Terre de mon enfance.

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Été 2002.

Le soleil tapait sur ma peau et je sentais le sable me brûler les pieds tandis que j'avançais vers l'étendue d'eau face à moi.
Je n'étais pas allé à la mer depuis des années et même si j'en gardais de vagues souvenirs, je restais un fan inconditionnel de celle-ci.
La sensation des vagues recouvrant de temps à autre mes pieds, sentir la fraîcheur de l'eau sur ma peau sous la chaleur écrasante de l'été, voilà ce que je gardais comme souvenirs de mes vacances en Corse avec mes parents.

Je passais la moitié de mon temps au bord de mer et je ne m'en laissais pas. Je jouais avec des enfants de mon âge que je ne reverrais sans doute jamais, je lisais de gros bouquins en écoutant le bruit des mouettes qui volaient au-dessus de ma tête ou alors je parlais avec mes grands-parents de leurs anecdotes bien à eux. C'était le bon vieux temps et j'aurais tout donné à chaque fin des vacances d'été pour rester. Le calme me convenait, la sérénité aussi. Je suppliais mes parents pour rester encore un peu, retourner sur la plage sur le chemin du retour. Ils me disaient souvent qu'on y retournerait dans un an mais un an, c'était déjà beaucoup trop long.

Je n'ai jamais été quelqu'un de très lunatique. J'avais très bien conscience du monde qui m'entourait et déjà à l'époque, j'avais des idées bien précises sur ma vie. Ce que je voulais faire, ce que je voulais devenir. La principale chose que je désirais était d'être heureux, comme tout humain sur cette Terre je présume. La deuxième était de vivre au bord de mer, entendre les mouettes le matin, le bruit des vagues, voir les passants sur le marché de la ville où j'allais vivre et me la couler douce ; mais je suppose que finalement, ce deuxième choix m'apportait automatiquement le premier, ce qui était d'ailleurs bizarre, car il n'était qu'en seconde place.

En 2002 je n'avais alors que 14 ans et c'est lorsque je me rappelle de ces souvenirs très clairs dans mon esprit que je me rends compte que la vie me réservait bien des surprises.

Début printemps 2010

Je suis âgé de 22 ans et ma vie a pris un tournant qui m'a assez déboussolé. Suite à un accident de voiture qui a causé le décès de ma grand-mère, je ne suis retourné que très rarement en Corse pour rendre visite à mon grand-père.
Je n'y étais allé que très peu de fois, environ deux ou trois. Je gardais cependant des souvenirs précis de ces visites. La maison de mes grands-parents qui n'avaient pas changé d'un poil. Mon grand-père avait tenu à laisser la maison telle qu'elle était, comme si ma grand-mère n'avait jamais vraiment disparue un beau matin sans jamais repasser le pas de la porte. Cela apportait de drôles de sensations : la peur de mes parents qui se disaient que mon grand-père n'arriverait jamais à passer à autre chose ; mais comment voulaient-ils qu'il passe à autre chose ? Il avait passé plus de 57 ans avec la même personne qu'il avait chéri du plus profond de son âme, comment pouvait-il effacer son existence ? Pour ma part, je trouvais cela rassurant. Ma grand-mère était une femme assez rude dans ces propos mais avec un grand cœur, elle aurait donné sa vie pour sa famille et je me rappelle encore de sa voix qui me grondait de ne pas rentrer à l'heure de la plage comme si c'était hier. J'avais bien vieilli depuis, je gardais contact avec mon grand-père grâce à des lettres que l'on s'envoyait régulièrement. J'avais essayé à plusieurs reprises de convaincre mes parents de retourner en Corse pour lui rendre visite mais ils refusaient. Ils disaient qu'ils n'avaient pas le temps. Et c'est lorsque mon grand-père décéda en 2007 qu'ils se rendirent compte de leur erreur.

Je ne l'avais pas revu et je pense que ça a été un énorme déchirement dans ma vie. Il était mon modèle, il était en avance sur son temps et tellement rempli de mystères. Il m'avait toujours intrigué et j'aimais l'écouter me raconter des histoires de ces aventures autour du globe. Il avait passé la moitié de sa vie à faire le tour du monde avec ma grand-mère, les photos posées sur la cheminée pouvaient en témoigner. Nous étions partis un jour de décembre pour aller l'enterrer auprès de ma grand-mère. Tout leurs amis étaient présents et j'en garde tout de même un bon souvenir, il avait retrouvé son âme sœur après tout.
Une fois mes études terminées et des tas de petits boulots pour payer mes études enfin finis, j'avais pris la décision de retourner en Corse. Je vivais en France mais j'avais toujours eu la nette sensation que la Corse était finalement faite pour moi et que c'était ma terre natale. Alors au début de ce printemps, le 24 mars pour être exact, j'avais pris toutes mes affaires stockées dans mon petit studio d'étudiant et je partis loin de mes amis, de ma famille, pour retrouver la terre que je chérissais tant.

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Chapitre que j'ai écris depuis un très long moment. Je sais que je ne suis pas du tout présente en ce moment, je m'excuse.
J'espère bientôt publier la suite même si vous vous doutez bien que je ne suis pas la plus régulière des personnes bahaha.
Prenez soin de vous, j'espère que vous allez apprécier ce chapitre.

Ma maid préférée ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant