Comment savoir quand une relation est vouée à l'échec? Comment savoir si au contraire elle va être durable?
Je croyais finir ma vie avec elle. Pour mettre les choses au clair, oui, je balance des deux côtés, je suis des deux bords...bref, je suis bisexuelle. Elle était tout pour moi, elle était ma meilleure amie, ma confidente, mon amante. Elle était ma vie. Pourtant au début ce n'était pas gagné. On a commencé à être amie en troisième. Très vite on est devenue soudées comme les 5 doigts de la main, on voyait l'une, l'autre n'était pas loin. Puis du jour au lendemain, elle ne m'a plus parlé. Pendant plus d'un mois elle m'a ignoré, elle me narguait, traînant avec une autre de mes amies. Ce fut très long et insupportable pour moi car déjà à ce moment là, elle était le centre de ma vie. Là où un ado ne parlerait que de ce beau mec qui lui plait mais qui n'est pas pour elle, moi je ne voyait que par elle. Elle. ELLE. Tout revint dans l'ordre et ce fut le début d'une très longue amitié. Rien ne pouvait nous séparer. Même le fait qu'elle soit au lycée sur Toulouse et moi sur Bézier. Ni son petit-ami. Ni, quelques mois plus tard, sa première petite amie. Le seul problème qu'il y avait avec elle, je l'appellerai V, c'était la jalousie. J'étais jalouse de V car elle me volait ma meilleure amie et elle était jalouse de moi car je lui prenait sa petite-amie. Ce fut ça pendant 2 ans, mais ça n'avait pas entamé notre amitié. Ca l'avait malgré tout un petit peu modifiée. Mais ce n'était pas vraiment de sa faute. Son arrivée dans la vie de ma meilleure amie m'avait fait réaliser quelque chose que je n'aurais jamais vu sans elle. J'étais amoureuse de ma meilleure amie. Etais-je prête à le lui avouer? Aurais-je le courage de le lui dire et de prendre le risque de me prendre un râteau et de gâcher une amitié? Oui. Ce fut le râteau du siècle. Elle ne sortirait jamais avec moi, j'étais sa meilleure amie tout simplement et je ne disais ça que parce qu'elle était avec une fille...Et malgré ça notre amitié ne partit que de plus belle. On était encore plus proches l'une de l'autre.
Quelques temps plus tard, elle s'est séparée de V, sa petite-amie et en a trouvé une autre. Ce n'était pas pareil, pas pareil du tout. Ma meilleure amie, pendant un moment s'était éloignée de moi. Sans rien dire. Ce ne fut qu'une fois cette nouvelle relation finie que j'ai découvert la raison de cet éloignement. Un nouvel obstacle face à nous qu'on a su traverser ensemble, unies comme jamais, unies comme toujours. Et c'est peu de temps après que notre relation a pris un nouveau tournant. De meilleures amies on est passé au statut "en couple".
Pendant 7 ans, malgré un petit interlude d'un mois et demi, ce fut le bonheur complet. On avait une complicité hors norme, on était toujours là l'une pour l'autre, on traversait tout ensemble et quand on avait un souci on le réglait. C'était 7 années où je ne me suis jamais sentie aussi complète, comme si je n'étais pas censée être ailleurs que là où j'étais avec elle. On avait des projets plein la tête: emménager ensemble, se marier et avoir des enfants.
On a emménagé ensemble, c'était merveilleux. Fous rires au quotidien, câlin et tendresse à tout va. Le paradis. Puis un magnifique jour de Mai, elle s'est mise à genoux et m'a demandé de devenir sa femme. Bien sûr j'ai dit OUI! Oui, je voulais être sa femme, vivre à ses côtés les bons et les mauvais moments de la vie, vieillir avec elle et pour elle! Et pendant un moment j'ai cru qu'on y arriverait. J'ai cru qu'on finirait toutes les deux grisonnantes, assises sur le porche de notre maison de campagne à regarder nos petits enfants courir et jouer dans le jardin. J'y ai cru. Mais y croire n'est pas le vivre.
Ce fut 7 ans de pur bonheur et en peu de temps ce ne fut plus le cas. Pas parce qu'on ne s'aimait plus ou que l'une d'entre nous avait fait une bêtise. Parce que continuer toutes les deux m'aurait demandé de faire le plus gros sacrifice de ma vie : ne pas avoir d'enfants.
Alors j'ai pris la décision la plus difficile que j'aie eu à faire jusque là... j'ai quitté l'amour de ma vie. Décision égoïste? Peut-être. Mais décision la plus douloureuse qui soit. J'ai laissé une partie de mon coeur avec elle et peut-être même une partie de mon âme. Est-ce que je le regrette? OUI. Est-ce que je le referai? OUI.
Cette décision m'a crevé le coeur mais elle m'a mené là où je suis aujourd'hui et même si le parcours est loin d'être joli, le résultat est le plus magnifique qui puisse exister.
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Ces quatre murs et moi
General FictionLes gens diront que j'ai de la chance. C'est vrai. J'ai un compagnon, un ami qu'on héberge temporairement avec qui je m'entends très bien, des parents et une soeur très présents pour moi et surtout, je vais réaliser mon rêve de gosse : je vais être...