Chapitre 2

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Je ne me suis pas endormie, par peur de rater encore une fois mon arrêt. Nous sommes arrivés à Antonito et il est présentement près de midi. Je prends ma valise en dernière et remercie encore pour une énième fois le chauffeur. Il me glisse d'un air pervers un bout de papier dans la main en me chuchotant que "Si je m'ennuyais un soir, lui lâcher un coup de fil et qu'il arriverait sans tarder pour me satisfaire." Je prends mon bagage de ses mains et m'éloignes le plus possible de lui et de son bus. 

Je regarde à droite et à gauche. Sur le site, le camp disait qu'un gros autobus rouge écarlate nous attendrait en avant du terminus, prêt à nous conduire au camp, cependant, je n'en vois aucun. Je trouve le site du camp de vacances et appelle au numéro donné sur le site, seul une femme robotique me répond que ce numéro était désormais désactivé. Mais c'est une blague?! J'ai donné ce même numéro à ma grand-mère trois jours auparavant pour qu'elle m'inscrive à ce camp de merde et il fonctionnait très bien. J'appelle une deuxième, troisième, quatrième fois... Au bout de ma sixième tentative, avec toujours ce satané répondeur, j'abandonne. Mais c'est quoi mon problème pour que toute la misère du monde me tombe dessus? Qu'est-ce que j'ai fait?

Je m'assieds sur un banc et me mis le visage dans les mains, cherchant une solution à mon problème. Je pourrais faire du pouce sur le rebord de la route? Non, je ne veux pas tomber sur un chauffeur-de-bus numéro deux... Je pourrais appeler un taxi? Ah, non. À cause de l'autre garce, j'ai plus un sou... Je prends mon téléphone et appelle ma grand-mère.

-"Allô, Alyssa?"

-"Salut mamie..."

-"Ça va? Tu es arrivée au camp?"

-"Pas tout à fait..."

-"Comment ça? Ça fait des heures que tu es supposé y être..." Je me lance alors dans un récit détaillé de mon escapade en bus en omettant le fait que mon deuxième conducteur de bus était un pervers pédophile. Je remarques, vers la fin de mon récit, que l'attention de ma grand-mère n'est pas concentré sur mon récit à cent pour cent. Je fronçe les sourcils lorsque je finis mon histoire et que je n'ai aucune réponse du combiné.

-"Mamie, ça va?"

-"Euh... Oui oui, ma chérie. Aly, je dois te laisser, je te rappelles dans quelques minutes." Et avant même que j'ai pu ajouter quoi-que-ce-soit, elle raccroche. Je regarde mon cellulaire d'un air outrée et baisse les bras lâchement. Je suis au milieu de nul part, sans argent avec aucune solution en poche pour me sortir de ce pétrin et tout ce qu'elle décide de me faire est de me raccrocher au nez? Alors là... Avant même que j'ai eu le tant de me lamenter plus sur mon sort, elle me rappelle. 

-"Allô mamie?"

-"Allô ma chérie, tu es où exactement?''

-'' Euh...'' Je regarde autour de moi, à la recherche d'une adresse quelconque. ''Je suis au 2912, Mandrake Street. Pourqu...''

-''D'accord, une minute, Aly chérie.'' Et elle raccroche encore. Mais elle se prend pour qui, celle-là? Ne pourrait-elle pas tout simplement me réconforter et me donner des idées de solutions qui pourrait m'aider à me sortir de là? Une autre sonnerie de mon téléphone me stoppe dans mon élan de protestation. 

-''Alors là, mamie, si tu oses me raccrocher encore au nez tu rêves.''

-''Baisses d'un ton, mon amie Margarette vient te chercher. Bouges surtout pas d'où tu es.''

-''Ton amie Margarette? Depuis quand t'as des amis à ving heures de routes de San Francisco?''

-''C'était pendant mes études, quand mes genoux pouvaient encore danser le twist. J'ai rencontré Marge sur la plage, l'été de mes dix-sept ans. Ce fût ma nuit la plus toride...''

Camp PookahWhere stories live. Discover now