La voix des morts.

Chapitre 1

Depuis qu'il était tout petit Thanatos avait toujours eu affaire avec des personnes surprenantes. Le souvenir dont il se souvenait le mieux était lors de sa fête d'anniversaire pour ses 6 ans,

ce jour là, sa mère et sa sœur avaient organisé toute la surprise en invitant les meilleurs amis de Thanatos, en préparant le gâteau d'anniversaire le plus chocolaté possible et en achetant la fameuse Batmobile miniature dont il avait tant rêvé. Cependant, la plus grande surprise de cet anniversaire était la présence de son père dans l'ombre du salon.

A cet instant, Thanatos ne pouvait s'empêcher de courir en pleurant pour prendre son père dans ses bras, ce qu'il avait oublié c'est que cet homme qu'il voyait très clairement en face de lui était mort depuis deux ans. C'est donc le mur du salon qu'il embrassa passionnément.

Depuis ce jour, Thanatos croisait son père, sa grand-mère, la voisine du dessous, l'ancien facteur et même Néfertiti son premier chaton.

Bien qu'il n'ait jamais parlé à son père depuis cet anniversaire, il s'était quand même assez bien habitué à ce monde mélangé au sien grâce à sa grand-mère avec qui il discutait régulièrement, bien qu'il ne l'ai jamais connue.

Gaïa était une vieille femme sage qui prenait toujours le temps de répondre aux questions de Thanatos et qui l'encourageait chaque jour à être gentil avec ces « fantômes » qu'ils croisaient.

Le problème que Thanatos rencontrait en permanence avec ceux-ci était qu'il ne pouvait faire la différence entre une personne décédé et une personne vivante et cela entraînait toujours des moments plutôt gênant où des personnes normale pouvaient le voir rire ou s'énerver tout seul

C'est depuis ce genre d'expérience que Thanatos se renferma sur lui-même et ne parla plus à personne afin de ne pas être prit pour un idiot par les personnes extérieures.

Aujourd'hui, Thanatos à 16 ans, il vit avec sa mère et rend souvent visite à sa sœur Hera, qui fait des études de droit à Paris.

L'adolescent a toujours été gâté et choyé par sa mère qui le voit comme l'homme de la maison, ce qui le met très mal à l'aise, lui qui souffre de timidité maladive et d'un naturel craintif, il n'aime pas être mit en avant, et pour cause, le jeune homme bien portant, très blond et très pâle qu'on le croirait albinos a toujours été mal dans sa peau.

Ses seuls amis, Melchior, un jeune garçon noir surdoué dont les parents sont catholiques et Nicolas, un russe arrivé en France lorsqu'il avait 9 ans, ont toujours été derrière Thanatos et partagent avec lui ce secret inavouable. Nicolas et Melchior se sont également chargés de tenir Thanatos hors de ses « fantômes » que le jeune catholique jugeait impures. Selon lui, les personnes décédées se trouvant dans le monde des vivants sont des gens n'ayant pas le droit d'atteindre le paradis et qui sont condamnées à airer sans but dans leur monde.

Ces dernières paroles avait blessées Thanatos étant donné qu'il avait vu son père et qu'il parlait régulièrement avec sa grand-mère ; Par esprit de contradiction, il voulut recommencer à parler avec les morts comme lorsqu'il était petit.

Et c'est un soir de décembre alors qu'il pleuvait à verse, que sa volonté de rencontrer de nouvelles personnes prit forme : de retour de l'école sur le chemin de son foyer, pour la première fois il leva la tête... Ne plus voir où il marchait le déstabilisait mais l'adrénaline n'en était que plus fort !

Il regarda à droite, à gauche, devant, derrière... bien que l'averse coupait son champs de vision il vit hommes, femmes, enfants, adolescents... tous s'activaient dans l'espoir de ne pas recevoir trop de gouttes de pluie. C'est lorsque le jeune timide se rendit compte qu'il allait surement rapidement s'enrhumer s'il ne se bougeait pas qu'il entendit une petite voix à peine audible :

-« Que fais-tu seul ici ? Viens vite sous mon parapluie ! »

Ni une ni deux, Thanatos se réfugia sous le dit parapluie et y découvrit une petite fille aux vêtements douteux, d'à peine 8 ans qui le scrutait de long en large. Sans même essayer de cacher son dégout la mystérieuse gamine lui tira la langue :

-« Tu es drôlement gros pour un adolescent toi !

