Les aventures de Véronique et Gilbert

Nivens McTwisp

Il était une fois dans une forêt enchantée, vivaient Bernardo un ours brun qui n'aimait pas grand monde et surtout pas les femelles qui étaient pour lui des créatures mystérieuses, incompréhensibles et surtout inférieures. Et Véronique, une élégante biche, un animal sublime, qui vivait heureuse dans la forêt sans vraiment d'animations pour la déranger. Ils ne le savaient pas encore mais leur destin allait changer d'une façon inattendue.

Comme à son habitude cet élégant animal, s'empressait d'aller brouter l'herbe fraiche du matin, après le passage de la rosée. Elle profitait de la chaleur du soleil matinal sur son pelage et prenait le temps de se réveiller avec le chant des oiseaux. Et comme à son habitude cet ours bourru, allait toujours avec le même entrain, et son air bougon, sortir de sa tanière. Il passait sa journée à se prélasser au soleil, à se gratter le dos contre de vieux troncs d'arbres et à chercher du miel tout en haut des branches.Chacun vaquait à ses occupations quand soudain, un coup de feu retentit.La forêt s'anima, sachant que l'ennemi arrivait, ils prirent la fuite.Véronique chaque sens en alerte, courait de toute ses forces , car son instinct lui disait de fuir. L'ours qui ne cherchait pas le conflit et qui était un ours plutôt peureux courut lui aussi se réfugier le plus loin possibles des aboiements de chiens et des coups de feu des chasseurs.Dans cette course Véronique et Bernardo se heurtèrent.
A cet instant leurs esprits changèrent de corps et le lapin blanc apparu , caché dans un arbre sous les feuilles, le regard noir , en les observant de loin.
Ils n'étaient pas encore conscients du tour que le lapin blanc venait de leur jouer.
Véronique continua sa course jusqu'à se tenir hors de danger, maintenant qu'elle se sentait en sécurité elle remarqua que quelque chose clochait.
Pendant la course elle n'avait pas fait attention à cette sensation étrange qu'elle ressentait car elle était trop occupée à fuir le danger.Elle continua à s'avancer dans la forêt quand elle tomba nez à nez avec un loup.Elle fut surprise de le voir s'enfuir la queue entre les jambes et en couinant, elle se retourna et fut saisie d'un grand étonnement, à la vue de l'absence d'une quelconque menace.Véronique se demanda si cette bête sauvage n'était pas arriérée pour s'enfuir d'une telle façon devant une proie facile comme elle.
Néanmoins elle continua sa route, elle arriva sur un petit chemin quand brusquement les abeilles d'une ruche voulurent l'asséner de coups.
Véronique savait qu'il y avait une rivière non loin d'ici, et elle s'y hâta.
Elle immergea dans l'eau, pour se protéger des abeilles, puis elle se retourna sur le dos et se laissa emporter par le courant.
Quelques temps après, elle arriva vers la berge et aperçut avec effroi une biche qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau.
Elle se rendit soudain compte de la situation, et se demanda dans quel corps elle se trouvait et qui avait pris possession du sien...

Bernardo quant à lui, après avoir fui le danger, aperçu un cerf sans en tenir compte.
Ensuite continua à marcher un long moment et vit le cerf qui le suivait d'une manière intéressée.
Le cerf s'approcha et commença à lui parler :
- Vous voulez que je vous fasse écouter mon brame mademoiselle ?
- Moi je m'appelle Bernardo, cessez de m'importuner, je ne suis pas une femelle.
-Vous avez de l'humour, c'est rare pour une biche.
- Je ne suis pas une biche, vous êtes ridicules adieu monsieur.
-C'est ça, je trouverais une biche qui sait où est sa place elle.
L'ours continua sa course en ignorant le cerf et il réfléchit à ses paroles.
Il fut surpris de voir un grand nombre d'oiseaux lui barrer la route et le siffler il s'exclama :
-J'espère que vous n'allez pas me courir après vous aussi
Et les oiseaux lui répondirent :
-Ne t'inquiète pas bichette, on va te présenter un cerf qui serait très intéressé par une biche dans ton genre.
Le même cerf qui l'avait importuner auparavant , arriva après avoir été prévenu par ses amis les oiseaux.
L'ours qui commençait à s'impatienter dit alors :
-J'espère que c'est une plaisanterie car je vais vraiment commencer à m'énerver et vous aller le regretter amèrement.
Le cerf lui répondit sur un ton froid :
-Quand tu es en présence d'un mâle, apprend à te taire.
L'ours bouillonnait de colère et voulu le mettre à terre à coup de griffes.
Mais il se rendit compte qu'il n'avait pas de griffes.
Le cerf en voyant celui-ci répliqua :
-Je ne sais pas d'où tu sors mais ton père ne t'a pas inculqué que tu n'avais rien à tenter devant un mâle, mais je...
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, car avait déjà pris la fuite, se sentant impuissant et complètement désorienté.
Il se réfugia dans les bois, et chercha une rivière pour se rafraichir et voir son reflet dans l'eau.
C'est là qu'il aperçut, Véronique...

