J'adore commencer des histoires, c'est toujours palpitant et on a envie de le crier à tout le monde. C'est en revanche très difficile de les finir comme on veut. Je sais qu'avant certains auteurs pratiquaient l'écriture automatique. C'est très simple et en même temps compliqué. Il faut plonger au fond de soi, et écrire des mots, qui n'ont pas forcément de rapport entre eux, et après on peut en faire autre chose, ou laisser comme ça. Le principe me plaît, mais les choses que je peux trouver au fond de moi quand je regarde me font parfois un peu peur. Pas seulement parce que c'est vachement intime, aussi parce que j'ai l'impression de découvrir une nouvelle personne à chaque fois. On change tellement rapidement, c'est assez effrayant en fait. J'ai toujours aimé les gens et personnages compliqués, mais j'ai une extrême fascination pour les gens simples. Ceux qui peuvent tout faire sans se demander ce qu'il va se passer après, sans voir le regard et jugement des autres. On devrait tous faire ça, mais quel recul extraordinaire il faut avoir sur la vie pour limiter sa propre pensée à ce sujet. Certains les appellent des cons, des imbéciles, des inconscients, des irresponsables. Il y en a sans doute dans le tas qui le sont, il faut de tout pour faire un monde n'est-ce pas, mais c'est un peu injuste de tous les mettre dans le même tiroir. Il n'y a pas qu'eux bien sûr qui subissent ce genre d'injustice. Une de mes meilleures amies est une vraie boule d'énergie, elle donne des câlins à tous ceux qui ouvrent les bras, et n'en refuse à personne. Je sais très bien qu'il existe des gens qui ne voient pas ces personnes comme un petit soleil comme moi, mais ils voient plutôt une collante, celle qui va rester dans tes pattes et qui veut pas lâcher. Il y a bien entendu des gens collants, ce serait pour le coup hypocrite de le nier, mais il y a quand même une énorme différence entre un petit soleil et une sangsue. Moi aussi j'ai enduré ça. Je ne suis pas une boule d'énergie, je suis plutôt farouche, j'observe mon monde avant d'intervenir, et ça m'a valu de me faire qualifier de sauvage, d'asociale, j'ai même eu cruelle une fois. Le plus drôle c'est que ce sont des gens que je ne connaissaient pas vraiment qui ont dis ça. Et puis aucun d'eux n'a eu les couilles bien sûr de me dire ça en face. Ce sont de vraies amies à moi qui me l'ont rapporté. Ben oui, c'est une sauvage celle-là elle va péter un plomb et nous mordre. J'ai déjà fait bien pire que ça et j'aime pas trop les malhonnêtes. J'avais une prof comme ça, elle m'avait fait passer pour une menteuse et une fois le nez dans sa merde elle a pas été capable de reconnaître qu'elle avait tort et de s'excuser. Enfin voilà, maintenant je suis énervée et il est très tard alors je vais dormir.
Je me suis réveillée pour mettre un titre à cette pensée, et j'ai pas pu trouver. Je me suis rendue compte que tout devait avoir un titre dans ce monde. On nous donne un prénom à la naissance, on donne un titre à notre profession plus tard, et on nous range dans des petites cases comme j'en parlais hier. J'ai parlé aussi de mon amie le petit soleil, elle va peut-être se reconnaître mais au cas où, elle s'appelle Noëmy. J'ai d'autres amis, pas énormément non plus, mais juste assez pour pleurer comme une conne quand j'y pense. Ils sont tous merveilleux et ils ont tous une case dans mon cœur, intitulée "Indispensable".
