Chapitre 2

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Je m'ennuie. Cela fait déjà deux heures que le train poursuit sa route, et j'ai épuisé toutes les possibilités d'occupation qui s'offraient à moi. La ligne s'arrête brusquement. Je soupire. Probablement encore un problème technique. C'était déjà le troisième. Pour m'occuper, je décide de sortir mon carnet et un crayon, et de croquer discrètement les passagers du train. Le couple assis en face de moi m'observe avec attention. Je vois bien qu'ils veulent me demander quelque chose, mais qu'ils n'osent pas.

- Hum. Mademoiselle, excusez-moi, mais pourrait-on mon mari et moi voir votre travail je vous prie ?

Je penche le carnet vers eux, et ils hochent la tête.

- Jeune fille, vous avez énormément de talent, et nous aimerions que vous réalisiez un portrait de nous d'eux. Bien entendu, ce travail sera rétribué. C'est pour nos cinquante ans de mariage, termina la vieille femme avant de regarder amoureusement son époux.

Je réfléchis un instant, et décide d'accepter. Après tout, si je peux faire plaisir, et puis ça va m'occuper un moment.

- Je suis d'accord, mais à une condition.

- Ah laquelle ?

- Je fais cela gratuitement. Considerez que c'est mon cadeau.

Et me voilà partie. Une demi-heure plus tard, mon travail est est fini. Je le prends en photo, et le tends aux amoureux. Ils me remercient chaleureusement, et nous commençons à discuter un peu. Le couple descend ensuite, deux arrêts avant le terminus, et je vais chercher ma valise pour me préparer à descendre.

En sortant du train, je me sens comme étouffée par la chaleur ambiante. Je peste. L'air climatisé du train commence à me manquer. Je cherche ma tante du regard. Elle se tient près d'un poteau, et me sourit. Alisson, sa copine, n'est pas là. Je suis impatiente de la voir elle aussi, parce qu'elle est toujours souriante et a le don de remonter le moral. Avec Molly, elles se sont rencontrées à la fac, et ça a été le coup de foudre. Et depuis, elles sont inséparables.

Ma tante me serre contre elle, m'enveloppant de son doux parfum vanillé. Cette odeur me rappelle mon enfance, lorsqu'on se construisait une cabane pour échapper à l'orage. Le même parfum flottait dans l'air, et m'apaisait.

- Ça va ma chérie ? Tu ne peux pas savoir comme tu nous as manqué. Je suis trop contente que tu passe l'été avec nous ! Allez, vient on va poser tes affaires dans la voiture. Nous prenons la route, en direction des montagnes. Le petit village de Hope Valley se trouve juste au milieu, protégé des intempéries. Dans une heure nous serons à la maison.

Tante Molly se gare devant sa maison.

- Ça te dirais de manger italien ?

Elle sourit en voyant mon regard débordant de joie.

- Comme quoi c'est pas trop difficile de te faire plaisir. On te mets quelque chose dans la bouche et ça y est tu es contente !

Je l'ignore, un peu vexée. Comme si j'étais un estomac sur pattes ! Mais je dois cependant avouer qu'une bonne raclette ou un petit risotto peuvent me mettre dans de bonnes dispositions.

Dans la maison, il n'y a aucun bruit. Je vais sur la pointe des pieds dans le salon, m'attendant à trouver Alisson, mais seul Happy, le chat de mes tantes, est dans la pièce. Je retourne auprès de Tante Molly.

- Tatie je crois qu'Alisson s'est cachée. Tu viens m'aider à la trouver ?

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous retournons la maison, mais la cachette d'Alisson est introuvable.

Je commence sérieusement à m'inquiéter à présent. Alisson ne répond pas lorsqu'on l'appelle, et son téléphone est posé sur la table de la cuisine. Il faut se rendre à l'évidence, elle a disparu.

L'Étrange Monde De L'Impossible Où les histoires vivent. Découvrez maintenant