- Je... Je te demande pardon ? » Sa mâchoire perçait le pavé.

-« J'ai dit que tu étais plutôt grassouilllé, comme un cochon. »

Cette fois-ci Thanatos n'osa relever. Alors rougissant de honte, il fit volte-face et s'apprêta à partir.

-« Tu es vexé ? Pardon je ne sais pas m'y prendre avec les gens plus vieux. »

Elle fit une moue désolée et sembla presque pleurer avec ce temps pluvieut.

-« Ne pleure pas ! Je suis désolé si je t'ai brusqué petite... »

Thanatos s'approchait d'elle. Avant de ne pouvoir lui toucher l'épaule en guise de pardon, le petit diablotin s'écarta de manière théâtrale, fit une énorme grimace sûr-exagérée et lança de sa voix la plus grave possible :

-« Tu es tombé dans mon piège machiavélique ! Mouhahaha ! »

Puis, sous le regard complètement décontenancé de Thanatos, elle balança son parapluie par terre et courra comme une sorte de ninja ; elle disparut rapidement derrière le rideau d'humidité.

Thanatos rattrapa rapidement le parapluie qui faillit s'envoler et marcha en direction de sa maison.

Cette fille était drôlement étrange et malpolie, était-elle une sans abri ? Tout de suite, l'adolescent fut pris d'une pitié sans borne pour cette enfant seule et sans parapluie sous cette averse...

« Tout de même, qu'elle gamine pleine d'énergie. »

A cette pensée, Thanatos ne put retenir un sourire. Elle avait tout de même réussie à le faire rire après tant d'année sans parler à aucuns inconnus...

Le lendemain de cette épopée incroyable, Thanatos se rendait, comme tous les matins, à pied jusqu'à son école.

Alors qu'il s'attendait à recroiser cette enfant, qui semblait être sans domicile, au niveau de la cathédrale de sa ville, il ne vit rien d'autre que le brouillard d'un matin de décembre ; déçu il arriva à son lycée, la mine boudeuse et remplie d'une détermination affligeante.

C'est alors qu'il vit au loin Nicolas rentrer dans leur salle de classe afin d'échapper à une foule extrêmement bruyante.

A son tour, Thanatos se freya un chemin jusqu'à la salle qui arborait le panneau « 1ère L » ; la L qui signifiait Littérature, était une classe très petite et avec très peu d'élèves, mais la littérature et la mythologie grec avait eu raison de l'adolescent et l'avais forcé à choisir cette filière.

Il chercha alors des yeux son ami russe et le découvrit en pleine révision.

-« Depuis quand es-tu aussi sérieux Nicolas ? » s'amusa Thanatos.

-« Depuis que tu es aussi lourd Thanatos. Tu as oublié le contrôle d'espagnol ?

- Aïe. »

Le point faible de Thanatos. Outre les langues mortes, ce dernier ne supportait pas apprendre ne serai-se qu'un petit mot de vocabulaire.

Alors qu'à la différence, Nicolas était un élève brillant pour les langues, trilingue, s'était surement la raison pour laquelle il avait choisi la même filière que son ami.

-« Tu es incorrigible » lui disait-il en lui assenant un gentil coup sur le bras.

Après s'être excusé auprès de son ami, celui-ci devint son professeur improvisé et il lui expliqua rapidement quelques règles de grammaires et quelques mots de vocabulaires que Thanatos appris avec beaucoup de mal ; fort heureusement pour lui, M. Moralès était très en retard.

La suite de la journée se déroula sans encombre pour un adolescent des plus banals au sein d'une école des plus banales. Cependant s'était ce que Thanatos se disait à longueur de journée en oubliant sa malédiction. S'était également dans ces moments où il se sentait enfin normal que quelque chose des plus anormal lui arrivait quasiment instinctivement.