Préface

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Voilà, moi c'est Tom Hunderson. Sous ces allures de grosse brute, rigoleur et amical, se renferme une sensibilité hors pair, et des blessures profondes. Toutes ces blessures, elles sont dues au passé, proche ou plus lointain, révélant une instabilité psychologique, incompréhensible à tes yeux, puisque toi, jeune lecteur que tu es, tu ne l'as pas, cette « instabilité psychologique ».

Certainement l'homme le plus à l'écoute des autres et de leurs problèmes, et surtout celui que l'on écoute jamais, ou peu en tout cas. Quand tu es dans une situation difficile, les gens te regardent, et te disent « Oh, t'inquiète pas, ça va aller, tout vas bien finir par s'arranger », sans vraiment vouloir savoir pourquoi, intérieurement, tu ne vas pas bien. J'ai perdu mon père il y a quatre ans, d'accord ? Et depuis, tout vas mal. Voir son père mourir, alors que toi tu vois ça avec tes yeux d'enfant, le voir souffrir et mourir petit à petit à cause de cette saloperie de cancer, « ça va s'arranger » ça aussi ? On va me le rendre mon père ? Celui grâce à qui j'en suis là aujourd'hui, celui qui n'a jamais baissé les bras devant les épreuves, qui a travaillé sans relâche, pendant que d'autres avaient le cul posé devant la télé, en attendant que le pognon arrive.
Puis, il est parti. Une page s'est tournée, et l'encre qui écrit mon histoire, s'est noircie.

Le Mal gagne. Tout est noir autour de moi, à commencer par ma famille. Quelle famille d'abord.. Celle qui se dépouille pendant que j'ai besoin de soutien ? Celle qui n'a jamais été là quand il le fallait ? Celle qui m'a toujours rabaissé et fait souffrir ? Alors bien sûr, après 3-4 ans, cette foutue famille essaie de recoller les pots brisés, mais cette colle ne tiendra jamais.

Puisque cette famille n'a jamais tenue, ne s'est jamais soutenue, aidée, mais s'est toujours divisée et éclatée. Moi, j'ai mal. Parce que j'aimerai avoir une famille normale, aimante, qui est toujours là quand tu en as besoin, qui t'offres tout ce que tu as besoin, qui te nourris correctement et qui t'emmène chez le médecin quand tu en as besoin. Sauf, que cette famille, je ne l'ai pas. Puis, ma mère. Parlons-en d'elle. Ma génitrice plutôt. Parce qu'une vraie mère, ne peut pas faire de tels agissements. Laisser ses enfants dans une maison à l'abandon, six mois après que ton père soit parti, et te faire sauter à tout va.. C'est pas ça une mère. Une mère c'est une femme qui aime ses enfants, et qui fait tout pour qu'ils réussissent, et les relèvent quand ils échouent.

Si elle n'avait pas été là, bien sûr que je ne le serai pas, mais j'aurai peut-être été plus en paix, d'autant plus que moi, j'ai jamais demandé à être sur cette Terre. Maintenant, j'ai l'étrange impression que ma vie est foutue, que j'ai plus rien à en tirer, que je ne deviendrai pas la personne que je rêve d'être. Alors, je pleures, pour toutes ces fois où j'ai pas eu la force de réagir et de dire stop, à toutes ces fois où je me suis laissé marcher sur les pieds, à toutes ces fois où mon cœur était fatigué, à toutes ces fois où mes plus proches m'ont dit de faire attention.. A toutes ces fois où je n'ai pas voulu les écouter...

L'histoire de ma vie🚫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant