« Mérédith Arnold ! Vous ferez un petit détour par le bureau du proviseur puisque vous semblez tout mieux savoir que tout le monde ! »
Excuses-moi vieille biquette de t'avoir appris quelque chose, si tu n'es pas fichu de nous donner des informations véridiques et d'accepter une correction de la part d'un élève, il te faudrait peut-être songer à une réorientation professionnelle.
Madame Linch me fixait de ses deux globules noisettes, avec un regard qui se voulait stricte et froid. Tout ce que moi je voyais, c'est qu'elle était blessée dans son égo.
Ma professeure de biologie ne s'acharna pas d'avantage sur moi et recommença enfin son cours, que je ne prenais pas vraiment la peine de noter.
Ok, je n'ai que 18 ans, je ne sais rien mieux que personne, je n'ai jamais dit le contraire, seulement les professeurs ne sont pas des exceptions, tout le monde, je dis bien tout le monde a le droit de faire des erreurs et de se tromper, qu'il s'agisse d'une jeune adulte de 18 ans, d'une femme mure de 56 ans, d'un grand-père de 82 ans, peu importe, même le plus instruit des êtres ne sait pas tout. On a toujours quelque chose à apprendre des autres.
Cette professeure ne supporte juste pas qu'on la contredise, elle ne peut admettre qu'elle peut se tromper, je suis la seule personne à oser m'opposer à ses propos, alors elle déverse autant de colère que possible sur moi.
Lorsque la sonnerie retentit, je ne fus pas l'une des premières à sortir comme vous pourriez le penser, je n'étais ni la dernière.
Une fois dans le couloir, je me rendis compte que c'était notre pause de midi, alors je m'empressais d'aller sur le parking attendre mon grand frère Carter, nous mangions ensemble chaque midi, quelques fois, ses potes se joignaient à nous. Je n'avais pas vraiment d'amis au lycée, pas parce que personne ne m'aimait, mais par choix, je m'isolais volontairement des gens. J'étais très bien avec mon frère et ses amis qui, au fil des repas, étaient également devenus les miens.
Seulement quelques minutes après être arrivée sur le parking, j'entendis vrombir le moteur de la moto de mon frère, ce qui au passage attira le regard d'un grand nombre de curieux. Mon frère, au-delà de sa beauté assez naturelle, dégageait de lui un charme et un charisme assez surprenants, et je voyais alors très bien les yeux des pimbêches en rut qui le dévoraient des yeux, je percevais très clairement aussi leur envie de m'assassiner pour monter à l'arrière de sa bécane. Au grand damne de ces demoiselles aux hormones en pleine effervescence, mon frère s'avérait être hors de portée des lycéennes à peine majeures, il avait 25 ans et avait toujours été attiré par les femmes légèrement plus vieilles. Ne vous méprenez pas, par plus vieilles, j'entends moins d'une dizaine d'années de plus que lui, ce qui selon moi, est tout à fait raisonnable.
Mon frère était la personne la plus importante à mes yeux, nous avions une de ces relations frère-sœur où l'on donnerait tout, même sa propre vie, pour l'autre. Il me défendait dans n'importe quelles situations, aussi bien face à des inconnus que face à nos parents.
Bien que j'ai essayé de l'en dissuader, il est resté dans notre ville pour moi, et a promis que, dès que j'aurais mon diplôme, il m'emmènerait avec lui, et on partirait reconstruire une vie ailleurs.
J'aimais mon frère plus que tout au monde, et il me rendait cet amour au centuple.
Aussi parfait paraisse-t-il, mon frère a pourtant un très très gros défaut, celui d'être impulsif, et surprotecteur, ce n'est pas si anormal, c'est un comportement normal de grand frère, seulement à partir du moment où mon corps a décidé qu'il était temps de faire comprendre au monde qu'il appartenait bel et bien à une femme, j'ai arrêté de compter les fois où mon frère s'est battu à cause d'une remarque, d'un geste ou même d'un regard déplacé ou un peu trop insistant. Dans un certain sens, il avait peur qu'un jour, je me mette à aimer quelqu'un d'autre plus que lui. Cet idiot n'a jamais compris qu'il passerait toujours avant tout le monde.
Je ne vais pas non plus le blâmer, bien que je n'en sois pas au même stade de protection fraternelle que lui, j'ai toujours fait comprendre aux femmes qu'il fréquentait que je serais à jamais la première dans son coeur, et que si elle osait lui faire ne serait-ce qu'un tout petit peu de mal, je me ferais un malin plaisir à la faire dégager aussi rapidement qu'elle était apparue. Il y en a bien une ou deux qui ont essayé de me remplacer, ou pire de lever la main sur moi en me traitant de gamine possessive, mais dès que ces incidents parvenaient aux oreilles de Carter, elles s'en allaient immédiatement sans retour possible.
Lorsque la moto de mon frère redémarra, je pus voir les regards envieux nous suivre jusqu'à l'angle de la rue.
Nous nous rendions au fastfood où on avait l'habitude de manger avec ses potes, d'ailleurs, lorsque nous sommes arrivés, ils étaient déjà tous là, je connaissais chacun d'entre eux pourtant en m'approchant, il y eut un visage que j'étais incapable de reconnaître. Je n'eus pas réellement le temps de m'interroger que Carter venait déjà m'éclairer.
« Merry, je te présente Jacob, il vient d'être embauché dans l'entreprise, il est vraiment cool. » dit-il à mon intention, puis il reprit :
« Jacob, c'est Meredith, ma petite sœur. Oui, elle est belle, vraiment très belle, mais c'est ma petite sœur. » dit-il ensuite à l'égard du nouvel arrivant.
« Oh, enchanté. Et t'inquiète pas Carter, le message est clair, pas touche » lança alors l'ami de mon frère en me dévisageant de manière troublante.
Lorsqu'on pénétra dans l'enceinte du fastfood, je vis le regard de Jacob, qui était toujours posé sur moi, puis, il esquissa un sourire des plus craquants.
Karla
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To the End
RomanceAlors qu'elle n'a que 18 ans, Meredith fait la connaissance de Jacob, ami de son grand frère, âgé de 26 ans. Malgré son attirance physique pour le jeune homme, elle s'interdit tout rapprochement avec lui, ne sachant ce que son frère pourrait penser...