La Piste Des Étoiles

Ce qu'il reste

Ecoute la douce symphonie des tambours du vent : 

Ses envolées dans la promesse d'un somptueux rêve blanc

Et sa résonance semblable aux larmes de l'océan roulant sur le sable,

Sa douce et longue beauté des grands jours

Coincée entre deux tissus de soie

Et son parfum remarquable des bords du fleuve.

Ecoute la brise qui se casse contre les écorces des arbres,

Dures et glaciales en hiver comme en été : 

Sa voix tendre se mêlant aux feuilles

Et les faisant danser et tourbillonner

A la vitesse d'un ouragan,

Et son euphorie, sa folie des grandeurs,

Quand aux grands sapins elle grimpe agilement.

 Ecoute les murmures de la tempête.

Agitant les nombreux nuages des anges

Et le ciel bleu d'un après-midi serein : 

Son silence d'or d'une nuit argentée

Dans la grande peur noire 

Et ses rubans de terre volants dans les airs,

Se mêlant aux étoiles.

Ecoute la bise, la gelée du matin, ce froid

Glacial qui tétanise les chevilles dès lors qu'il les touche : 

Sa paresse sans nom qui somnole

A travers les prés mouillés, verdoyants.

Elle se glisse entre les herbes, elle rampe et ondule

Jusqu'à ce qu'elle forme deux yeux jaunes et terrifiants

Dans la sombre lumière de la Lune et se jette

Sur la première forme de vie qui croise son chemin,

Ne laissant d'elle qu'une seule carcasse de glace

Et de frissons éternels.

Ecoute la douce symphonie des tambours du vent

Et observe ses moindres gestes

Car elle prendra de toi ton âme et ton esprit,

Envoûtante de beauté et repartira repue,

Comblée.