Des cris s'échappent d'un appartement. Ils éclatent dans l'air comme des feux d'artifices et s'éparpillent jusqu'à disparaître afin que le calme de nouveau s'installe. De ce brouhaha sans queue ni tête, si on y prête un peu plus l'oreille, on y distinguera deux voix de timbres hétérogènes qui s'accrochent, s'harmonisent, se complètent malgré les propos explosifs qui font surface. Du coin de la fenêtre entre ouverte, voilée par deux rideaux aux motifs vichys, on y découvre une cuisine et nos deux parties ayant recueilli l'attention totale du voisinage pourtant habitué à ces querelles.
On sait déjà de source sûre qui s'agit de Madame Min et de son fils turbulent, qui se seraient peut-être fâchés pour une bouteille de lait vide retrouvée malencontreusement dans le réfrigérateur ou bien, plus courant, une chaussette sale échouée sur le sol du couloir après un naufrage lors de son hasardeuse traversée entre la chambre de l'éphèbe et le panier à linge. Ces deux-là étaient en réalité bien connus, même par les rues les plus éloignées, pour être le foyer épicentre de l'animation du quartier. Leurs enfantillages avaient don de raviver les cœurs et esprits épuisés par la dure routine de travaille de certains, volaient les sourires des voisins de paliers les plus médisants ou maussades et, ravivaient la feue jeunesse des anciens guettant toujours les ragots de ce petit appartement rempli de vie...
« Plutôt mourir que de passer deux mois là-bas ! Il faudra me passer sur le corps, tu entends ?
- Celle qui est plus proche de la mort pour l'instant c'est ta grand-mère donc pour une fois Yoongi, fais-moi plaisir et va passer du temps avec elle ! Ça nous fera des vacances un peu, il y en a marre de te t'entendre râler sans arrêt.- Des « vacances » ? Pas pour moi ! Je la connais la vieille, si c'est pour me faire ramasser ses patates merci non merci, je préfère encore passer mes journées avec toi et Dieu sait que c'est un supplice.
- Non mais vous l'entendez parler à sa mère ? Il est hors de question que je cède à tes caprices, je t'envoie chez Mamie. Point final. »Min Yoongi était un enfant compliqué. Sa mère ne cessait de se tirer les cheveux, tiraillée entre ses sautes d'humeur, ses caprices et, la cruelle absence de conversation qu'une famille tout à fait normale devrait avoir. Ils n'échangeaient que pour se disputer. À vrai dire, Madame Min ne connaissait rien de la vie de son unique fils hors des quatre murs de leur humble appartement. Les seules informations qu'elle arrivait à dégoter, émanaient des appréciations de ses professeurs qui le décrivaient comme « un enfant discret, timide et serviable ».
En effet, elle était tombée des nues.
-
Fiction expérimentale inspirée des couleurs de "Call me by your name" et des nuances du shôjo "Le sablier".
Coeur sur vous.
VOUS LISEZ
Fields | taegi
Fanfiction- Il eut, tout à coup, comme l'étrange impression de n'avoir jamais rien ressenti jusqu'à ce jour.