dans les yeux et avança jusqu'à sa table de chevet en tremblant d'appréhension mais surtout de fatigue, il en sortit une plaquette entière de somnifère puis, affichant un sourire serein comme il n'en avait pas eu depuis longtemps il les avala tous et buvant une dernière gorgée au goulot d'une bouteille près de son chevet, il s'étendit alors sur son lit, ferma les yeux et attendit patiemment ce sommeil éternel qui l'attirait tant, plongeant dans un état comateux tandis que le faible halo du réacteur Ark enchâssé dans sa poitrine faiblissait doucement..

Seulement quelques erreurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant