Chapitre 1

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Septembre. Mois synonyme de la rentrée scolaire. Je ne suis pas malheureux à cette idée puisque je vais retrouver mes amis. Ma bande de potes qui me suit depuis des années maintenant, pour ne pas dire depuis la naissance. Il y a cette anecdote racontée par maman qui dit que Jenny et moi, nous sommes né dans le même hôpital, à quelques jours d'intervalles et que maman a croisé sa mère. Maman quittait la clinique alors que la mère de Jenny arriver tout juste, déjà soucieuse de l'accouchement. Avec Jenny, on aime dire que c'était le destin, qu'on devait se rencontrer. Ensemble, on a tout connu et on a tout fait, malheureusement pour nos parents. Ma bande de potes, elle est constituée de trois garçons et de deux filles. Ce n'est pas égalitaire, mais on s'en fiche. De toute façon avec un nombre impair, c'est impossible d'être le même nombre de filles ou de garçons et on refuse de faire rentrer quelqu'un d'autre dans la bande.

Le réveil sonne dans la chambre. Il me faut quelques tâtonnements pour arriver à le couper. La tête encore dans l'oreiller, je me maudis de ne pas être allé me coucher plus tôt la veille. J'y ai pensé, je me suis dit que ça pourrait être bien d'essayer d'aller me coucher plus tôt, mais la fatigue n'était pas là, je n'aurais pas réussis à m'endormir. Mais là, même fatigué, il faut que je me lève. Le bruit du poing de maman contre la porte me fait sursauter. Une vieille habitude de faire cela pourtant en deux mois de vacances, j'avais réussi à l'oublier. C'est le signal pour me dire que si je ne sors pas maintenant, je serais en retard pour mon premier jour de cours, alors je me lève. Torse nu, je traverse le couloir pour aller jusqu'à la salle de bain. Une vieille habitude de faire cela pourtant en deux mois de vacances, j'avais réussi à l'oublier. Devant le miroir, je me frotte les yeux, mais ils luttent toujours pour ne pas se faire. Je ne sais pas si vus mon état, ce matin, j'aurais été capable de mettre deux habits cohérents sur moi. Je mets quelque pschitt de mon parfum préféré pour essayer de bien démarrer cette journée. Je descends les escaliers qui me mène au salon. Je salue mon père qui est obnubilé par les informations du matin et je pars retrouver ma mère. Je l'embrasse sur la joue pour lui dire bonjour.

– Tu as bien dormis Milan ?

– Pas assez.

– Je t'avais dit de reprendre le rythme dès la semaine dernière.

– Je sais, dis-je en buvant ton capri-sun que je jette à la poubelle une fois la gourde vide.

Maman me propose de m'amener au lycée, mais je refuse, je préfère prendre le bus, reprendre les vieilles habitudes, même si le trajet ne m'a pas manqué, pour que leurrer mon corps qui pourrait penser qu'on le transporterait directement jusqu'à l'échafaud. Non, en prenant le bus, on voit tout le chemin qui nous y mène. Je sors le premier de la maison. Maman partira quelques minutes plus tard puis ce sera au tour de mon père de quitter le domicile. Il est toujours prêt en premier, mais c'est toujours lui qui part en dernier, c'est drôle, non ? J'arrive à l'arrêt de bus qui n'est qu'à une centaine de mètres de la maison. Ici, collé au poteau qui indique qu'il s'agit d'un arrêt de bus, je regarde ceux autour de moi. Il y a des têtes familières, des lycéens tout comme des adultes que je voyais déjà l'année passée. Mais il y a aussi de nouveaux visages. Et parmi eux, il y a une jolie rousse droit devant moi, qui balance la tête en rythme avec la musique dans ses écouteurs. Je la fixe pour qu'elle se sente observer et qu'elle tourne la tête vers moi pour un premier contact, mais un homme vient se mettre entre nous. Sa taille et corpulence m'empêchent de voir la fine silhouette de cette rousse. Je souffle et plonge ma main dans ma poche pour en sortir mes écouteurs. Tout le monde ici écoute sa musique, peu de gens se parlent, c'est comme ça le matin, on ne veut pas entendre la voix des autres. Les écouteurs en boule ont le don de m'énerver dès le matin. Sur mon téléphone, je cherche de la musique, monte automatiquement le volume même si je sais que c'est déjà assez fort, un peu plus c'est toujours mieux, ça m'aide réellement à me réveiller. Le bus arrive, je me décolle du poteau et je commence à faire quelques pas. J'essaie de me frayer un chemin vers la porte. Sans faire exprès, ou peut-être inconsciemment, je la bouscule, la rousse de toute à l'heure. Je m'excuse, mais elle ne prête pas attention à moi. À vrai dire, c'est tellement une banalité de se faire bousculer dans le bus. Comme elle ne m'a pas calculé, je ne prends pas la peine d'aller me poser vers elle. Je prends la premier place assise que je trouve.

Apprendre à avoir mâleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant