Sam fût le premier à descendre. Ses frères restèrent dubitatifs en haut de l'escalier et le regardèrent descendre tout en craignant le pire. On pouvait remarquer que la peur montée de plus en plus en Sam. A vrai dire, on aurait pu préciser qu'elle pouvait se remarquer rien que physiquement parlant. Tout le long de sa nuque, les poils s'étaient hérissés et étaient, pour la plus part, englobés de petites gouttes de sueur. Lorsqu'il descendait d'une marche à l'autre, on pouvait observer une sorte de résistance au niveau de ses jambes. C'était comme si ses pensées avaient été partagées en deux et qu'une lui disant d'avancer sans crainte mais que l'autre lui ordonnait de faire demi-tour. Peu à peu, Sam s'enfonça dans la pénombre du salon et ne devient bientôt plus qu'une simple ombre parmi tant d'autres. Une fois un premier pied posé sur le parquet grinçant du salon, Sam alluma une lampe de poche et avança dans une grande lenteur en scrutant chaque recoin de la pièce. Il commença par le coin où se trouve le canapé puis se dirigea vers la salle à manger. A chaque pas qu'il faisait, son pouls s'accentuait et sa respiration devenait de plus en plus forte. La peur venait peu à peu envahir la plus part de ses pensées et bientôt, certains de ses membres se mirent à trembler. Rien à signaler dans le salon, rien à signaler dans la salle à manger. Sam commençait à croire que ce cri provenait de l'extérieur et que ses frères et lui s'étaient fait des frayeurs liées à leur imagination. Mais qu'en était-il de Lily, Julie et Maria-Lou ? Chacune de leur chambre était ouverte et personne ne s'y trouvait. Sam ressorti de la cuisine, plus en confiance que quelques minutes avant et commença à regagner l'escalier pour faire un compte rendu à ses frères. Au même moment, un filet d'air frais vint frôler sa nuque. Lors du contact, un frisson parcourra la totalité du corps de Sam et le fit s'arrêter net. Dans la seconde qui suivit, il se retourna et, à l'aide de sa lampe de poche, éclaira le hall d'entrée pour trouver d'où provenait cet air. Toutes les fenêtres étaient fermées et, à la connaissance de Sam, aucune aération n'avait été installée dans cette partie de la maison. Il se rapprocha tout de même des fenêtres afin de vérifier si une quelconque petite herbe ou simple brindille aurait été coincée malencontreusement dans un des loquet, causant l'entrée de l'air frais dans la pièce. En s'en rapprochant, il sentit à nouveau le même filet mais cette fois à la hauteur de ses mollets. Comprenant cette fraîcheur invisible provenait d'une ouverture se rapprochant plus d'une taille humaine, Sam se tourna sans hésiter vers la porte d'entrée. Son instinct ne l'avait pas trompé car en effet, cette dernière était entrebâillée.
" Tout va bien pour toi frérot ? demanda Dayl du haut de l'escalier, s'exprimant d'une voix entre le chuchotement et le cri
- Oui, oui vous inquiétez pas. La porte d'entrée est ouverte je vais sortir voir s'il y a quelqu'un.
- C'est surement Maria-Lou qui a oublié de la fermer. Elle attendait pap's et mam's dans le salon quand on est allé se coucher, ajouta Mason.
En entendant cela, l'image des chambres de ses sœurs, ouvertes et vides revint à l'esprit de Sam
- Vous avez vérifié si les filles n'étaient pas dans une autres chambre là-haut ? interrogea t-il, de l'inquiétude dans la voix.
- Ouais ! Y a personne ici frérot. Même pap's et mam's sont pas dans leur chambre. Ils ont dut rester dormir là où ils étaient invités, lui répondit Dayl pour tenter de le rassurer
- Je trouve ça bizarre quand même.. Ils nous auraient appelé pour prévenir. Qu'est ce que t'en penses Mason ?
Le dernier des trois frères resta silencieux suite à cette question. Sam ne pouvait pas le remarquer mais son frère affichait un regard vide et apeuré. Dayl posa ses mains sur les épaules de se dernier.
- Et Mason, frérot ça va ? Tu tires une tête bizarre.
- Vaut mieux pas que tu sortes Sam. Vaut mieux pas du tout ! sorti Mason dans le plus terrifié des calmes.
