Il se levait à l'aube, lorsque le ciel rosissait et que les oiseaux chantaient à travers ses volets mal fermés.
Son premier réflexe était d'attraper l'arrosoir préalablement rempli dans un coin de la pièce et de nourrir la dizaine de plantes qui ornaient cette étagère d'un vieux bois sombre. Après ça, il observait face à ce miroir suspendu ces quelques tâches de rousseurs qu'il détestait tant et, avant de sortir, il vérifiait toujours qu'il n'avait pas dormi la fenêtre ouverte.Il partait pour la faculté, comme accroché à ce sac désordonné, et malgré la psychologie et l'intérêt qu'il y portait, lorsqu'il s'ennuyait, il jouait avec ce fin bracelet que je lui avais offert, le sourire tendre. Parfois, il se perdait au creux de milles et une pensées, où l'univers le fascinait, avec ses mystères et son immensité.
Il rêvait de scaphandre, d'infini et d'étoiles surdimensionnées.
J'aurais voulu lui donner le monde entier.Lorsque midi sonnait, il succombait souvent à ce restaurant végétarien sur la quatrième rue, où raisonnaient inlassablement des airs d'opéra.
Là, il riait aux éclats devant l'écran de son téléphone recouvert de traces de doigts.
Lorsqu'il souriait, il laissait entrevoir ce minuscule défaut sur l'une de ses incisives qui le complexait, mais que personne ne voyait.
Il prenait soin de sa santé, faisait attention à ce qu'il mangeait et, lorsque je fumais, il m'en voulait.Il adorait les bibliothèques. Alors, lorsque le temps le lui permettait, il s'y arrêtait. Il se promettait, une énième fois, de ne pas y rester trop longtemps et, comme chaque fois, il ne s'y tenait pas. Il jouissait de l'odeur des vieux livres, d'ailleurs aussi vieux que le bibliothécaire aux lunettes rondes à qui il avait emprunté le style rétro sans se l'avouer. On ne se demandait jamais s'il était plus intelligent que soit, c'était évident. Il était drôle, sans jamais être méchant, et il ne voyait que le bon côté des gens.
Il lui arrivait d'espérer, en regardant par la fenêtre, y voir tomber quelques flocons. Il adorait noël.
L'odeur des cookies que sa mère préparait et la joie ambiante lorsque sa famille tumultueuse se réunissait rien que pour la soirée.
Il était un peu ce cousin d'Amélie Poulain qu'on invitait plus aux fêtes de famille parce qu'il faisait pleurer grand mère.À l'heure de la fermeture il rentrait, retrouvant son petit appartement dans le treizième arrondissement. Les vêtements froissés de la journée et ceux de deux semaines auparavant finissaient sur cette chaise aux boulons rouillés et, après avoir ouvert la fenêtre, il aimait allumer l'une de ses quinze bougies parfumées qu'il avait ramenées de tous les endroits qu'il avait visités. Alors, des notes de patchouli se mêlaient à l'odeur des feuilles tourbillonnantes sous un soleil doré et, parfois, il dessinait, en traits légers, ce qui avait pu marquer sa journée. Ça le détendait. Il n'a jamais su que j'achetais souvent les mêmes bougies, pour avoir l'impression de ne jamais le quitter.
Sous la couette, il venait toujours coller ses pieds gelés sur mes jambes. Je me débattais pendant qu'il riait, et je crois que je retombais amoureux chaque fois que je le regardais.
Lorsqu'on se retrouvait les soirs d'été, que la chaleur de la journée laissait place aux étoiles épurées, on s'aimait des heures sans se lasser et, même si mes nuits étaient blanches à ses côtés, j'ai continué à rêver.___
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Meraki ➟ jikook [OS]
RomanceJuste un travail que j'avais à faire en français, sur lequel j'ai vraiment aimé bosser. (ps : j'ai eu 20, ehe)