Havre de Paix

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Les élèves arrivent petit à petit devant notre salle de simulations. Lorsque notre groupe est complet, M. Strãkht tousse pour attirer l'attention de tous avant de prendre la parole:

"_Désolé de vous décevoir mais avant d'attaquer cette seconde simulation nous allons devoir passer par un petit moment théorique."

Les soupirs et murmures indiscrets s'élèvent. Cette fois, les avis ne sont pas partagés. Nous sommes tous déçus. Je pense que je ne suis pas la seule a avoir pensé à l'arme que je choisirai pour mes attaques rapprochées pendant tout le chemin, enfin surtout à celles qui nous seront proposées.

Nous suivons donc notre instructeur dans le couloir. Le bâtiment des salles de classes n'est pas très joyeux. Il est gris. Un gris triste et uniforme. Totalement démotivant.. Enfin c'est le cas de tous les bâtiments ici.. il n'y a que le bâtiment des simulations qui est différent. Il est blanc, des murs et un plafond blancs alliés à un sol noir. Et franchement je ne sais pas si c'est mieux. Il est encore moins rassurant...

Enfin bon, j'essaye de me reconcentrer sur le cours ou plutôt le chemin pour l'instant. Ce n'est que le début de l'année mais j'imagine que M.Strãkht ne viendra pas nous chercher dans nos chambres pour nous amener à la salle tous les jours..
J'essaie donc d'observer ce qui m'entoure. Bien sûr, tout est gris ce n'est pas passionnant. Un gris vide partout, du sol au plafond en passant par les murs et les portes. Les portes sont numérotées simplement "001, 002,003 , etc..". Elles sont toutes identiques si ce n'est le numéro inscrit en blanc, en haut a droite de la porte.

L'instructeur bifurque tout à coup vers la gauche. Comme si l'uniformité du bâtiment ne suffisait pas, il faut en plus qu'il soit rempli de couloirs.. De nouveaux tous identiques bien sûr... En tournant j'observe une marque noire sur le mur; " SECTION A". La numérotation reprend depuis le début. "A01, A02 , A03.." Je me demande combien de salles il y a ne serait ce que dans cette section. Enfin nous rentrons dans une salle, la "A26".

Nous nous installons. Les places sont des sortes de bancs en acier blanc au bords arrondis. Ils sont disposés en arc de cercle. Au centre de cet arc se trouve une table. Blanche elle aussi. C'est un générateur  d'hologrammes. Enfin en face de nos bancs, contre le mur se trouve un grand tableau a craie.

Le plafond et les murs sont d'un blanc cassé penchant vers un gris pâle.  Le sol lui est d'un gris plus foncé, un gris ardoise. J'observe plus attentivement la salle. Quelque chose ne tourne pas rond... Il n'y a pas de fenêtres ?
Mon regard plein d'incompréhension croise celui de l'instructeur qui prend la parole.

"_ Bien avant tout, je vais vous expliquer le fonctionnement de cette salle. Tout d'abord comme vous le voyez, cette "table" est un générateur d'hologrammes. Je l'utiliserai pour vous donner une image du sujet que l'on évoquera, monstres, planètes, plantes etc.. Afin que vous puissiez les reconnaître sur le terrain.
Ensuite vous avez derrière moi un tableau a craie. Il nous servira pour nos schéma ou toute autre information écrite.
Dans cette salle, vous vous placez comme vous le souhaitez, je n'ai pas le temps de vous définir une place précise a chacun. D'ailleurs, les bancs sont fixés au sol, pas la peine d'essayer vainement de les déplacer.
Je pense que vous avez, par ailleurs, tous remarqué que cette pièce n'avait pas de fenêtre. Elle n'en a point besoin.  Les fenêtres dans les salles de cours n'ont aucun intérêt si ce n'est que de vous offrir une source de distraction. Distraction qui n'est par ailleurs ni utile ni tolérée ici.
Pour finir, comme vous pouvez le voir, vous ne disposez que de bancs. Aucun bureau et rien pour écrire. Les informations que vous obtiendrez en théorie, vous devrez les connaître, les mémoriser pour les utiliser en pratique. Ne sous estimez pas l'importance de la théorie, cela se retournera contre vous.
Enfin bon, ceci est mon opinion et mon conseil, libre à vous de faire ce que bon vous semble. "

Comme toujours, l'instructeur laisse les petits murmures et bavardages indiscrets se propagés et attend inlassablement le retour du silence. Ce qui ne tarde pas d'ailleurs. Une forte aura d'autorité plane autour de lui, décourageant l'envie de dissipation des élèves.
Il reprend ensuite :

"_ Au vu de nos technologies plus ou moins impressionnantes, vous vous demandez sûrement pourquoi les armes qui vous sont proposées sont si... "basiques". Et si vous vous demandez si ce sont les même armes qui sont utilisées au sein de l'armée, sachez que oui, elles le sont. 
Avant de répondre à vos futures questions, laissez moi remonter quelques siècles plus tôt."

Un silence curieux, presque nerveux se faufile dans toute la pièce.

" Il y a de cela près d'un millénaire, la magie était chose courante dans tous les peuples et toutes les contrées. C'était un don qui se transmettait génétiquement. Ainsi qu'ils soient appelés "sorciers", "mages", "voyants" ou autres selon les régions, les familles capables d'utiliser toutes formes de magie était respectées, protégées, bénies voire vénérées. Les mages pouvaient être aussi bien des femmes que des hommes.  Cependant, la nature et la puissance de ce don était la même pour toute la lignée. Un puissant sorcier d'eau donnera naissance à un sorcier tout aussi puissant maîtrisant l'eau a son tour.  Les sorciers ne donnait naissance qu'à un enfant, parfois deux mais alors seul le premier héritait du don.

Un jour naquit un sorcier capable de maîtriser 2 éléments; l'eau et la terre. C'était le sorcier Arneos. Nul ne sut  d'où il acquit un tel don. Une chose est sûre, Arneos était conscient de sa puissance.  Il l'était tant qu'il décida de faire la guerre aux hommes d'états, et à tous ceux qui avaient du pouvoir. Arneos voulait fonder un monde nouveau. Une société uniquement constituée de mages. Une société invincible.
Il réussit à former un groupe de quelques mages aussi fous que lui.
Vous vous doutez bien que les peuples n'avaient aucune possibilité de défense contre la magie.  Encore moins avec les moyens de leur temps. Cependant ils luttèrent jusqu'au bout de leur souffle.  Avec leurs armes et leur faiblesse. Si bien que Le peuple gagna, grâce à la voyante Esthya qui fit exploser toute sa magie, cumulée a son énergie vitale afin de vaincre Arneos déjà affaibli par cette guerre sans merci. Son suicide sonna la fin du combat.
Dans leur haine funèbre, les populations exterminèrent tous les sorciers restants, du plus jeune au plus vieux, parfois innocents, par crainte de nouvelles guerres monstrueuses. Les mages disparurent bien vite jusqu'aux derniers.  Car l'armée d'Aernos avait déjà éliminé tous ceux qui avait refusé de prendre part au combat, les considérants comme lâches et inutiles. "