PROLOGUE

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SIHEM


06h15


Je me réveille à cause des coups qui résonnent sur la porte de ma « chambre ». Ça y est c'est l'heure. Je me lève avec beaucoup de mal, les coups de la veille se font ressentir ce matin. Je me dirige vers le miroir qui se situe derrière la porte. Je suis vêtu d'une simple robe de maison délavée et déchirée sur le côté. Je soulève celle-ci pour examiner chaque partielle de mon corps pour analyser les nouvelles traces qui sont apparus. C'est un peu devenu ma routine du matin et d'ailleurs, je peux voir que les traces de ce matin ont apparus cette fois ci sur mes côtes. Je souffle puis rabaisse ma robe et fini par relever les yeux vers mon visage.

Mon visage est marqué par la fatigue, que ce soit à cause de mes yeux rouges ou encore de mes cernes présentes en dessous d'eux. Mais mon visage est aussi marqué par les coups : un coquard présent sur mon œil gauche, mon arcade sourcilière droite ouverte, ma lèvre inférieure gonflée qui vire au bleu et ma joue droite recouvert d'un bleu. Ici, on ne me nourris presque pas. Mes joues sont creusées et je suis faible. On pourrais facilement me qualifier d'anorexique mais je me dis toujours qu'il y a pire que moi autre part, je me dis que je suis beaucoup plus grosse que certaines filles qui souffrent réellement d'anorexie. C'est pour cela que je ne me plains pas.

BOUM BOUM BOUM

... : Sihem ! Qu'est ce que tu fous encore dépêche toi de faire le petit déjeuner !

Sihem : J'a.. j'arrive tout de suite.

... : Plus vite que ça ! Espèce d'incapable !

Je souffle et sors de ma chambre pour rejoindre la cuisine où ma mère était présente dans celle-ci. C'est elle qui a cogné à ma porte.

Ma mère : Ce n'est pas trop tôt ! Dépêche toi de me faire mon café, j'ai un rendez vous important aujourd'hui et je n'ai pas envie d'être en retard par ta faute.

Je lui fis un mouvement de tête pour acquiescer et exécute ce qu'elle m'a imposé de faire. Vous devez vous dire qu'elle commence très tôt le travail mais en réalité, non. Vous ne me croirez jamais je pense mais si elle se réveille à cette heure là pour prendre son petit déjeuner alors qu'elle commence à 8h30, c'est tout simplement parce qu'elle n'a pas envie que je dorme plus longtemps. Pour elle, il est hors de question que je me lève tard alors, elle se réveille tôt pour me déranger en quelque sorte. Je finis son café et lui déposa sur le plan de travail avec un croissant, une petite cuillère et du sucre.

Je la regarde prendre son petit déjeuner en attendant qu'elle finisse. Il faut savoir que ma mère m'oblige à rester dans la cuisine pour m'empêcher de faire ce que je veux en attendant qu'elle termine. Elle veut absolument m'avoir à l'œil, me voir faire ce qu'il me plait l'énerve. Allez savoir pourquoi. J'ai l'impression que ma mère aime me voir dans cette état. Faible, soumise et maltraitée. Je ne sais pas ce que j'ai pu faire dans ma vie pour mérité cela mais d'après moi, je n'ai rien fais de mal alors je me dis que le problème ne vient pas de moi mais d'elle. En tout cas avant la mort de mon père, tout était différent.

Il est mort d'un arrêt cardiaque à 52 ans, Allah y rahmo. Mon père était tout pour moi. Avant sa mort, je n'étais pas cette fille maltraitée et battue, j'étais heureuse. Je partageais avec lui une relation très fusionnel mais ma mère voyait cette relation d'un très mauvais œil. Je n'ai jamais su pourquoi. Je me souviens lorsque mon père allez au travail, j'avais une habitude de me positionner en haut des escaliers pour lui faire coucou et lui envoyer des bisous volés avant qu'il parte. Et un matin, après que mon père est refermé la porte d'entrée, ma mère qui était derrière moi en haut des escaliers m'a poussé et j'ai dévalé les escaliers jusqu'à atterrir la tête la première au sol. Après cela, j'ai passé deux jours à l'hôpital et quand mon père est venu me voir et m'a demander le pourquoi du comment , j'ai du lui mentir en lui disant que j'ai trébuché. Ma mère avant ça, m'avait menacé et par peur j'ai préféré me taire. C'est depuis ce jour que ma mère a commencé à me battre en cachette et c'est lorsque mon père est mort qu'elle ne s'est plus cacher à le faire. J'avais 9 ans à ce moment là. Et aujourd'hui, j'en ai 17. Et oui, cela fait 8 ans que je supporte tout ça. Mais je ne me plaint pas. Je reste positive malgré tout. Comme on dit : L'espoir fait vivre.


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N'hésitez pas à me dire se que vous en pensez. Je veux que vous sachiez que
c'est ma première chronique alors j'espère réellement qu'elle vous plaira❣️

@Onizukah_

Sihem | Cauchemar éveillé Où les histoires vivent. Découvrez maintenant