Chapitre 1

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Aujourd'hui, c'est le premier jour des vacances. Je m'assois sur ma valise, essoufflée. Je viens de passer une heure à batailler avec mes bagages. Maman a décidé de m'envoyer passer l'été chez ma tante, Molly. C'est sa soeur, et je l'adore. Elle a toujours été là pour nous, surtout après le départ de Papa.

- Charlie ! appelle Maman. Charlie dépêche toi ! Ton train part dans deux heures, et je ne tiens pas à arriver à la dernière minute !

Je souris. Tout ma mère ça. Continuellement stressée, et toujours très organisée, à vouloir sans cesse tout contrôler.

Je descend les escaliers, mes deux valises et mon sac à la main. Je suis si excitée ! Ma tante vie dans un petit village du nom de Hope Valley. Il est entouré d'énormes collines, et les maisons sont toutes plus belles les une que les autres.

Maman dépose mes valises dans son coffre, et s'empresse de démarrer. Par cette chaude journée d'été, l'air de la voiture est irrespirable, je dois ouvrir ma fenêtre.

Après environ une demi-heure de trajet, nous arrivons à la gare. La gare. Cet endroit étrange, un peu coupé de tout, à l'atmosphère aussi triste qu'heureux. Maman me traîne jusqu'aux escaliers, et commence lentement à monter. Je la suis, portant uniquement mon sac. On parvient enfin au sommet. Maman, rouge et transpirant, regarde sa montre, et soupire de soulagement.

- Ouf ! Ma chérie, ton train part dans une quarantaine de minutes. J'ai eu si peur que tu le manques !

J'éclate de rire. Elle est vraiment incorrigible ! Elle va me manquer pendant ces deux mois. Oh non ! Ça y est, j'ai envie de pleurer. Pourquoi suis-je aussi émotive en ce moment ? Je détourne la tête. Je déteste qu'on me voit pleurer. Heureusement, Maman n'a rien remarqué. Elle me serre dans ses bras, m'enveloppant tendrement dans son parfum. Avec un soupir, elle se dégage finalement, et me regarde avec gravité.

- J'aurais tellement aimé passer l'été avec toi !

- Oui, je sais Maman, mais je suis très contente tu sais d'aller chez Tante Molly. Je l'adore, elle est si gentille ! Ne t'inquiète pas pour moi, et passe de bonnes vacances !

- Oui, j'essaierai de ne pas trop m'angoisser. Et...

Je vois bien qu'elle hésite à poursuivre. Je respire profondément, sachant qu'elle s'apprête à parler du sujet tabou. Finalement, elle se lançe à l'eau.

- Tu sais, pour ton père, il aurait aimé venir t'accompagner lui aussi.
Je serre instinctivement les poings, ce simple mot me hérissant les poils.

- Alors pourquoi est-ce qu'il est pas là ? je demande, plus agressivement que je l'aurais voulu.
- On en a déjà parlé. La situation est compliquée.

Avant que j'ai le temps d'ouvrir la bouche, elle change de sujet.

- Allez, il faut y aller Charlotte.

Elle monte mes bagages dans le wagon, et je vais m'asseoir dans mon compartiment. Maman se penche et me serre brièvement dans ses bras, me répétant que je vais lui manquer. Mon coeur se serre. Puis elle se redresse, et sort pour que je ne la voit pas pleurer. Et heureusement, sinon elle risquede m'entraîner dans son chagrin. Elle patiente sur le quai, le visage rivé vers ma vitre. Lentement, le train se met en marche, et ma mère disparaît progressivement de mon champs de vision. Je plante mes écouteurs dans mes oreilles, et regarde le paysage défiler.


Mes doutes et mes peurs sont restés à la gare, devant moi, il n'y a que de l'aventure et des promesses de re-nouveau.

L'Étrange Monde De L'Impossible Où les histoires vivent. Découvrez maintenant