Mon regard se posa sur l'horizon défilant sous mes yeux vermillon.
Je poussai un soupir las que mon père ignora, tandis que mes yeux se posèrent à nouveau sur le visage neutre qui me faisait face. Le cahotement régulier de la voiture me berçait, mais je ne voulu point succomber au sommeil. C'était la troisième fois que l'on déménageait à cause du travail de mon père, et même si j'appréciais beaucoup les voyages en voiture, ces périodes d'effervescences répétées usaient mes nerfs.
"Quand est-ce qu'on arrive papa ?" Demandais-je, cachant mal mon impatience.
Le silence qui suivit m'indiqua que ce dernier était encore trop exaspéré de ce qui s'était passé la veille pour me répondre.
Je craquais nerveusement mes doigts entre eux, laissant les bruits secs et saccadés apaiser les pulsations de mon sang."Je suis désolée d'accord ?" Lâchai-je, laissant transparaître mon agacement.
Je vis mon père lever les yeux, captant mon regard par le biais de son rétroviseur. J'aimais beaucoup fixer mon petit frère de la même manière afin qu'il se sente observé sans en connaitre l'origine. À cette pensée un fin sourire se dessina sur mon visage. Mais au même instant, ce souvenir apporta avec lui une vague de souffrance qui brisa mon expression dans sa lancée.
Je chassai cette pensée d'un mouvement de la tête, mieux valait ne pas ressasser de douloureuses réminiscences du passé.
Un reniflement attira mon attention vers le regard qui me toisait."Tu sais très bien que tu ne l'es pas. Tu ne l'es jamais." Déclara mon père avec un froncement de sourcil désaprobateur.
Je su que la conversation n'irait pas plus loin quand il reporta son attention sur la route.
Je posai ma tête contre la vitre, savourant les vibrations régulières qui me firent sombrer dans les ténèbres.------------------------------------------------------------------------------------
L'arrêt subit de la voiture me réveilla.
Je me relevai, puis posa mes mains sur le dossier devant moi afin d'observer la raison de notre arrêt brutal.
La maison était plus petite que celle que l'on avait quitté, et aussi plus banale.
Le quartier se résumait à une succession de petites habitations de même taille et de même couleur sable, détruisant toute tentative de personnalisation. Le jardin se résumait à quelques mètres carrés de touffes de gazon dispersées, et la proximité de ceux des voisins empêchait la moindre intimité.Je ne pu m'empêcher d'être intérieurement infiniment déçue. J'avais connu des villes et des rues plus accueillantes, et celles d'où je me trouvai ne m'inspirait que peu de confiance.
La commune semblait morte. Malgré la chaleur estivale, on ne pouvait y entendre des voix d'enfant en profitant, ni y observer l'agitation qui anime habituellement les agglomérations de cette taille.Toutefois, je m'avançai dans la nouvelle demeure sans un mot, comme à mon habitude. Mon père avait déjà commencer à déballer nos cartons que l'on finirait par refaire dans quelques semaines. Je pris celui comportant les maigres affaires que je possédais, puis m'avançai vers l'une des chambres de la maison.
Celle que je choisis se résumait à un rectangle de 10m2, raisonnablement large.Je posai mon carton sur le sol en parquet noir, et sortit les quelques cadres photo sans réel intérêt, avant de m'arrêter sur l'un d'eux. Une photo de moi et de mon petit frère, dans le jardin de notre première maison.
Ma gorge se noua.
Je reposai précipitamment l'objet sur ma table de chevet. Je n'étais pas capable de soutenir cette vision plus longtemps, à moins de m'en brûler les doigts.Je me laissait tomber de dos sur mon lit, faisant grincer les lattes. Je plaçai mes mains sous ma nuque, et observais le plafond qui se profilait sous mes yeux. Je savourais ces rares instants de silence, qui depuis peu étaient devenus aussi insolites que précieux.
"Willy ! Viens ici m'aider à porter les dernières boîtes !" Entendis-je résonner au rez-de-chaussée.
L'accalmie était désormais terminée. Je descendis les escaliers que j'avais utilisé pour monter ici, et aidai mon père comme il me l'avait demandé. On posa la caisse dans la cuisine, essoufflés par l'effort.
J'entrepris de remonter et finir de vider les cartons de l'étage, quand je fus arrêtée."Où crois-tu aller jeune fille ? Déclara mon père derrière moi.
-Eh bien je pensais déba- " fus-je interrompue.
Ma joue me lançait encore sous la force du coup que je venais de recevoir. Je posai ma main contre celle-ci, baissant la tête sous la nouvelle humiliation que je vivais.
Mes longs cheveux noirs coulèrent le long de mes épaules, tandis qu'un intenable silence s'installait autour de nous.
Je relevai ma tête, portant mon regard vers mon père. Son souffle bruyant était la seule chose qui rompait le silence.Il était dans un mauvais jour, comment avais-je pu ne pas le remarquer ?
Les pupilles dilatées, les lèvres pincées, les points serrés, il ressemblait à un monstre d'un mauvais film d'horreur. Mais je n'avais plus peur des monstres désormais. Je ne ressentais plus rien.
Je fermais les yeux devant la scène qui se déroulait devant moi, un déchaînement de violence et de frustration dont je reçus quelques éclats douloureux.Il avait besoin de ça. Il avait besoin de libérer tout ce qu'il gardait enfermé la journée à son travail.
Moi, j'avais le rôle de canaliseur pour ses éclats de colère.Malheureusement, il ne pouvait décemment pas se décharger entièrement sur notre mobilier, c'était aussi mon rôle parfois. Mais je l'assurai mal ce jour-là, comme à l'accoutumée. Je ne parvenai plus à simuler l'effroi ou la peur qui l'aidait à extérioriser ses états-d'âme.
J'étais vide.
J'observais de l'extérieur l'action grotesque qui se déroulait sous mes yeux, un monstre s'attaquant à une poupée de chiffon désarticulée. Il m'arrivait parfois de ne pouvoir m'empêcher quelque rires devant cette comédie sans fin, ce qui ne faisait que renforcer la véhémence de mon père.La douleur était devenu synonyme d'amusement.
Heeeey!
Encore une fois, une publication qui ne met pas en scène Kirua T^T.. Mais je me rattraperai un jour! Je le promets 😂! Et donc nous voici, devant ma première histoire à plusieurs parties !! Il s'agit donc d'un Eyeless Jack x OC, une fic avec une creepypasta donc ( je sais, c'est pas très original 😂 mais j'aime bien Eyeless, il a un style un peu particulier qui diffère des autres creepypasta je trouve ! )..
Je vous invite d'ailleurs à regarder un peu le background de Eyeless, même si normalement je l'intégrerai d'une manière ou d'une autre dans l'histoire ( au moins sa tête x) )!
Bref, j'essaierai d'être plus ou moins régulière dans cette fic, parce que je sais à quel point attendre est frustrant, mais rassurez vous, elle aura une fin 😂!
N'hésitez pas non plus à me donner des conseils, et surtout des critiques, histoire que je puisse m'améliorer, je suis très ouverte aux suggestions, donc lancez-vous ^^!
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Qui es-tu ? | Eyeless Jack x OC |
FanfictionWilliam est une jeune fille aussi banale que, paradoxalement, étrange. Vivant par défaut dans un environnement familiale assez difficile, et après un emménagement ardu dans sa nouvelle maison, elle rencontrera un étrange garçon portant un masque ble...