Véronique sortit de l'eau et s'approcha prudemment de ce qu'il semblait être son corps.
Bernardo prit un air contrit et lui dit :
-Est-ce toi qui as pris possession de mon corps, peut-tu m'expliquer ce qu'il se passe.
- Je crois que c'est plutôt à toi de m'expliquer la situation, je veux des explications immédiatement, rends moi mon corps !
- Alors là tu as franchis une limite de non-retour... dit Bernardo à bout de souffle.
Ils entendirent soudain un ricanement sournois provenant du haut d'un arbre.
Ils se retournèrent et virent le mystérieux lapin blanc, il était pris de convulsion tellement il riait.
Il fit une scène devant les yeux ahuris et le teint blafard des deux animaux, il se roula sur le sol.
Les deux animaux se regardèrent et comprirent que l'auteur de la supercherie se trouvait devant eux et qu'il était occupé à se dilater la rate.
Puis après un temps le lapin s'arrêta, les regarda avec un air idiot et leur dit :
Hem hem, excusez-moi je suis en retard , je suis toujours en retard ma montre , mais où est cette fichue montre , ah la voilà , oh elle est cassée , bon oui l'heure mais où est ma montre déjà , ah mais je suis en retard, vous voulez du thé mes amis , oh vous êtes charmants vraiment...
Les deux animaux l'interpelèrent :
- Bon cela suffit, nous attendons des explications, nous voulons retrouver nos corps et sur le champ.
Le lapin finit par se calmer et leur dit d'un air menaçant :
-Bon très bien bandes de sots, mais avant tout je veux m'assurer que Bernardo a compris la leçon...
Bernardo lui répondit avec un air étonné :
-De quoi vous parlez misérable petit vermisseau, répondez-moi !
Le lapin resta figé pendant une dizaine de minutes, et resta immobile sans rien dire, la bouche ouverte, même sa montre qui sonnait ne le faisait pas réagir.
Il finit par reprendre ses esprits quand un insecte rentra dans sa bouche et qu'il s'étouffa. Ce qui le ramena à lui :
Bernardo, je voulais te donner une leçon oui, toi Bernardo , Bébère pour que tu comprennes que ton attitude est indécente , tu n'es pas le seul dans ce cas-là mais je veux changer le monde Bernard , oui je veux que les gens soient tous pareils Hubert , tous sauf moi et je serais le roi du monde ahahaha ! Il eut un rire machiavélique, qui ressemblait à celui d'une sorcière.
Véronique qui était mise de côté leur dit :
-Euh hem oui c'est ça le roi du monde, mais et moi dans tout ça, qu'est-ce que je viens faire là ?
Le lapin :
- Tu étais là sur le passage, c'est tombé sur toi , tu n'es qu'un dommage collatéral, c'était le destin petite.
Véronique exténuée dit à voix base :
-Espèce d'idiot !
Le lapin dit :
-Comment ? insolente, tu mériterais que je te change en.. il s'interrompit et dis :
-Tu vois toi tu étais pile à l'heure ma ptite pas comme moi, je suis en retard, je dois me dépêcher, bon je suis pressé allez adieu.
Il disparut brusquement, comme par magie.
Les deux animaux se précipitèrent à l'endroit où il s'était volatilisé à l'instant et se mirent à le chercher, mais il demeurait introuvable.
Tout à coup le cerf réapparut et revint à la charge, il se tenait face à Bernardo, et ne voyait pas Véronique dans son dos.
Il commença à intimider la biche, et vit une énorme ombre il se retourna brusquement et se prit une patte d'ours dans le museau.
Il vola pour la première fois de sa vie, c'était magique, il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il finit par atterrir dans l'eau, et il mourut noyé.

Finalement Véronique furent amis, Ils arrivèrent à s'habituer à leurs nouveaux corps et à s'aimer comme ils étaient devenus.Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, mais pas ensembles.