A l'Ombre du Roseau

Prologue

Le soleil se levait, en un matin de printemps comme tout les autre, et ce au bord d'un lac bordé par des rangées entières de roseau dont la lourde tête emplumée penchait à la rencontre de leur reflet troublé. La lumière n'avait pas encore atteint les plantes qui en ce jour arrivait tout juste à leur maturité, attendant un miracle. L'attente n'était pas lourde, inconsciente. 

Puis soudain le premier rayon de soleil accrocha la plume d'un roseau et se mit à descendre, le caressant comme un nouveau né et créant au delà l'ombre d'un nouveau jour. Un long frémissement agita le lieu lorsque d'autre roseau touchés tremblait, recevant un cadeau bien étrange : la Vie.

De l'ombre morte crée par la lumière du jour se détacha alors une forme noire, mouvante qui semblait pousser contre l'ombre, comme pour atteindre l'extérieur. Elle finit par traverser la membrane invisible la retenant et une petite main frêle, minuscule, s'étira, goûtant à la chaleur. Un bras tout aussi fin traversa puis une tête ronde et enfin le torse... Plus lourde que le reste, la partie du corps en dehors des ténèbres en entraîna le reste et la petite forme chuta, roulant jusqu'à la base du roseau, son visage dans une flaque lumineuse qui la réchauffa. 

Là où se trouvait sans doute son torse, difficile de le dire au vu de la couleur de son corps, se produisit une étincelle, délicate puis plus vive tandis que s'illuminait l'esprit de l'Ombre précoce. Tout son être s'illumina alors par endroit de cette couleur pâle, fissurant l'ombre pour la faire vivre sur une terre où les créatures de son essence n'était pas sensées survivre. Enfin, elle ouvrit les yeux, ceux ci nimbé de la même lueur.

Ce phénomène n'était pas isolé, tout les printemps il se répétait en différents endroit, des ombres naissait en silence, ce silence seulement ponctué de temps à autre par la chute de celles qui naissaient trop hautes et se trouvaient à leur naissance incapable de garder un équilibre même précaire. 

Mais alors que toutes ne savait encore que survivre, cette petite ombre-ci se trouvait être différente, observant déjà le monde de cette manière adorable qu'on retrouve chez les enfants humains.

Son nom ? 

Elle se nommait et se nomme encore Fai, ceci est sa découverte du monde.