- Eh, eh mais t'inquiète pas fréro. Y a rien de dangereux dehors. Tu vas voir je serrais revenu avant même que tu m'aies vu mettre un pied dehors, répondit Sam tout en ouvrant un peu plus la porte pour pouvoir passer.
- Vaut mieux pas que tu sortes Sam.. Vaut mieux pas.. du tout ! répéta Mason"
Une fois dehors, Sam ralluma sa lampe et descendit les deux marches permettant d'accéder au jardin. Lorsque son pied droit toucha l'extérieur, une branche craqua sous ce dernier dans un bruit étouffé par la semelle de la botte en cuir qui le protégeait. Après avoir vérifié les alentours et le petit chemin menant au portail, Sam alla à l'arrière de la maison. Ses pas étaient rythmés par les murmures d'une chouette et les chants discrets d'une petite famille de grillons. L'air était humide et agréablement rafraîchit par les gouttelettes d'eau déposées avec précision sur les feuilles d'un saule pleureur et les pétales des roses. Au fond du jardin, une branche d'olivier asséchée et démunie de toute feuille venait gratter le toit de la véranda qui, illogiquement, servait de local dans lequel toute la famille venait y déposer pour une durée indéfinie, toute sorte d'objet utilitaire ou décoratif. Sam s'en approcha et une fois qu'il eu traversé un tas d'herbes et feuilles mortes bâtit devant la porte en vers sali par le temps, il déposa la main sur la poignée puis la fit descendre afin de pénétrer dans la véranda. Cette dernière était séparée en trois parties on ne peut plus égales et une extension était en construction depuis bientôt un an et demi. Dans la première pièce était rangées les affaires de toute la fratrie et, en quantité moindre, celles de quelques amis proches des Thomson. Après avoir passé un encadrement de porte, on pouvait accéder à la deuxième pièce dans laquelle se trouvait tous les vieux vêtements des parents mais aussi quelques meubles provenants d'héritages de famille ou encore des objets indescriptibles, récupérés dans la rue ou à l'avant des poubelles publiques. Sam, s'engagea à travers cette nommée seconde pièce et la traversa sans porter grande attention à tous ces bibelots qui l'entouraient. Il arrivait à l'abord de la troisième et dernière pièce quand soudain, le bruit d'une respiration lente et forte s'en propageant le fit stopper sa marche quelque peu cadencée. Cette respiration se découpée en deux temps. Une grande et longue inspiration débutait l'air musical puis un souffle des plus brutal venait lui engendrer le pas. Sam n'en douta pas une seconde, cela ne pouvait être exprimé par un humain et il s'agissait donc d'un animal ou d'une bête méconnue des hommes. La respiration lui semblait devenir de plus en plus envahissante jusqu'à ce qu'il ait l'impression que cette dernière provenait de tous les côtés. Plus il s'en rapprochait, plus elle intensifiait. Il aurait même put finir par penser qu'elle s'était approprié une place dans son cerveau. Après une hésitation, Sam s'élança droit sur la porte et enfonça la poignée. Une fois ouverte, cette dernière le laissa face à une pièce emplie de noir et d'humidité. La respiration n'était devenue qu'une murmure de fond, on aurait put croire qu'elle s'était même arrêtée. Sam alluma sa lampe et avança vers le fond de la pièce. Contrairement à ses souvenirs, cette dernière était en partie vide et seuls un ou deux meubles venaient donner un semblant de relief. Parmi ces meubles, une armoire en fer métallisé sur laquelle venait se refléter les rayons de la lampe attira l'œil de Sam. De l'endroit où il était, on avait l'impression que l'une des portes de cette dernière était entre-ouverte. La peur et l'appréhension de ce qu'il allait bien pouvoir trouver s'emparèrent à nouveau de son corps et Sam commença, sans même s'en rendre compte, à trembler. Malgré se sentiment d'insécurité, il avança, forçant quelques fois sur ses jambes pour continuer dans sa lancée et atteint finalement l'armoire. Une fois devant, un nombre incalculables d'images toutes aussi invraisemblables les unes des autres lui vinrent en tête.
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Un isolement devenu fardeau
General FictionAlors que la famille Thomson mène une vie des plus paisible, un groupe de revenants se dirige droit sur leur maison, isolée du reste des populations